Faute d’accord entre les loyalistes, les membres du nouveau gouvernement de Nouvelle-Calédonie n’ont pas pu désigner de président. En attendant que la situation se décoince, les discussions sur l’avenir de l’archipel sont au point mort. Il reste 18 mois à l’État pour organiser un deuxième référendum.
Six mois après la victoire du « non » au référendum, les électeurs calédoniens se sont de nouveau rendus aux urnes pour élire leurs représentants au Congrès. Les loyalistes conservent de peu leur majorité, les indépendantistes gagnent du terrain, les modérés sont balayés… Et les fractures renforcées.
Quels enseignements tirer du référendum du 4 novembre en Nouvelle-Calédonie ? La participation, le vote communautaire, la géographie électorale et la dynamique politique dessinent les contours du possible prochain référendum, en 2020.
Au lendemain du référendum historique sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie, les vaincus sont heureux et les vainqueurs mécontents. En visite dans l’archipel, le premier ministre a pris rendez-vous avec les forces politiques pour un comité des signataires de l’accord de Nouméa, en décembre, à Paris.
Lors du référendum sur l’indépendance, le non l’a emporté, avec 56,4 % des suffrages exprimés. Mais l’écart est moins fort que ce que les loyalistes escomptaient.
Il est rare qu’un scrutin concernant moins de 175 000 électeurs, dans un pays qui ne sort pas d’une guerre, se déroule sous le regard de l’ONU, de 250 observateurs et d’une foule de journalistes. Mais, 165 ans après l'annexion de la Nouvelle-Calédonie par la France, l’archipel se déplace ce dimanche aux urnes pour accéder, ou non, à l’indépendance.
À Hienghène, dans le fief des Tjibaou comme sur le reste de la côte orientale, les Kanak affichaient, à la veille du scrutin, leur sérénité. « Si on n’est pas indépendant dimanche, on n’est pas pressé. Moi, je n’ai peut-être pas de montre, comme les gens de Nouméa, mais j’ai le temps », dit Bernard Maépas, président du conseil des anciens de la tribu.
À trois jours du référendum sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie, retour sur les lieux et l’histoire de la photo la plus emblématique de la lutte kanak quand en 1984, l’indépendantiste Éloi Machoro brisa à coups de hache l’urne symbole de la tutelle française.
Un référendum à l’autre bout du monde avec un corps électoral de la taille d’une ville comme Le Havre ? Alors qu’il ne semble guère intéresser l’Hexagone, le vote du 4 novembre n’est pourtant pas seulement primordial pour l’île : il est aussi décisif pour la France, sa façon de regarder le passé comme d’envisager l’avenir.
Exploitation minière à ciel ouvert et à grande échelle, territoire sous-doté en infrastructures de base, exode rural, échec scolaire massif, suicides : la côte Est de la Nouvelle-Calédonie est un concentré des inégalités qui déchirent l’archipel. La région est peuplée presque exclusivement de Kanak.
«Kanaky-Nouvelle-Calédonie. La métamorphose du Caillou» a été tourné pendant la campagne du référendum d'autodétermination qui aura lieu le 4 novembre. Trente ans après la tuerie de la grotte d'Ouvéa et les accords de Matignon, dans un pays apaisé, Kanak et Calédoniens confient leurs doutes et certitudes. 53 minutes pour comprendre les enjeux du scrutin.
Avant le référendum d’autodétermination qui se tiendra en Nouvelle-Calédonie le 4 novembre, le haut-commissaire de la République Thierry Lataste, représentant de l’État dans l’archipel, revient sur les enjeux du processus de décolonisation engagé il y a trente ans. Et sur ce qu’il reste à faire pour apaiser une société encore fracturée.
La Nouvelle-Calédonie aborde sans enthousiasme la dernière ligne droite avant la consultation. Une fraction des partis et organisations indépendantistes appelle au boycott, mais l’immense majorité des structures politiques et des institutions veille surtout à ce que le scrutin ne vire pas à la confrontation, quitte à privilégier le statu quo au processus de décolonisation.
À Kouaoua, de jeunes Kanak protestent contre l’ouverture de trois nouveaux sites d’extraction de minerai. Face à la mobilisation, la société Le Nickel, premier employeur privé du pays, a fermé la mine pour une durée indéterminée.
Alors que la Nouvelle-Calédonie doit se prononcer sur sa souveraineté par référendum le 4 novembre 2018, Mediapart revient en quatre épisodes historiques, sur le projet colonial français dans cet archipel du Pacifique.