Plusieurs poids lourds du nouvel exécutif entretiennent des relations privilégiées avec des lobbies privés. Mediapart passe en revue cinq situations qui semblent être aux antipodes des exigences de défense de l’intérêt général.
Avant de rejoindre l’équipe de Michel Barnier, Thani Mohamed Soilihi s’est retrouvé au cœur d’un curieux échange de collaborateurs au palais du Luxembourg. Il avait recruté, contre l’embauche de l’un de ses proches, l’épouse de son collègue Joël Guerriau, par ailleurs mis en examen pour tentative de viol.
À son procès, Peter Cherif a reconnu avoir participé à la séquestration de trois humanitaires français au Yémen. Cet aveu conforte les accusations portées à son encontre en tant que cheville ouvrière de l’attentat de « Charlie Hebdo ».
Figure centrale de La France insoumise, cette proche de Jean-Luc Mélenchon est également poursuivie pour abus de biens sociaux et recel d’abus de confiance dans l’affaire du financement de la campagne présidentielle de 2017.
Après quinze ans de combat judiciaire et une relaxe en première instance, quatre hommes qui s’étaient déclarés victimes d’agressions sexuelles de leur ex-chef scout, commandant de police, ont enfin été entendus par un parquet qui a requis cinq ans de prison dont quatre avec sursis.
Le nouveau gouvernement a été construit lors de réunions 100 % masculine. Et cela se voit : aucune femme à un poste régalien, des ministres hostiles à l’IVG dans la Constitution et aux droits des personnes LGBTQI+, et un simple secrétariat d’État à l’égalité femmes-hommes.
Le choix de ministres comme Bruno Retailleau, Othman Nasrou, Astrid Panosyan-Bouvet ou Patrick Hetzel démontre combien la banalisation de la haine de l’autre a cheminé ces dernières années, jusqu’à être consacrée par Emmanuel Macron. Hier soir sur TF1, le ministre de l’intérieur a d’ailleurs confirmé son obsession pour l’immigration.
Le parquet a requis six mois de sursis lundi 23 septembre contre une femme juive orthodoxe de 67 ans, jugée pour avoir « mis en danger » des policiers lors d’un contrôle routier. Elle dénonce de son côté des violences et humiliations antisémites.
Des peines de prison avec sursis ont été réclamées lundi contre deux généraux, un colonel et un chef d’entreprise, tous protagonistes de l’affaire de location d’avions gros-porteurs pour les opérations extérieures de l'armée française, qui aurait donné lieu à des irrégularités coûteuses.
Menacée de mort et de viol pour avoir dénoncé la terreur talibane, la combattante de taekwondo réfugiée en France vit aujourd’hui sous protection policière. Elle affronte une campagne mondiale de haine et harcèlement en ligne.
Mediacités publie une carte inédite des territoires éloignés des urgences hospitalières, des « zones blanches » en expansion, si l’on se réfère à la précédente étude sur le sujet. Même les départements qui comptent une grande métropole ne sont pas épargnés.
À son procès, le terroriste suspecté d’être la cheville ouvrière de l’attentat de « Charlie Hebdo » peine à trouver des motivations aux crimes qu’on lui reproche. D’autant plus quand c’est lui-même qui les a évoqués.
Lutte contre l’ouverture du mariage aux personnes LGBT+, propos transphobes, opposition à la constitutionnalisation de l’IVG : le nouveau gouvernement Barnier est marqué par des positions contre l’égalité des droits. Un signal à rebours des quelques rares avancées sociétales portées jusqu’ici par la Macronie.
La région a dépensé près de 450 000 euros d’argent public pour promouvoir « Raconte-moi la France », un spectacle itinérant qui propose une vision nationaliste de l’histoire de France. Ce soutien illustre la bataille culturelle menée par Laurent Wauquiez (LR), ex-président de région Auvergne-Rhône-Alpes, depuis plusieurs années.
Dans un tweet de 2020, l’avocat et polémiste avait qualifié la commune de « capitale du séparatisme islamiste et de la médiocrité racialiste ». Il indique avoir fait appel de la décision qui l’a condamné à 500 euros d’amende avec sursis, vendredi 20 septembre.
Alors qu’ils dénoncent une injure raciste proférée par leur supérieur, deux agents de sécurité ont été convoqués en commission disciplinaire par la Ville de Paris. Bruno et Ibrahima risquent un an d’exclusion sans salaire.