Benjamin Nétanyahou a non seulement mené une guerre meurtrière à Gaza, mais il l'a fait en se coupant de ses alliés. Face à ce jusqu’au-boutisme et à la pusillanimité des gouvernants occidentaux, ce sont les opinions publiques qui vont désormais reprendre le flambeau en tentant d’isoler Israël afin de lui faire entendre raison.
Après quatre semaines de combats, les belligérants ont accepté une interruption des combats de 72 heures. Ils doivent se réunir au Caire pour négocier mais leurs positions rendent tout accord difficilement envisageable.
Les mobilisations en faveur de Gaza se multiplient à travers la planète pour dénoncer l'agression israélienne qui a fait depuis le 8 juillet au moins 1 640 morts côté palestinien. À Paris ce samedi, à Londres, mais aussi à Kuala Lumpur ou à Berlin, ils étaient des milliers à descendre dans la rue ces derniers jours. Tour d'horizon des manifestations de solidarité avec les Gazaouis.
Le triomphe de la droite nationaliste et l'ampleur des frappes israéliennes tirent en partie leur origine des circonstances de l'évacuation, en 2005, du Gush Katif, l'ensemble des colonies de Gaza. Après ce retrait, les colons ont massivement infiltré les partis de droite pour pousser leur projet du « Grand Israël », un État juif unique avec une minorité arabe. Rencontre dans le sud d’Israël avec une ancienne habitante du Gush Katif.
En Israël, il ne se passe désormais plus trois jours sans qu’une manifestation contre la guerre à Gaza ne fasse l’objet d’une violente répression de la part des militants d’extrême droite. Jafar Farah dirige le centre Mossawa, dédié à l’étude des discriminations subies par la communauté arabe en Israël. « Une manifestation de haine à cette échelle, plus seulement de la part des colons de Cisjordanie, je n’ai jamais vu cela, c’est un phénomène nouveau », dit-il.
Coupés de leurs seuls oliviers par le mur de « séparation » israélien, dominés par la colonie de Gilo, les habitants d'Aïda reçoivent régulièrement la visite de l’armée israélienne, qui n’a qu’à ouvrir une lourde porte en fer à l’entrée du camp pour y mener ses opérations.
Fondateur de l’ONG israélienne Breaking the silence, Yehuda Shaul explique pourquoi les racines de l’offensive actuelle contre Gaza, dont sont d’abord victimes les civils palestiniens, sont à chercher dans la théorie du « minimum risque ».
Le désengagement du Proche-Orient initié par Obama, l'échec de la médiation de John Kerry et la nouvelle guerre à Gaza ont fait comprendre aux Américains qu'il devient de plus en plus difficile de soutenir Israël à tout prix. Le durcissement du ton employé par Obama dimanche 27 juillet en est une nouvelle preuve.
Mediapart publie le témoignage d'un « refuznik », un citoyen israélien qui a fui aux Pays-Bas pour ne pas répondre à l’appel de l’armée et aller combattre à Gaza.
La manifestation de soutien à Gaza organisée mercredi à Paris a réuni au moins 15 000 personnes. Les quelques débuts d'échauffourées ont vite été étouffés dans un cortège hétérogène.
L'offensive israélienne sur Gaza est soutenue par une majorité de la population israélienne. C'est qu'Israël se radicalise depuis des années. L'abandon d'une solution à deux États avec annexion de la Cisjordanie n'est désormais plus tabou. Reportage à Tel Aviv et Jérusalem.
Les députés irakiens ont élu mardi le chef du parlement, ouvrant la voie à la formation d'un nouveau gouvernement considéré comme crucial pour faire face à l'offensive jihadiste. Dimanche, les islamistes ont revendiqué quatre des sept attentats ayant fait samedi 24 morts dans des quartiers chiites de Bagdad. Les combattants de l'EI ont réussi à s'emparer d'une partie du territoire et continuent leur avancée vers la capitale. Certes bien armés et équipés, ils doivent aussi leur force au ralliement de divers acteurs de la communauté sunnite.
De médiateur en novembre 2012, Le Caire s’est mué en acteur à part entière et s’est rapproché d’Israël pour affaiblir le Hamas, que le pouvoir militaire égyptien voit avant tout comme l’excroissance palestinienne des Frères musulmans, déjà décimés en Égypte.
Après le ratage de Netanyahou mardi et la mort des 4 enfants tués par l’armée israélienne mercredi, Hamas et Israël se sont pas parvenus à s'entendre sur une trêve. L'offensive lancée par Israël comprend des chars et des soldats. 20 Palestiniens ont été tués, et un soldat israélien.
En tenant le Hamas et ses propres ministres à l'écart des négociations, Netanyahou est sans doute allé trop loin. Le mouvement islamiste veut maintenant obtenir un geste politique avant d’accepter une trêve.
Les bombardements dans la bande de Gaza par Israël et les tirs de roquette du Hamas se poursuivaient, lundi, pour la septième journée consécutive. Mais dans la presse israélienne, certains constatent que Netanyahou, impuissant à mettre fin aux lancers de roquette, garde cependant les mains libres face à une communauté internationale incapable d'imposer des contraintes.