Durant son voyage officiel de trois jours, le président de la République a donné des gages symboliques aux indépendantistes tout en envoyant des signaux aux partisans du maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la France. Il a maintenu sa visite sur l’île d’Ouvéa, mais il s’est tenu en retrait lors de la remise de gerbes sur la tombe des 19 Kanak morts à la suite de l’assaut donné par l’armée il y a trente ans.
Trentenaire de l’assaut de la grotte, hommage aux 19 morts du commando indépendantiste kanak, première visite d’un président de la République, le tout à six mois d’un référendum sur l’indépendance : cela fait beaucoup de dates et de symboles pour la petite île d’Ouvéa, 3 000 habitants, cinq églises, une seule route. Reportage.
Membre du groupe de Kanak réfugiés avec ses otages dans la grotte en 1988, président de l’Association des anciens prisonniers politiques d’Ouvéa, Jonas Adeda tient un discours d’apaisement et de non-violence. Il estime toutefois que les prisonniers politiques sont « les oubliés des accords de Matignon-Oudinot ».
Ouvéa. 5 mai 1988. 4 mai 1989. Ces deux dates tragiques dans l’histoire de la Nouvelle-Calédonie – l’assaut contre les indépendantistes ravisseurs de gendarmes, il y a trente ans, et le meurtre de Jean-Marie Tjibaou et de Yeiwéné Yeiwéné, un an après – continuent de nourrir la politique contemporaine de l’archipel.
Le trentième anniversaire de l’assaut sur la grotte d’Ouvéa est l’occasion d’ultimes tentatives pour nier, déformer ou s’approprier le passé. Les éléments à disposition permettent pourtant de nommer les choses : un massacre colonial amnistié sans être assumé, avec ses tortures, ses « corvées de bois » et ses blessés achevés à coups de feu ou de savate.
Au terme de longues discussions, le comité des signataires de l’accord de Nouméa, qui s’est réuni le 27 mars à Matignon, a trouvé un consensus autour de la question qui sera posée le 4 novembre, lors du référendum d’autodétermination. À sept mois du scrutin, les négociations entre indépendantistes et loyalistes sont loin d’être achevées.
Le comité des signataires de l’accord de Nouméa, chargé de suivre le processus décolonial en Nouvelle-Calédonie, se réunit le 27 mars à Matignon. Au menu : la formulation de la question posée lors de la consultation du 4 novembre 2018 et les pistes de réflexions pour l’avenir.
Le Congrès de Nouvelle-Calédonie a fixé, après des débats houleux, la date du référendum d’autodétermination au 4 novembre 2018. À mesure que l’échéance approche, les anti-indépendantistes sont de plus en plus divisés.
Dans l'archipel du Pacifique Sud, Manuel Valls, président d'une mission parlementaire d'information sur l'avenir de la Nouvelle-Calédonie, a suscité la colère des partis et des leaders indépendantistes, en prenant position pour le maintien de l'île comme territoire français. Le référendum d'autodétermination aura lieu le 28 octobre ou le 4 novembre.
Lors du référendum sur l'indépendance prévu au plus tard en novembre 2018, les citoyens calédoniens vont-ils définitivement rompre le lien colonial noué par la France en 1853 ? Mediapart a sillonné le pays pour donner la parole aux premiers concernés, celles et ceux appelés à voter sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie.
Pendant seize jours, Mediapart a sillonné l’archipel à la rencontre de citoyens calédoniens appelés à se prononcer sur l’indépendance au plus tard en novembre 2018. La perspective du référendum fait craindre le retour des violences intercommunautaires. La moindre étincelle risquerait de mettre en péril le fragile équilibre d’une société encore très inégalitaire.
Nouvelle étape institutionnelle en vue de l’organisation en Nouvelle-Calédonie du référendum sur l’accession à la pleine souveraineté : le Sénat examine, à partir du mardi 13 février, le projet de loi organique permettant la révision du corps électoral, sujet hautement sensible entre indépendantistes et loyalistes.
Fin décembre, à la demande de la mairie de Nouméa, Gilda et son mari devront quitter le “quartier d’habitat spontané” où ils ont construit leur maison et toute leur vie. Le modèle que bon nombre de Kanak ont choisi symbolise le dialogue de sourds qui perdure entre populations européennes et océaniennes.
Ataï fut le chef de la première insurrection kanak à la fin du XIXe siècle. Tué et décapité par les forces de la répression coloniale, sa tête fut transportée en France, perdue dans les musées, et à force de demandes, retrouvée en juin 2011. Ce documentaire raconte l’histoire de cette révolte, de la spoliation des terres, de l’esclavage… et la recherche de cette tête.
A un an du référendum d’autodétermination, tous les regards se tournent vers cette jeunesse qui n’a pas connu les « événements » des années 1980. Rencontre avec des jeunes, issus d’histoires, de communautés et de milieux différents.
Lors de sa visite dans l’archipel du Pacifique, Édouard Philippe s’est exprimé mardi devant le Congrès de Nouvelle-Calédonie, afin de présenter sa feuille de route en vue du référendum d’autodétermination. Un discours bien perçu par les forces loyalistes et indépendantistes, même s’il s’est gardé de prononcer le mot « décolonisation ».