Une semaine après le succès électoral d'Europe Ecologie, Nicolas Hulot réunissait samedi à Paris les signataires de son Pacte écologique. Objectif: lancer une phase d'action d'écologie participative, avec l'ouverture d'une consultation du grand public sur «le monde de demain». L'animateur télé et figure de la société civile écolo annonce un durcissement du discours de sa fondation face à la crise climatique. Reportage vidéo sur un meeting au style œcuménique, brassant discours radical et variété commerciale.
Que sont-ils devenus? Comment vivent-ils la crise? Mediapart a interrogé les ouvriers, salariés, intérimaires que nous avions croisés il y a six mois au fil de notre route de la crise. Nous avons retrouvé Valéry l'ouvrier des Ardennes en colère (photo), Florence la découpeuse de volailles, Christian l'ouvrier de PSA. Ils racontent leur quotidien de victimes de la crise, la difficulté de retrouver un emploi, les missions d'intérim. Mais aussi l'espoir: Sonia, licenciée de la Camif, est en train de créer son entreprise. Chez Souleiado, à Tarascon (Bouches-du-Rhône), les employés ont retrouvé le sourire après avoir été rachetés. Paroles de témoins ordinaires d'une crise sociale qui continue à sévir, un peu partout en France.
Mais où est passé le Medef? Depuis quelques mois et alors qu'une nouvelle journée de manifestation a lieu samedi 13 juin, le mouvement patronal est des plus silencieux. On ne l'entend ni sur la crise, ni sur l'emploi, ni sur les mouvements sociaux, ni sur l'Europe. Les syndicats se plaignent de l'effacement du mouvement patronal, qui refuse d'engager la moindre négociation sur les salaires ou le pouvoir d'achat. «Cela ne fait que confirmer les difficultés dans lesquelles se trouve Laurence Parisot», confie un responsable de la CFDT. La présidente du Medef est tout aussi ignorée par l'Elysée que contestée par une partie de ses troupes qui lui reprochent tout à la fois sa gestion de la crise et le dossier UIMM.
La longue paranthèse électorale aux Etats-Unis et en Inde étant refermée, l'activité diplomatique reprend pour tenter de conclure, enfin, les négociations commerciales multilatérales du cycle de Doha, qui avaient buté, en juillet 2008, sur un affrontement entre ces deux acteurs majeurs. Le directeur général de l'OMC, Pascal Lamy, a fixé prudemment un nouvel horizon, la mi-2010, qui pourrait coïncider avec la sortie espérée de la crise mondiale.
Annick Coupé est porte-parole de l'union Solidaires qui regroupe les syndicats Sud, entre autres. Partisane d'une grève générale reconductible, en désaccord sur la stratégie de la CGT et de la CFDT, elle dit pourquoi elle restera dans l'intersyndicale, même après la journée de manifestations du samedi 13 juin qui s'annonce peu réussie: «Malgré des mobilisations de 24 heures très fortes, gouvernement et patronat n'ont rien cédé sur l'essentiel et ne changent pas de politique.» En même temps, «la plupart des organisations rechignent et ne veulent pas construire un mouvement d'ensemble plus fort». Selon elle, il faut infléchir la stratégie syndicale dans le sens d'un «affrontement global avec le gouvernement». Sinon, les salariés risquent d'être «découragés».
Le soupçon n'en finit pas de ronger les victimes. Entre 1999 et 2004, trente-cinq personnes sont mortes, cinquante-cinq ont été blessées à la suite d'explosions de réseaux de gaz. Pourtant, les victimes et les familles de victimes en sont persuadées : ces accidents auraient peut-être pu être évités si les travaux nécessaires sur les réseaux avaient été réalisés. Gaz de France a-t-il sacrifié la sécurité publique à une logique de profit ? Lundi, le tribunal de Mulhouse a jugé que GDF n'avait pas respecté ses obligations de sécurité lors de l'accident survenu le 26 décembre 2004 à Mulhouse et qui causa la mort de dix-huit personnes. Le groupe a été condamné à payer une amende de 225.000 euros.
