Responsables d’ONG et militants pour les droits humains se font discrets depuis la prise du pouvoir par les talibans à Kaboul. Certains ont déjà quitté le pays ou tentent de le faire. Beaucoup craignent d’être pris pour cibles.
Malgré les paroles rassurantes d’Emmanuel Macron, les ex-auxiliaires afghans de l’armée française ne sont toujours pas en sécurité, entre rumeurs, consignes contradictoires et ambassade injoignable.
Alors que les États-Unis se retirent d’Afghanistan après une guerre de vingt ans qu’ils ont perdue, Mediapart revient sur les années 1980-2020, qui ont vu l’émergence du djihad global dans les montagnes de l’Hindou Kouch. Tout commence avec l’arrivée à Peshawar, au début des années 1980, du cheikh palestinien Abdallah Azzam. Premier article de notre série.
La chute de la capitale afghane a réveillé aux États-Unis le traumatisme de la guerre du Vietnam et de l’évacuation piteuse des diplomates américains à Saigon en 1975 à bord d’un hélicoptère. Une analogie historique rejetée par le président américain Joe Biden, décidé à en terminer avec les « guerres sans fin ».
Vingt ans après avoir été chassés de Kaboul, les talibans en ont repris possession. De leur lutte pour la survie à cette victoire totale, que sait-on de l’évolution et des invariants de ce mouvement ? Entretien avec le politiste Adam Baczko, chargé de recherche au CNRS.
Les importants investissements de New Delhi en Afghanistan volent en éclat. À la fois trahie par l’allié américain et damée par le Pakistan, l’Inde voit sa stratégie en Asie centrale ébranlée.
Défiant toutes les prévisions, Kaboul est tombé sans combattre. Le président Ashraf Ghani a fui « pour éviter un bain de sang ». Mais on ignore tout des nouveaux maîtres du pays et de leurs intentions. Dimanche soir, les communications téléphoniques avec la capitale afghane étaient coupées.
La victoire des talibans est accueillie avec un mélange de colère et de fatalisme dans les cercles politiques et diplomatiques américains. En vingt ans, ce conflit a entraîné la mort de 2 448 militaires et des dépenses publiques faramineuses.
Les talibans sont entrés dans Kaboul dimanche, parachevant une campagne militaire lancée en mai. Les conquêtes des villes se sont accélérées ces derniers jours, l’armée du gouvernement afghan soutenue par les États-Unis n’opposant guère de résistance. Le président afghan Ashraf Ghani, symbole de cette déroute, a fui son pays.
En une semaine, les insurgés se sont emparés des deux tiers de l’Afghanistan. Ils s’approchent de Kaboul, la capitale, où des dizaines de milliers de déplacés ont trouvé refuge. Joe Biden envoie 3 000 soldats pour sécuriser l’évacuation des Américains.
La possible reconnaissance d’une indication géographique protégée par l’Union européenne a réveillé les tensions entre les deux pays, qui autrefois ne faisaient qu’un, autour d’un riz qu’ils sont les seuls à produire.
Le syndicat des enseignants de Hong Kong, l’un des plus puissants de l’ancienne colonie britannique, était la cible de l’exécutif local et de Pékin pour son engagement dans les manifestations pro-démocratie de 2019. Il est la dernière victime de la répression en cours.
En février, les douanes chinoises ont décidé unilatéralement d’interdire l’importation d’ananas de Taïwan. La raison officielle ? Le fruit emblématique de l’île contiendrait des cochenilles, insectes nuisibles à l’écosystème. Mais pour Taipei, le geste est une offensive obstinément politique, destinée à faire pression sur l’île, considérée comme « rebelle » par Pékin.
Le géant de la tech chinoise Alibaba est secoué par une affaire de viol d’une employée par un de ses supérieurs. La police a arrêté l’agresseur présumé. Si l’entreprise a finalement sanctionné les fautifs, la victime a dû briser le mur de l’indifférence.
Avant même la chute de Kaboul, la progression des « étudiants en théologie » témoignait d’une démoralisation de l’armée afghane et d’une professionnalisation des forces insurgées.
Ils sont entre 60 et 80 anciens auxiliaires afghans de l’armée française à vouloir se réfugier en France, estimant leur vie menacée. Malgré l’assassinat de l’un d’entre eux le 19 juin, les autorités françaises refusent toujours de les accueillir.