Malgré l'avis quasi unanime de la plupart des économistes de la planète sur la nécessité de plans de relance de l'économie par la consommation et l'investissement, les conservateurs américains et britanniques continuent de s'accrocher à leurs vieux dogmes ultra-libéraux. Au risque d'apparaître figés dans leurs archaïsmes et dépassés par la crise.
Le conseil d'administration des Caisses d'épargne de ce jeudi 19 février était important. Il devait arrêter les comptes et définir les derniers tracés de la fusion avec les Banques populaires. Certains représentants de l'Ecureuil, pas décidés à se passer d'un pouvoir si chèrement acquis, le transformèrent en lieu de résistance contre l'entrée de l'Etat au capital. Cela dura cinq heures. A 19 heures, les présidents des Caisses d'épargne et des Banques populaires se faisaient dicter leurs conditions de fusion à l'Elysée. Récit.
L'incompréhension est totale. BNP Paribas a annoncé 3 milliards d'euros de bénéfices, la Société générale 2 milliards. Pourtant, ce sont les mêmes établissements qui ont sollicité des milliards d'aides publiques. Et aujourd'hui, elles vont verser des centaines de millions à leurs actionnaires. Si les banques sont en si grande forme, pourquoi l'Etat leur a-t-il consenti tant de largesses? A quel jeu jouent-elles? Analyse.
Depuis quelques semaines, une partie de la presse anglaise imagine un scénario catastrophe dans lequel Londres deviendrait Reykjavik-sur-Tamise. Si les économistes sont prompts à écarter cette hypothèse, il n'en reste pas moins qu'ils prévoient une reprise économique plus longue au Royaume-Uni que dans le reste de l'Europe. Reportage à Londres.
Après quatre heures de discussions à l'Elysée, le chef de l'Etat a annoncé 2,6 milliards d'euros de mesures sociales. Meilleure indemnisation du chômage partiel, ristournes fiscales pour les ménages modestes, aides diverses pour les familles ou les personnes âgées... Pour l'essentiel, ces mesures étaient déjà connues avant même la rencontre. Les syndicats se disent déçus et maintiennent la journée de manifestations et de grèves le 19 mars. Récit d'un grand show social où chacun a joué son rôle.
Après l'échec de sa première intervention télévisée il y a quinze jours, Nicolas Sarkozy se devait de trouver les mots justes pour rassurer les Français de plus en plus inquiets. Les conclusions qu'il a tirées de sa réunion avec les syndicats, mercredi 18 février, laissent une curieuse impression: celle de l'inconsistance. Pas un mot sur la Guadeloupe et un empilement de mesures pour les familles démunies. Au total, l'Etat s'apprête à dépenser 2,6 milliards d'euros pour soutenir les ménages. On est loin d'un deuxième volet du plan de relance.
La Cepam allait mourir. Une centaine d'emplois étaient menacés de disparition à Mauzé-sur-le-Mignon, petite ville entre Niort et La Rochelle, en plein marais poitevin. Ses salariés l'ont sauvée. Le 1er janvier, ils ont repris leur usine en Scop. Un statut de coopérative ouvrière où chacun des salariés qui a mis de l'argent dans l'entreprise possède une voix, quels que soient son poste et son investissement initial. Le PDG de la société est élu, une partie des bénéfices redistribuée. Portraits de salariés heureux d'avoir sauvé leur emploi par temps de crise. Texte, sons et photos : Mathieu Magnaudeix
Le chef du gouvernement britannique a été le premier dirigeant occidental à sortir des starting-blocks avec un plan de relance dès l'automne dernier. Ses mesures énergiques sont peu contestées même si Brown fut l'homme qui, sous Tony Blair, organisa une dérégulation sauvage de l'économie et de la finance. Quatre mois plus tard, alors que le chômage atteint des sommets, le Royaume-Uni est englué dans une crise qui occupe tous les esprits et menace de faire chuter les travaillistes au pouvoir depuis 1997. Reportage à Londres.
