Pour apparaître clairement comme le premier groupe d’opposition, Jean-Luc Mélenchon propose que la Nupes se constitue « comme un seul groupe au Parlement ». Mais la peur de l’effacement des identités politiques de gauche semble prendre le dessus.
Avec un groupe de 89 députés, l’extrême droite fait une progression fracassante à l’Assemblée nationale. Elle aura pour la première fois les coudées franches pour imposer ses thèmes dans l’hémicycle.
Les candidats de la Nupes Salomé Robin, Louis Boyard et Noé Gauchard ont entre 19 et 22 ans. Et ils défient des ténors de la majorité présidentielle au second tour. Avec des styles différents, ils font entendre la voix d’une génération en demande de radicalité.
Les sociaux-démocrates payent cher leur dissidence aux législatives. En plein flou sur la question des reports de voix pour le second tour, ils hésitent sur leur stratégie à tenir à côté de la conquérante Nupes.
Arrivée en tête au premier tour, la candidate d’extrême droite est en bonne position pour être élue députée dimanche prochain dans une terre de mission pour le RN, foyer de mobilisation des « gilets jaunes ».
Qualifié pour le second tour des législatives, le candidat de la Nupes Guillaume Ancelet fait face au Rassemblement national dans l’une des circonscriptions les moins gagnables pour la gauche. Seule la force de sa campagne pourrait faire dévier le train du RN.
Cheffe de file des femmes de chambre en lutte de l’hôtel Ibis Batignolles, Rachel Keke est en passe de remporter une nouvelle victoire, électorale cette fois, avec la Nupes. Des piquets de grève en 2020 à sa campagne aux législatives, retour sur nos reportages et émissions avec elle.
Malgré une campagne atone, le Rassemblement national sauve les meubles en se maintenant dans près de deux cents circonscriptions. S’il ne profite pas de la dynamique de l’élection présidentielle, le parti de Marine Le Pen est quasiment assuré d’avoir enfin un groupe au Palais-Bourbon. Éric Zemmour et ses candidats, eux, sont rayés de la carte.
En se qualifiant au second tour dans plus de 350 circonscriptions et en étant au coude à coude avec la majorité présidentielle en nombre de voix, la gauche écologiste unie réussit une performance inédite.
Près de 53 % des électeurs se sont abstenus lors du premier tour des législatives, un score historique. Conséquence, il n’y aura quasiment aucune triangulaire. La mobilisation des électeurs et le report des voix du RN va peser lourd pour départager les candidats de la majorité présidentielle et ceux de la Nupes.
C’est le coup de force de la gauche : avoir réussi à s’unir et à capitaliser sur le score de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle pour repolitiser ces élections, et menacer la majorité présidentielle.
Plus de 300 économistes, dont Thomas Piketty, apportent leur soutien au programme de la Nupes. Une « assemblée de compétences » avec laquelle la coalition de gauche compte bien rester en lien, qu’elle gouverne ou qu’elle occupe des postes clés à l’Assemblée après les législatives.
Dans les années 1970, le programme commun fut rejeté par des membres du PS imprégnés de culture anticommuniste. Ils ne trouvèrent aucun espace pour une quelconque « troisième voie ». À cinquante ans de distance, le même défi se pose aux contempteurs de la Nupes.
Archi-acquise à la gauche, la sixième circonscription du Rhône s’est transformée en pétaudière de la Nupes. En cause : la candidature surprise du hiérarque LFI Gabriel Amard, taxée de népotisme - son beau-père s’appelle Jean-Luc Mélenchon. Récit.
Revoir la méthode, contourner les partis, assumer « se faire les ongles et lire Piketty » : la campagne de la jeune Lumir Lapray se déploie à grande échelle dans la deuxième circonscription de l’Ain où elle ose tout, pour faire basculer une terre habituellement acquise à la droite.