De notre envoyé spécial en AllemagneUn millier de salariés de l'usine Continental de Clairoix dans l'Oise, dont la fermeture est programmée pour 2010, se sont déplacés, jeudi 23 avril, en Allemagne, à Hanovre, pour manifester avec leurs collègues allemands, en marge de l'assemblée générale du fabricant de pneumatiques. Un défilé calme après le saccage de la sous-préfecture de Compiègne, mardi 21 avril, en attendant l'annonce des montants des primes de départ. «C'est là que ça risque de péter», pronostique un salarié.(Cliquez sur la photo pour lancer le diaporama.)
Un milliard de personnes souffrent de la faim sur la planète. Et le G-8 des ministres de l'agriculture, réunis en Italie jusqu'à lundi dernier, le 20 avril, n'a pu que constater que le monde est «très loin» d'avoir atteint ses objectifs en matière de malnutrition. Un an après les «émeutes de la faim» et le sommet de la FAO à Rome, qu'est en effet devenue la promesse de Nicolas Sarkozy d'un «Partenariat mondial pour l'alimentation et l'agriculture»? Le pilier financier a été discrètement mis en sommeil, crise économique oblige. Et le volet politique fait l'objet d'âpres négociations. Décryptages.
Dans son dernier ouvrage, Patrick Coupechoux, spécialiste de la psychiatrie, s'est penché sur la souffrance psychique. Résultat: un livre –La Déprime des opprimés– centré presque exclusivement sur la souffrance au travail. L'auteur fait l'hypothèse qu'elle est en grande partie à l'origine de la «déprime» des Français. «Le travail est au cœur de cette souffrance, dit-il dans un entretien à Mediapart. Or depuis trente ans, il a été nié.» Patrick Coupechoux propose de repolitiser la question du travail. De se poser la question de son sens, et non plus de gloser sur son utilité ou sa disparition. Une urgence d'autant que la crise, avec ses destructions massives d'emplois, risque de retarder la prise de conscience. Entretien.
Prises de risques démesurées, paris perdants... La déroute des traders semble remettre en cause la figure d'un acteur économique rationnel. De Keynes aux prix Nobel Kahneman et Tversky, plusieurs économistes ont démonté la théorie d'un homo œconomicus réfléchi et maîtrisant ses choix. Aujourd'hui, la neuro-économie apporte la preuve de l'irrationalité de bon nombre de décisions économiques. Mediapart a interviewé Alain Berthoz, professeur au collège de France (photo).
Un an après les «émeutes de la faim», l'insécurité alimentaire continue de faire des ravages. A partir de ce samedi 18 avril s'ouvre en Italie un G-8 des ministres de l'agriculture, une première dans l'histoire de ces réunions internationales, pour mieux coordonner l'action des pays riches face à la crise alimentaire. Sur le terrain, en Afrique, la situation s'est encore dégradée. Au Burkina, l'un des pays les plus pauvres de la planète, les autorités misent désormais sur la relance de la production de riz. Un exploit quasi impossible en pleine savane... Reportage à Bobo-Dioulasso, à deux pas de la frontière avec le Mali, où éclatèrent les premières «émeutes de la faim» de toute l'Afrique noire.
Des faits nombreux, révélés par Mediapart, établissent que l'autorité de tutelle des marchés financiers au Luxembourg n'aurait pas dû donner son agrément à la Sicav Luxalpha, à laquelle ont souscrit des investisseurs français, grugés dans cette fraude. L'Autorité des marchés financiers (AMF) manifeste en France une prudence incompréhensible face à ce scandale, comme l'atteste une lettre confidentielle en date du 24 décembre 2008 du patron de cette institution, Jean-Pierre Jouyet.
Kléber Rossillon, l'investisseur dont la plainte a déclenché l'ouverture d'une enquête préliminaire puis la perquisition au siège de BNP Paribas, le 26 mars dernier, a adressé à Mediapart une déclaration qu'on lira ici. Victime de l'escroquerie Madoff, qui lui a fait perdre plusieurs millions d'euros, il prend pour la première fois la parole publiquement pour expliquer pourquoi il a porté plainte. A l'adresse de sa banque, il forme cette accusation: «Pour certaines souscriptions, elle a également fourni de faux bulletins de souscription avec photomontage de la signature, qui ne correspondent à aucune souscription effective.»
