Derrière le score écrasant de Marine Le Pen dans le Pas-de-Calais, le Front national réalise une contre-performance : 13,2 % des voix (moins qu’en 2012).
D'après nos informations, Charles Van Houtte, pilier du système frontiste au Parlement européen, a été perquisitionné vendredi dans le cadre de l'enquête sur les emplois fictifs présumés. Mediapart et Marianne ont enquêté sur ce discret comptable belge, administrateur du groupe du FN au Parlement, devenu l'homme de confiance de Marine Le Pen à Bruxelles.
D'après nos informations, le rapport d'audit du groupe que Marine Le Pen co-préside au Parlement européen, l'ENL, pointe plusieurs irrégularités. Près de 54 000 euros de dépenses non justifiées, et des procédures d'appels d'offres non respectées de plus de 492 000 euros concernant dix prestataires de services.
Le premier est devenu le médiatique numéro un bis du FN, qu'il menace aujourd'hui de quitter. Le second joue les sondeurs officieux pour Marine Le Pen. Florian et Damien Philippot ont, depuis 2009, progressivement verrouillé la direction du parti, tout en étant impopulaires au sein de l'appareil.
Le vote Front national des banlieues pavillonnaires en périphérie des métropoles n’est pas l’expression de « petits Blancs » déclassés mais le produit de leurs conditions sociales et de décennies de transformation du monde du travail, explique la sociologue Violaine Girard dans une passionnante enquête sur le vote FN.
Comment finaliser la stratégie de « dédiabolisation » du Front national ? Pour le tandem Marine Le Pen-Florian Philippot, cela passe par une « nouvelle force politique », défaite de l’image et de l’histoire d’un parti lié à Jean-Marie Le Pen. Du FNUF en 1972 à l’Alliance patriote et républicaine en 2017, la question du changement de nom a parcouru l’histoire du FN.
Qui sont les électeurs derrière le vote record en faveur du Front national au second tour de la présidentielle ? La carte des scores du parti de Marine Le Pen en recouvre une autre, qui n’est pas celle de l’immigration...
Le retrait de Marion Maréchal-Le Pen et un score en dessous de ses espérances mettent le parti frontiste sous tension. Des membres de l'équipe de campagne interrogés par Mediapart estiment que la ligne Philippot est « invalidée » après deux défaites à la présidentielle et s'inquiètent d'une « base très remontée ». « On n'échappera pas à un examen de conscience », dit l'un d'eux.
En recueillant 33,9 % des voix, Marine Le Pen déçoit son camp. Dès l'annonce des résultats, la candidate a pris les devants en annonçant « une transformation profonde » de son parti. Plusieurs cadres remettent en cause sa stratégie et celle de son vice-président, Florian Philippot.
Une quinzaine de médias, ainsi que des journalistes étrangers et/ou indépendants, se sont vu refuser leur demande d'accréditation par le Front national pour suivre la soirée électorale. Un tri sélectif que le FN justifie par le manque de place. Plusieurs médias ont en conséquence décidé de boycotter la soirée du FN.
L’historienne Valérie Igounet décrypte les six présidentielles du Front national. Dernier volet de sa série : l'élection de 2012, où Marine Le Pen, sans changer les axes du programme de son père, tente d'imprimer l'image d'un nouveau parti et de puiser ses thématiques dans le terreau de la gauche traditionnelle.
Les contemporains d’un désastre mesurent rarement la proximité du gouffre. Face à la possibilité d’une victoire du FN le 7 mai, la gauche se déchire. La seule leçon de l’Histoire est cette difficulté de ressentir l’inédit.
L’historienne Valérie Igounet revient sur la construction du FN. Cinquième volet : la présidentielle de 2007, dernière campagne de Jean-Marie Le Pen, et dirigée par sa fille. Le positionnement frontiste évolue : il cible les Français issus de l’immigration.
Patrimoine, financement des campagnes, assistants au Parlement européen et au conseil régional du Nord-Pas-de-Calais : Marine Le Pen et/ou son parti sont visés par pas moins de six enquêtes judiciaires.
Alternant insinuations, contrevérités et formules chocs, la candidate du Front national n'a pas cherché à dérouler une quelconque vision face à Emmanuel Macron, préférant le résumer à l'« héritier » de Hollande. Le candidat d'En Marche! l'a de son côté poussée à se positionner.
Marine Le Pen tente d'imprimer l'idée que le négationnisme appartiendrait à l'histoire ancienne. Mais des propos du vice-président du FN Jean-François Jalkh sur la Seconde Guerre mondiale, exhumés la semaine dernière, constituent un nouvel épisode dont la candidate se serait bien passée. Il remet au jour les liens intimes entre un discours antisémite et le parti lepéniste.