La rupture du partenariat entre Siemens et Areva bouleverse la donne. Libéré de la contrainte allemande, l'Elysée a bien l'intention de reprendre le dossier en main. Première étape: le débarquement de Frédéric Lemoine, ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée sous Jacques Chirac, de la présidence du conseil de surveillance du groupe nucléaire pour le remplacer par un homme sûr. Celui-ci aura pour mission de faire la lumière sur la gestion d'Anne Lauvergeon et de veiller aux conditions du divorce avec Siemens. Le pouvoir a toujours en vue le rapprochement entre Areva, Alstom et Bouygues.
Dans la foultitude des propositions avancées par les syndicats avant le sommet social de ce mercredi à l'Elysée, une émerge : l'idée de la CFDT de créer un «fonds d'investissement durable» de 6 milliards d'euros. Il permettrait de former des dizaines de milliers de salariés en chômage partiel, de protéger les jeunes non indemnisés par l'assurance-chômage, etc. Peu de chances que Nicolas Sarkozy reprenne intégralement la piste avancée par François Chérèque, car la CFDT propose de supprimer le bouclier fiscal, mesure phare des premiers mois de la présidence Sarkozy. Mais cette proposition a au moins le mérite de donner à réfléchir, alors que les plans sociaux se succèdent. Parti pris.
Lire aussi, notre entretien avec François Chérèque (CFDT) : «Pas de deal avec le gouvernement»
Le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, espère «du concret», mercredi, à l'issue du sommet social de l'Elysée, faute de quoi «des expressions radicales de désespoir peuvent s'exprimer». Echaudé par la réforme des retraites de 2003 que la CFDT avait signée seule, il se défend de vouloir conclure un compromis avec l'Elysée. «Je me moque des stratégies du président de la République», balaie Chérèque (photo M.-L.Nguyen/Wikimedia Commons).
Le chef de l'Etat a émis le souhait qu'un meilleur partage des richesses soit à l'ordre du jour du sommet social de ce mercredi 18 février à l'Elysée. Au fil des ans, le partage de la valeur ajoutée des entreprises a évolué à l'avantage du capital et au détriment du travail. Et les profits alimentent de plus en plus les dividendes et de moins en moins les investissements. Ce capitalisme d'actionnaires, qui avantage la rente sur la production et sur les salaires, est défendu depuis deux décennies... par Nicolas Sarkozy. Et les industriels dont il est le plus proche font, en matière de partage, l'exact opposé de ce qu'il recommande, et pratiquent l'égoïsme social. Parti pris.
Quatre semaines jour pour jour après son entrée en fonction, Barack Obama va promulguer, mardi 17 février à Denver, un gigantesque plan de relance de la première économie mondiale. Retour en cartes sur ce programme controversé, chiffré à 787 milliards de dollars.
Le plan Geithner, après le plan Paulson, fait la part belle aux dirigeants, aux actionnaires et aux porteurs d'obligations des banques. Mais ce qui est bon Citigroup ne l'est pas forcément pour l'Amérique, et les contribuables.Les solutions alternatives, telle celle proposée par l'économiste de Chicago Luigi Zingales, n'ont pas été étudiées. Pourquoi?Un épisode oublié mais essentiel de la crise japonaise des années 1990 donne à réfléchir. Bienvenue au «no pan shabu shabu».
Les Caisses d'épargne s'apprêtent à annoncer des pertes proches de 2 milliards d'euros pour 2008; les Banques populaires près de 300 millions d'euros et leur filiale commune, Natixis, entre 2,5 et 3 milliards d'euros. La Commission bancaire va engager de nouvelles investigations sur ces dossiers. L'Elysée, qui a laissé la situation se dégrader, cherche désormais à accélérer la fusion, et manœuvre en coulisse pour qu'un ami proche de Nicolas Sarkozy, Stéphane Richard, actuel directeur de cabinet de la ministre des finances, prenne les commandes du nouvel ensemble.
Depuis un mois, Mediapart vous a emmenés sur les routes de la crise. «Nous sommes au fond d'un trou, comme sidérés par l'ampleur du choc», dit Bernard Gazier, économiste à Paris-I. Pour retrouver tous les reportages de "Sur la route de la crise", faites glisser la souris sur le diaporama. (En cliquant sur le rectangle en bas à droite – juste à côté de "share" – vous obtiendrez aussi un affichage plein écran).