Deuxième volet de notre enquête: au-delà de la plainte qui a été déposée par Kléber Rossillon, l'un des héritiers de la dynastie Schlumberger, pour faux et usage de faux et qui est à l'origine de la perquisition, le 26 mars, au siège de BNP Paribas, Mediapart révèle de nombreuses autres pièces confidentielles, au cœur de la confrontation judiciaire entre des investisseurs français et leurs banques. Les premiers assurent qu'ils ignoraient que les bulletins de souscription pour la Sicav luxembourgeoise Luxalpha, investie en Madoff, étaient assortis d'une clause de non-responsabilité, et font grief aux seconds de ne pas avoir sollicité leur agrément.Lire aussi la déclaration de Kléber Rossillon à Mediapart: «De faux bulletins de souscription avec photomontage de la signature»
On savait peu de choses sur la perquisition conduite le 26 mars par la brigade financière au siège de BNP Paribas, sinon qu'elle a pour origine une plainte pour faux et usage de faux déposée par Kléber Rossillon, l'un des héritiers de la dynastie Schlumberger, qui a été victime de l'escroquerie Madoff. Mediapart en révèle, en exclusivité, tous les détails. Selon cet investisseur, certains documents de souscription ont été contrefaits. Nous publions l'un d'eux: assorti d'une fausse signature, il s'agit d'un bulletin de souscription à la Sicav luxembourgeoise Luxalpha, intégralement investie en Madoff. La banque conteste avoir commis la moindre faute. Cet article est le premier volet d'une enquête mettant au jour de nombreux secrets de la confrontation judiciaire qui oppose des investisseurs français grugés à leurs banques.
C'est une des opérations immobilières les plus spectaculaires des trente dernières années. Icade, filiale de la Caisse des dépôts, s'apprête à vendre en un seul bloc près de 35.000 logements sociaux en banlieue parisienne (photo d'un immeuble à Bagneux). Elle en réclame 2,9 milliards d'euros. «Le prix du marché», selon la société, mais un prix qui a augmenté de 120% en trois ans! Une très bonne affaire... sauf pour les offices HLM de la région parisienne, seuls candidats à la reprise, et les actuels locataires.
Mercredi 15 avril à 20h45, la chaîne Planète diffuse le téléfilm de 90 minutes La France, combien ça vaut?, nouvelle contribution au débat sur la «faillite» potentielle de l'Etat d'un pays parmi les plus riches de la planète. Avec un excellent André Dussolier dans le rôle du «huron» et les contributions de Jean-Paul Fitoussi, Joseph Stiglitz, Nicolas Baverez, Michel Rocard, Jack Lang, Philippe Marini et Corinne Lepage. Présentation.
Où en est la «commission Stiglitz»? Chargé il y a un an de mettre sur pied des indicateurs alternatifs au Produit intérieur brut (PIB), ce collectif de 22 économistes, dont quatre prix Nobel, devait rendre ses travaux à Nicolas Sarkozy à la mi-avril. Il s'agit de trouver des instruments de mesure du bien-être des populations, prenant en compte les inégalités sociales et l'environnement. Mais l'Elysée a changé d'avis et repoussé à septembre toute publication. Dans un entretien exclusif à Mediapart, un membre de la commission, l'économiste français Jean Gadrey (photo), s'inquiète de ces changements de cap. Il refuse tout «alignement du calendrier des travaux scientifiques sur celui de l'Elysée». Et dénonce le fonctionnement de la commission en «société secrète».
La France serait-elle au bord de l'embrasement? Oui, si l'on en croit l'avalanche de commentaires déclenchée par quelques récentes séquestrations de dirigeants, très médiatisées. A chaque fois ces opérations (punies par le code pénal) ont permis aux salariés d'améliorer le plan social qui leur était proposé. Mais de telles actions n'ont rien de nouveau comme en témoignent les archives de la télévision.
Audition de François Pérol par la brigade financière; annonce d'une nouvelle plainte, à l'initiative cette fois de la CGT; critique publique d'un membre de la Commission de déontologie: l'arrivée de l'ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée à la tête des Caisses d'épargne et des Banques populaires n'en finit pas de faire des vagues. Et les menaces contre lui se font de plus en plus nombreuses. Au point, selon Le Parisien, que le parquet de Paris chercherait une parade juridique: il s'emploierait à vérifier si l'immunité pénale dont profite le chef de l'Etat le temps de son mandat ne pourrait pas aussi couvrir ses principaux conseillers, en particulier le secrétaire général de l'Elysée et le secrétaire général adjoint.
Il ne faut pas se laisser éblouir par les centaines de milliards de dollars et les déclarations d'auto-satisfaction. Le sommet du G-20 à Londres le 2 avril a confirmé la défaite du Fonds monétaire international dans sa tentative d'élargir son mandat à la régulation financière. Ce qui augure bien mal des suites qui seront données au rapport du groupe Trevor Manuel sur la réforme du fonds. Analyse.
Les contribuables français vont être ravis de l'apprendre: ils vont participer à l'effacement des pertes de Vivendi Universal, héritées de la gestion de Jean-Marie Messier, jusqu'en 2011. Profitant d'un régime fiscal hors norme, qui lui a été accordé par le ministre des finances Nicolas Sarkozy, en 2004, le groupe s'est vu reverser chaque année entre 500 et 600 millions d'euros par le Trésor public. En 2008, cette restitution s'est élevée à 548 millions d'euros alors que le groupe avait réalisé un bénéfice avant impôt de 4,7 milliards.