Face aux revendications salariales, les classes dominantes s’érigent en défense des intérêts des actionnaires. Mais ces défenses oublient la réalité d’un capitalisme financiarisé et en crise structurelle.
Avant la guerre lancée par Vladimir Poutine en Ukraine, plus de la moitié du gaz allemand provenait de Russie. Cette dépendance s’explique non seulement par le prix bon marché du gaz russe du géant de l’énergie Gazprom, mais aussi par le lobbying efficace et redoutable de ce dernier. Pour la première fois, Correctiv, site partenaire de Mediapart, montre l’étendue de ce réseau d’influence.
La journée de mobilisation pour la hausse des salaires et la défense du droit de grève, ce mardi, est restée modeste par le nombre de participants, entre 100 000 et 300 000. Mais pour la première fois depuis des mois, ils sont nombreux à penser que le mouvement social peut s’élargir significativement. Reportage à Paris.
Malgré un contexte social tendu et de multiples amendements des oppositions à l’assemblée pour plus de justice fiscale, le gouvernement campe sur sa politique de maintien des baisses d’impôts pour les plus aisés. Avec des arguments parfois à côté de la plaque.
Pour limiter sa dépendance à la Russie, l’Union européenne pousse les États membres comme les pays candidats à opter pour le gaz venu d’Azerbaïdjan. En oubliant un peu vite qu’il s’agit aussi d’une dictature corrompue et belliqueuse.
Alors qu’il s’apprête à faire passer son projet de loi de finances sans vote, l’exécutif laisse entendre qu’il ne gardera quasiment aucun des amendements votés dans l’hémicycle. Les oppositions dénoncent un déni démocratique.
Alors que le mouvement social commence à s’intensifier sur la question de la défense des salaires, le gouvernement continue à regarder ailleurs et à développer un récit qui se fracasse sur la réalité vécue. Sa priorité est claire : préserver la politique de modération salariale.
Dans les raffineries, les grévistes de Total ont reconduit leur mouvement, quand ceux d’Esso-ExxonMobil ont repris le travail. Pour l’exécutif, cette journée a été celle de l’accalmie et des victoires judiciaires, avant la tempête que la CGT tentera de lever mardi, lors de la journée nationale de grève.
Taxation des superdividendes, crédit d’impôt pour les résidents d’Ehpad, pension des veuves d’anciens combattants… Lors de l’examen du projet de loi de finances dans l’hémicycle, les oppositions, parfois alliées à une partie de la majorité, ont réussi à arracher plusieurs victoires.
Face à la pénurie de carburant, le gouvernement a pris le risque d’accentuer la colère sociale en réquisitionnant une partie des grévistes des raffineries. Plusieurs syndicats appellent à une journée de grève et de manifestations interprofessionnelles mardi.
Devant les portes de la raffinerie Total de Gonfreville-l’Orcher, les grévistes ont été rejoints par des enseignants et des salariés d’autres entreprises havraises. Un peu plus loin, chez Exxon, le doute commence à poindre après trois semaines d’arrêt de travail.
Le premier armateur fluvial français, basé depuis l’après-guerre au Havre, est sous le coup d’une enquête de la Direction nationale d’enquêtes fiscales pour des soupçons de fraude fiscale. La Sogestran possède trois filiales au Luxembourg, aux airs de sociétés fantômes.
À peine remis de l’arrêt de leur économie pendant la pandémie, les pays en développement doivent affronter l’inflation des prix de l’énergie et des produits alimentaires et la cherté du dollar. L’envolée de la monnaie américaine les pousse dans la crise et la récession. L’ordre monétaire mondial issu de 1973 donne des signes d’épuisement.
À Halluin, dans les Hauts-de-France, salariés, chômeurs et retraités traversent la frontière belge pour trouver de l’essence. Avec une inflation à 5,6 %, ils mettent quelques litres et repartent. Comme la viande ou le poisson, le plein est devenu un luxe inaccessible pour beaucoup.
Le projet de loi ouvrant la voie à une nouvelle réforme de l’assurance-chômage a été adopté mardi par l’Assemblée nationale. Le gouvernement s’apprête à durcir encore les règles, sans avoir démontré l’utilité de son projet ni même présenté les effets de sa première réforme.
Des chercheurs lillois chiffrent à au moins 157 milliards d’euros par an les aides publiques à destination des entreprises, ce qui en fait le premier poste du budget de l’État.