Depuis leur retour au pouvoir, après la chute du régime soutenu par les Américains, les talibans se sont engagés dans une opération de communication, affirmant vouloir accorder une amnistie totale et respecter les droits des femmes et des minorités. Mais les témoignages recueillis au fil des jours montrent une tout autre réalité.
Le numéro d’urgence du ministère des affaires étrangères reçoit des centaines d’appels de réfugiés afghans cherchant à rapatrier leur famille. Les associations mettent en cause les procédures « interminables » auxquelles se heurtent ces réfugiés depuis des années. Deux référés ont été déposés ce 20 août au Conseil d’État.
Prix Pulitzer en 2012, le photographe afghan Massoud Hossaini a quitté Kaboul in extremis avant l’arrivée des talibans. Réfugié aux Pays-Bas, il lance un cri d’alarme à l’attention des dirigeants occidentaux en faveur de cette génération qui « a grandi avec Internet et la liberté ».
Alors que les États-Unis se retirent d’Afghanistan après une guerre de vingt ans qu’ils ont perdue, Mediapart revient sur les années 1980-2020 qui ont vu l’émergence du djihad global. C’est à Djaji, dans les montagnes de l’Hindou Kouch, qu’Oussama Ben Laden et Ayman al-Zawahiri créent en août 1988 Al-Qaïda.
Une réunion officielle présidée mardi par le secrétaire général du Parti communiste chinois, Xi Jinping, a réaffirmé la volonté de Pékin de lutter contre les inégalités et de répartir plus équitablement les richesses. Une décision qui s’explique autant par des raisons politiques qu’économiques.
Alibi des puissances étrangères depuis quarante ans, les femmes afghanes vont à nouveau s’affronter au rigorisme des talibans. Dans un pays où leurs droits prenaient déjà l’eau de toutes parts.
Responsables d’ONG et militants pour les droits humains se font discrets depuis la prise du pouvoir par les talibans à Kaboul. Certains ont déjà quitté le pays ou tentent de le faire. Beaucoup craignent d’être pris pour cibles.
Malgré les paroles rassurantes d’Emmanuel Macron, les ex-auxiliaires afghans de l’armée française ne sont toujours pas en sécurité, entre rumeurs, consignes contradictoires et ambassade injoignable.
Alors que les États-Unis se retirent d’Afghanistan après une guerre de vingt ans qu’ils ont perdue, Mediapart revient sur les années 1980-2020, qui ont vu l’émergence du djihad global dans les montagnes de l’Hindou Kouch. Tout commence avec l’arrivée à Peshawar, au début des années 1980, du cheikh palestinien Abdallah Azzam. Premier article de notre série.
La chute de la capitale afghane a réveillé aux États-Unis le traumatisme de la guerre du Vietnam et de l’évacuation piteuse des diplomates américains à Saigon en 1975 à bord d’un hélicoptère. Une analogie historique rejetée par le président américain Joe Biden, décidé à en terminer avec les « guerres sans fin ».
Vingt ans après avoir été chassés de Kaboul, les talibans en ont repris possession. De leur lutte pour la survie à cette victoire totale, que sait-on de l’évolution et des invariants de ce mouvement ? Entretien avec le politiste Adam Baczko, chargé de recherche au CNRS.
Les importants investissements de New Delhi en Afghanistan volent en éclat. À la fois trahie par l’allié américain et damée par le Pakistan, l’Inde voit sa stratégie en Asie centrale ébranlée.
Défiant toutes les prévisions, Kaboul est tombé sans combattre. Le président Ashraf Ghani a fui « pour éviter un bain de sang ». Mais on ignore tout des nouveaux maîtres du pays et de leurs intentions. Dimanche soir, les communications téléphoniques avec la capitale afghane étaient coupées.
La victoire des talibans est accueillie avec un mélange de colère et de fatalisme dans les cercles politiques et diplomatiques américains. En vingt ans, ce conflit a entraîné la mort de 2 448 militaires et des dépenses publiques faramineuses.
Les talibans sont entrés dans Kaboul dimanche, parachevant une campagne militaire lancée en mai. Les conquêtes des villes se sont accélérées ces derniers jours, l’armée du gouvernement afghan soutenue par les États-Unis n’opposant guère de résistance. Le président afghan Ashraf Ghani, symbole de cette déroute, a fui son pays.
En une semaine, les insurgés se sont emparés des deux tiers de l’Afghanistan. Ils s’approchent de Kaboul, la capitale, où des dizaines de milliers de déplacés ont trouvé refuge. Joe Biden envoie 3 000 soldats pour sécuriser l’évacuation des Américains.