C'est le coup d'envoi de la confrontation judiciaire entre Mediapart et François Pérol: à la suite des dix plaintes en diffamation déposées par l'ancienne direction des Caisses d'épargne, auxquelles est venue s'ajouter une onzième plainte déposée par le nouveau patron de l'établissement, François Pérol, une première audience a eu lieu, ce mardi 12 mai, devant la 17e chambre du Tribunal de grande instance de Paris. Les juges ont décidé de renvoyer à une nouvelle audience, le 26 mai, le calendrier de la procédure à venir. Réactions en vidéo.
Depuis fin avril, Bernard Tapie s'amuse avec le Club Med, multipliant les déclarations contradictoires sur ses intentions à l'égard du groupe de tourisme. Ces positions de girouette n'auraient aucune importance si elles n'avaient des conséquences troublantes sur le titre de la société en Bourse. A chaque déclaration, le cours flambe. Il a fallu attendre que le ClubMed demande une enquête sur son titre lundi soir pour que l'AMF se décide à sortir de sa réserve.
2,5 millions d’emplois pour l’automobile en France. 2,448 millions de chômeurs, 7,7 millions de pauvres. Ces chiffres sont faux, mais ils sont régulièrement repris et commentés. Deux livres s’appliquent à démonter ces mensonges économiques et statistiques. Mediapart décortique trois cas emblématiques: les heures sup’, le chômage et le pouvoir d’achat.
Lancé, lundi 4 mai, par 77 personnalités du monde politique, par des intellectuels et des journalistes, l'appel de soutien à Mediapart a recueilli plus de 5.500 signatures. Répondant à l'invitation de François Bayrou, Olivier Besancenot, Ségolène Royal, Martine Aubry, Marie-George Buffet, Daniel Cohn-Bendit, ou encore Corinne Lepage, de nouvelles personnalités nous ont apporté leur soutien, face à l'offensive judiciaire dont nous sommes la cible de la part des Caisses d'épargne et de François Pérol. Parmi les nouvelles prises de position, à signaler celle de l'Association des journalistes de la presse judiciaire ou encore celle du club Droits, justice et sécurités, qui regroupe des juristes et spécialistes du droit connus. Une première audience doit avoir lieu devant le Tribunal de grande instance de Paris, mardi 12 mai à 13h30.
Dans la crise financière mondiale, l'Irlande «joue perso». Baisse des salaires, hausse des impôts, le gouvernement libéral de Brian Cowen met en œuvre un programme d'ajustement structurel à la mode FMI... sans le FMI. Avec une stratégie affichée: restaurer la compétitivité du pays pour surfer sur la reprise de la demande mondiale, quand elle se produira. C'est un test majeur pour l'avenir de l'euro: être capable d'ajuster l'économie réelle quand le recours à la dévaluation de la monnaie est impossible. Pas donné à tout le monde.
Comme l'a révélé le quotidien Les Echos, jeudi 7 mai, Stéphane Richard, directeur de cabinet de Christine Lagarde, va être nommé à la direction générale de France Télécom. Il doit succéder à Didier Lombard, PDG du groupe, en 2011. Cette nomination ne ressemble pas tout à fait à celle de l'affaire Pérol. Stéphane Richard a saisi la Commission de déontologie pour statuer sur ce transfert vers une entreprise privée (l'Etat contrôle 26,7% du capital). Mais ce parachutage, qui est l'aboutissement d'une longue histoire d'amitiés, illustre une tendance: Nicolas Sarkozy installe ses proches au sommet du pouvoir économique.
La transparence sur les bénéficiaires des subventions agricoles européennes, quelque 55 milliards d'euros par an, est un élément essentiel pour toute réflexion sur l'avenir de la Politique agricole commune, dont la réforme sera au programme de travail de la prochaine commission et du Parlement européen qui sortira des urnes le 7 juin. Mediapart revient sur ce dossier symbolique des avancées et des carences de l'Union. Pas pour la dernière fois.
