Le procès du « groupe de Tarnac » s’est achevé ce vendredi 30 mars par des déclarations de Mathieu Burnel, Julien Coupat, Yildune Lévy et Benjamin Rosoux. Le jugement a été mis en délibéré au 12 avril.
Des peines de prison avec sursis, ou couvrant la période de détention provisoire déjà effectuée voilà dix ans, ont été requises par le parquet, mercredi au tribunal de grande instance de Paris. La montagne Tarnac est en train d’accoucher d'une curieuse souris judiciaire.
L’idéal de partage et de vie en commun à Tarnac ainsi que l’ouvrage L’Insurrection qui vient ont occupé les débats du tribunal correctionnel, ce lundi 26 mars. Tous les prévenus parlent enfin, mais ils se livrent peu.
Au terme de trois tentatives, les lobbies économiques sont en passe d’obtenir ce qu’ils demandent depuis plus de sept ans : une loi sur le secret des affaires. La proposition, discutée le 27 mars à l’Assemblée nationale, n’efface aucune des menaces des textes précédents. Le texte, volontairement flou, porte des risques juridiques immenses, attentatoires aux libertés et à l’intérêt général.
Au septième jour du procès, trois policiers de la sous-direction antiterroriste ont témoigné cachés dans une autre salle, derrière une porte et la voix maquillée. Ils sont pourtant au cœur de l’affaire. Ce sont eux qui ont suivi le couple Coupat-Lévy en banlieue parisienne, le jour où il est censé avoir commis un sabotage.
Les policiers de la SDAT ont défendu leur travail, cible de nombreuses critiques depuis dix ans, ce mercredi, au procès du « groupe de Tarnac ». Mais de graves anomalies subsistent.
À l’heure où Yildune Lévy était censée saboter une caténaire de TGV en Seine-et-Marne, un retrait était effectué à Paris avec sa carte bancaire. Longtemps caché, cet élément parmi d’autres vient fragiliser la thèse des policiers et du parquet.
Dans son projet de loi sur les violences sexuelles et sexistes, le gouvernement a renoncé, au dernier moment, à l’une des ses mesures phares : la création d’une présomption de viol en cas de relation sexuelle entre un adulte et un mineur de moins de quinze ans.
Confuse, parsemée d’incidents, la première semaine de procès du « groupe de Tarnac » a servi de tribune à Julien Coupat et Mathieu Burnel. Mais la défense politique des huit prévenus ne garantit pas qu’ils seront entendus par le tribunal.
Refusant de répondre aux questions du tribunal qu’ils estiment illégitimes, les huit prévenus discourent plus volontiers sur les tares supposées de l’antiterrorisme à la française.
Le président de la République annonce des mesures pour faire sortir de prison les courtes peines, mais il entend faire exécuter en détention toutes les condamnations à un an ferme ou plus. Le risque de remplir des cellules à peine vidées est réel.
Le ministère public a requis, le 26 février, la relaxe pour Philippe Pascal, ancien inspecteur de l’Urssaf, poursuivi pour avoir transmis à la justice des enregistrements clandestins prouvant le harcèlement moral de l’ancien président de la CCI d’Avignon.
La situation des prisons françaises est inquiétante à bien des égards : les conditions de détention sont régulièrement dénoncées par les associations et la surpopulation, manifeste, semble être devenue une constante. On pense alors que la solution est de construire davantage d’établissements pénitentiaires…
Alors que le géant informatique réclamait que l’ONG soit interdite de manifester devant ses magasins pendant trois ans, la justice estime que la campagne d’Attac contre l’évasion fiscale est « d’intérêt général ».
Plusieurs organisations et personnalités musulmanes, rejointes par des militants antiracistes, demandent la remise en liberté de Tariq Ramadan au nom d’une égalité de traitement judiciaire et par souci de sa santé. Mais certains soutiens remettent également en cause la parole des plaignantes. Cette campagne divise les musulmans, et au-delà.
Le procès de quatre policiers d’un commissariat parisien, accusés de violences contre de jeunes Français d’origine étrangère, a buté sur le sentiment d'impunité de prévenus inconscients des ravages qu'induit leur attitude antidémocratique.