Deux rapports réalisés par des cabinets d'experts pour le compte du comité de groupe des Banques populaires et pour le comité de groupe des Caisses d'épargne dressent un état des lieux préoccupant des deux banques et confirment implicitement les enquêtes de Mediapart – notamment celles qui nous ont valu une cascade de mises en examen. Les élus du comité de groupe de l'Ecureuil ont voté à l'unanimité une déclaration laissant présager un blocage de la fusion bancaire. Enfin, l'association de consommateurs UFC-Que Choisir a publié, mardi 9 juin, un communiqué indiquant qu'elle a saisi les tribunaux pour dénoncer les pratiques du groupe Caisse d'épargne en matière de commercialisation des actions de sa filiale Natixis et du produit financier de placement Doubl'ô.
Le résultat électoral du 7 juin 2009 n'est pas un accident, mais une confirmation: celle de l'incapacité collective des socialistes à se réinventer un avenir, un projet, une vision. Pour la gauche tout entière, cet état de fait n'est pas une bonne nouvelle, tant son avenir dépend du sort d'un parti qui, depuis près de quarante ans, y occupe la place centrale. Encore moins quand nos sociétés affrontent une crise historique. Voici une réflexion de parti pris en forme de lettre ouverte aux dirigeants socialistes.
Le succès électoral d'Europe Ecologie va-t-il profiter au Grenelle de l'environnement? C'est ce qu'espèrent les écologistes alors que les députés débutent aujourd'hui l'examen en deuxième lecture du projet de loi «Grenelle-1». Le gouvernement s'affiche plus que jamais en champion de la défense du climat. Dans les faits, son bilan est moins vert qu'il ne le prétend.
Les directions se montrent de plus en plus enclines à prendre à leur charge les coûts des stages de récupération de points de leurs salariés. Une façon supplémentaire de border la responsabilité de l'employeur si un salarié sans permis cause un accident avec le véhicule de l'entreprise... Mais la démarche n'est pas facile à mettre en place et dépend beaucoup du climat social.
La victoire de l'UMP ouvre la voie à Nicolas Sarkozy et François Fillon pour mettre en œuvre des réformes très sensibles. Des économies dans le cadre de la préparation du projet de loi de finances pour 2010 jusqu'au changement de statut de La Poste, en passant par la baisse du taux du Livret A, le refus de tout coup de pouce au Smic, la réforme de la Sécurité sociale ou celle du code du travail, Mediapart dresse la liste des dossiers à hauts risques.
En visite en Chine, le secrétaire au Trésor des Etats-Unis, Tim Geithner, a provoqué l'hilarité des étudiants chinois en leur assurant que les placements en dollar de leur pays étaient «très sûrs». Vingt ans après le massacre de Tienanmen, l'esprit critique est toujours présent, même s'il s'exprime difficilement. Ben Bernanke, le président de la Réserve fédérale, leur donne d'ailleurs raison en avertissant que les Etats-Unis devront impérativement assainir leurs finances publiques. La crise n'est pas finie. Elle commence à changer de terrain. Analyse.
Vendredi 29 mai, Nicolas Sarkozy a tenu une réunion de travail pour finaliser le changement de statut de La Poste. Aussitôt le scrutin européen passé, les consultations que la loi impose commenceront. La commission des affaires économiques de l'Assemblée vient d'être informée que le projet de loi sera soumis à l'examen du Parlement en novembre. Après François Pérol aux Caisses d'épargne et Stéphane Richard à France Télécom, un nouveau conseiller de Nicolas Sarkozy quitte l'Elysée pour rallier une grande entreprise: Bernard Delpit devrait devenir à la mi-juin directeur financier de La Poste. La gauche et le mouvement syndical voient dans cette réforme l'accélération d'un processus qui mènera le service public à sa privatisation à terme.
A quoi pensent les banquiers aujourd'hui? A la crise, à leur redressement, aux nouvelles régulations à instaurer? Non. Leur seule préoccupation est d'obtenir le droit de rembourser très vite les aides d'Etat dont les banques ont bénéficié à l'automne. Selon les banquiers, ces prêts publics ne sont plus nécessaires car les établissements financiers sont désormais en mesure de financer normalement l'économie. En fait, ils veulent surtout que tout redevienne comme avant. Comme si la crise n'avait jamais eu lieu. Analyse.