Réalisé à la demande de l'Elysée, le rapport de Jean-Philippe Cotis, directeur général de l'Insee, va relancer le débat sur le partage des profits dans l'entreprise. Ce rapport pointe la quasi-stagnation des salaires réels, l'envolée des plus hauts revenus et le poids croissant des dividendes. Même en temps de crise, les groupes du Cac 40 maintiennent leur choix: ils s'apprêtent à distribuer quelque 35 milliards d'euros à leurs actionnaires. La somme est en baisse de 14% mais leurs bénéfices eux ont chuté de plus de 40%.
En visite en France, le premier ministre irakien Nouri Al-Maliki (photo) a rencontré le Medef pour tenter de «vendre» son pays aux chefs d'entreprise de l'Hexagone. En restant confus sur les conditions d'investissement, face à des patrons fort prudents, on peut douter au terme de cette prestation que le renforcement de la relation franco-irakienne passera par l'économie.
Après cinq heures de discussion, les syndicats ont appelé, lundi soir, à deux nouvelles journées d'action : un 26 mai «décentralisé» un peu partout en France, et un 13 juin de manifestation. Entre-temps, ils espèrent des réponses du gouvernement sur la question de l'emploi, des salaires et du bouclier fiscal. «Le rapport de force est de notre côté», estime la CGT. Le principe d'une grève générale a été rejeté. L'unité syndicale tient bon. Pour l'instant. (Photo: Gabrielle Simon, CFTC, lit la déclaration commune.)
Soixante-dix-sept personnalités politiques, intellectuelles et médiatiques lancent aujourd'hui un appel de soutien à Mediapart, face à l'offensive judiciaire dont nous sommes la cible. Mediapart doit en effet comparaître les 12 et 26 mai devant le tribunal correctionnel de Paris, faisant l'objet de onze plaintes à la demande de François Pérol (photo), des Caisses d'épargne et de leurs anciens dirigeants. Les premiers signataires de cet appel – dont François Bayrou, Olivier Besancenot, Ségolène Royal, Martine Aubry, Marie-George Buffet, Daniel Cohn-Bendit, Corinne Lepage – s'inquiètent de cet «acharnement» au moment même où «l'Elysée fait peser de lourdes menaces sur le pluralisme de la presse ou l'indépendance de la radio et de la télévision publiques».
InternationalObama: 100 jours, 100 réformes, une inquiétudeL'Algérie est en plein «coma politique»La malédiction du pétrole en Amazonie, une série de MediapartLe Sénégal prend le chemin de l'après-WadeFrancePourquoi l'affaire Coupat nous concerne tousChasse en Sologne: l'élu, Dassault et ses hobereauxGrand Paris et grand flouCe qu'ils disent de la gaucheEconomieFace à la crise, Marx est-il à la mode ou dans l'actualité?Brice Hortefeux, le ministre édredonSubventions agricoles en France: le système post-colonial se sucreDouze indicateurs français qui voient rougeCulture-Idées1940-1945: Léon Blum au supplice, des documents inéditsLoi Hadopi: enquête sur la Quadrature du NetCNRS: au secours, mon labo a disparuL'année 2008 saisie par Reuters
Bien plus qu'une charge contre Nicolas Sarkozy, « Abus de pouvoir » (Plon), le pamphlet que François Bayrou vient de publier, est un réquisitoire contre l'omnipotence de l'Elysée et son alliance avec les milieux d'affaires. Ce procès contre la tentation de «l'exercice solitaire du pouvoir» a souvent été instruit par la droite dite orléaniste. Mais le président du MoDem renouvelle le genre. Avec, parfois, des accents de gauche. Parti pris.
Face aux récupérations en tout genre d'un Karl Marx «panthéonisé» en ces temps de crise, Daniel Bensaïd, professeur de philosophie, et Charb, dessinateur, ont uni leurs forces. Leur livre, Marx, mode d'emploi, en librairie depuis jeudi 30 avril, démonte les «contrefaçons» et mésusages de l'auteur du Capital. Partant d'un canevas pédagogique autour de la vie et l'œuvre du grand homme, ils déroulent un double projet vivifiant. Entretien.