Au lendemain des élections allemandes, entretien avec Carolin Emcke, reporter de guerre, essayiste et militante LGBT, qui publie un livre de combat, Contre la haine. Plaidoyer pour l’impur.
Refuser de n’être que l’objet de la politique ou de l’économie, en imposant de redevenir des sujets : voilà le programme de deux textes de cette rentrée littéraire, Des châteaux qui brûlent d’Arno Bertina, Se défendre. Une philosophie de la violence d’Elsa Dorlin.
Le titre, Le Petit Garçon sur la plage, est un trompe-l’œil. Pour le lecteur, il évoque la photographie bouleversante de cet enfant retrouvé mort sur une plage turque il y a deux ans. Sous la plume de Pierre Demarty, il n’annonce ni un roman fondé sur l’actualité, ni une réflexion d’ordre politique ou moral. Il devient le prélude à la description d’un sentiment, d’une sensation physique de fêlure et de néant.
Les canuts inventèrent, au XIXe siècle, un modèle singulier d’économie politique, où l’autonomie des travailleurs, la démocratie de la « fabrique » et les besoins de l’industrie savaient se conjuguer. C’est ce récit éclairant, à l’heure de la mise en cause du droit du travail, que retrace l’historien Ludovic Frobert.
Le groupe Média-Participations, étiqueté catholique de droite, est en position d’acheter La Martinière, qui avait englouti en 2004 un fleuron français : les Éditions du Seuil. Chambard intellectuel et politique, par-delà les vastes enjeux financiers…
Axel Honneth, philosophe et sociologue allemand, auteur notamment de La Lutte pour la reconnaissance, tente d’actualiser et de réactiver, dans son nouveau livre, « l’idée du socialisme ».
Ohran Pamuk dresse, dans un style digne du XVIIIe siècle, « le tableau de la vie à Istanbul entre 1969 et 2012, vue par de nombreux personnages ». L’ombre de Balzac et de sa Comédie humaine plane sur l’ouvrage, qui évoque les impressionnants bouleversements urbains et sociaux de la ville durant plus de quarante années.
Richard Wagamese, fer de lance de la littérature amérindienne canadienne, est mort il y a quelques mois à 61 ans. Après Les étoiles s’éteignent à l’aube, les éditions Zoé publient Jeu blanc, qui a valu à son auteur une large reconnaissance au Canada.
Quatre livres de la rentrée reviennent sur la nuit des attentats du 13 novembre 2015, pour parler de l’après : donc de nous, ici et maintenant. Difficile de nous raconter notre histoire, quand elle s’écrit sur des morts qui viennent à peine d’être enterrés.
Deux livres aux titres quasiment identiques, mais à la facture très différente, s’intéressent aux utopies « réalisables ». Un troisième décrit « les alternatives qui peuvent tout changer ».
Le transhumanisme est ce courant de pensée qui promet d’améliorer l’homme par la technologie dans un avenir proche. Deux romans, L’Invention des corps, de Pierre Ducrozet, et Zero K, de Don DeLillo, recourent à la fiction, l’art des possibles, pour s’attaquer à ceux qui s’érigent en oracles.
Nos richesses est dédié « à ceux de la rue Hamani ». Il peut s’agir des habitants actuels d’Alger. Ou bien de ses habitants disparus, en particulier ceux qui ont vécu l’aventure de la librairie Les Vraies richesses. En s’appropriant l’histoire de ce lieu et en imaginant sa destruction, le troisième roman de Kaouther Adimi célèbre Alger comme l’une des capitales mondiales de la littérature.
Précédé d’un succès critique et commercial considérable aux États-Unis, le livre de Colson Whitehead promettait déjà d’être l’événement de la rentrée littéraire française. Les récentes manifestations de Charlottesville en font un livre d’une actualité brûlante.
Avec l’épidémie de sida, une violence mortifère s’est abattue sur une génération. Deux livres importants en racontent l’histoire, pour en tirer un legs politique et un appel à poursuivre la lutte : Act Up, une histoire, de Didier Lestrade, et Ce que le sida m’a fait, d’Élisabeth Lebovici.