Après trois semaines de manifestations pour dénoncer une fraude électorale, Evo Morales, le chef de l’État bolivien, a cédé face à la pression de la rue et a démissionné de la présidence, le 10 novembre, après plus de treize années au pouvoir. Retour sur une fin de semaine qui a fait basculer l’histoire bolivienne.
Evo Morales, le président bolivien contraint à la démission et qui s’est vu accorder l’asile politique par le Mexique, s’était fait élire en 2006, pour son premier mandat, sur la promesse d’un gouvernement indigéniste et respectueux de l’environnement. Mais il s’en est progressivement éloigné au point de susciter des contestations au sein même de ses anciens alliés. La chercheuse Laetitia Perrier-Bruslé nous explique le projet d’Evo Morales et les résistances qu’il a rencontrées.
L’élue new-yorkaise, espoir de la gauche américaine, partage désormais les estrades avec Bernie Sanders. En vue de la primaire démocrate, la jeune femme amplifie le message de justice sociale du candidat, avec radicalité et enthousiasme. Reportage dans l’Iowa, où le duo a mené campagne ce week-end, trois mois avant le début des votes.
Lula est ressorti libre, vendredi 8 novembre, après une décision de la Cour suprême du Brésil. Condamné en appel à 12 ans de prison pour corruption, l’ex-président avait été incarcéré juste avant l’élection qui a porté au pouvoir Jair Bolsonaro. Sa libération, qui ne vaut pas reconnaissance d’innocence, représente un vrai séisme politique au Brésil.
Emprisonné depuis plus d'un an, l’ex-président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, pourrait recouvrer sa liberté. Ses avocats comptent déposer une demande, vendredi 8 novembre, profitant d’une décision de la Cour suprême du Brésil de jeudi, qui met fin à une jurisprudence selon laquelle une personne peut être emprisonnée avant l’épuisement de ses recours.
La révolte sociale qui secoue le Chili se fait en musique. Elle puise dans une tradition qui remonte au gouvernement de Salvador Allende, le président socialiste qui s’est suicidé lors du coup d’État de 1973. Les chansons de Víctor Jara, tuée par la junte la même année, figurent parmi les reprises les plus populaires.
La sociologue Emmanuelle Barozet, chercheuse au centre d’études du conflit et de la cohésion sociale à la Faculté de sciences sociales de l’Université du Chili à Santiago, revient pour Mediapart sur le grand récit social et politique de la transition démocratique au Chili, basé sur la promesse de faire baisser la pauvreté.
Pendant plus de trente ans, les gouvernements successifs qui ont présidé aux destinées du Chili ont renforcé le modèle économique néolibéral mis en place sous la dictature militaire d’Augusto Pinochet. Mais le mouvement de révolte surgi il y a près de deux semaines a provoqué la pire crise politique depuis le retour de la démocratie : le peuple chilien a soif de changement.
La Bolivie a enfin pu connaître vendredi les résultats définitifs du vote de la présidentielle : Evo Morales est élu dès le premier tour pour la 4e fois. L’opposition dénonce une élection frauduleuse et appelle à une mobilisation « permanente et pacifique », tandis que l’Organisation des États américains et l’Union européenne réclament un second tour.
Le juge espagnol Baltasar Garzón a rencontré l’ex-président brésilien Lula da Silva dans sa prison. Le magistrat, qui appartient à l’organisation de juristes internationaux réclamant la liberté de l’ancien chef d’État, a rendu compte de cette visite dans un article publié par infoLibre, partenaire de Mediapart en Espagne.
La vaste opération anticorruption a permis à Jair Bolsonaro de se débarrasser de son principal rival à la présidentielle, Lula, et d’être élu il y a un an. Mais aujourd’hui, la priorité n’est plus à la lutte anticorruption et le dirigeant de gauche, emprisonné depuis 2018, pourrait même recouvrer la liberté.
Le Brésil de Lula a été l’objet des rêves d’une gauche européenne. Celui de Bolsonaro s’apparente à un cauchemar mené par d’anciens « Chicago Boys ». Saisir à la fois les échecs endogènes des gauches latinos et la soif de revanche d’une petite élite ultra-libérale peut clarifier un regard brouillé et clivé sur le géant lusophone.
Le philosophe brésilien revient sur la victoire à la présidentielle de Jair Bolsonaro le 28 octobre 2018, ce qu’elle a entraîné depuis et ce qu’elle prépare pour demain. Faut-il boycotter le Brésil, devenu le laboratoire mondial du néolibéralisme autoritaire ?
Mobilisations massives dans l’éducation l’an dernier et en ce moment à Chicago, conflit historique de cinq semaines chez General Motors : après des années d’atonie sociale, les travailleurs américains commencent à réutiliser l’arrêt de travail et les blocages pour faire entendre leurs revendications.
Avec l’électoraliste Pierre Martin, Mediapart revisite les nombreux paradoxes qui ont émaillé les élections fédérales du 21 octobre. Si le gouvernement minoritaire des libéraux verra bien le jour, la durée de la mandature est incertaine.
Le chef d’une large coalition de centre-gauche, Alberto Fernández, est donné nettement vainqueur à la présidentielle de ce dimanche 27 octobre, face au président de droite Mauricio Macri, fortement critiqué pour sa gestion de la crise économique.