Les Kurdes syriens du PYD viennent d’annoncer un accord avec Moscou et Damas, laissant l’armée de Bachar al-Assad se déployer près de Manbij. L’accord illustre la complexité et les revirements d’alliances pour le contrôle futur des territoires syriens.
L’hostilité de l’administration Trump et le « Muslim Ban » du président américain permettent aux factions conservatrices iraniennes de reprendre la main. Si le sort du président « réformiste » Rohani n’est pas encore scellé, son camp est affaibli, en particulier depuis la mort de Rafsandjani en janvier. Et les réformes sont aujourd’hui à l’arrêt. Explications.
Deux mois après la chute d’Alep, les perspectives d’une résolution du conflit syrien sont plus lointaines que jamais, tandis que la situation sur le terrain poursuit sa déliquescence. La conférence d’Astana en janvier a marqué l’effacement de l’opposition politique. La conférence de Genève qui débute le 23 février pourrait encore renforcer le rôle des parrains de Damas.
À quelques jours d’un nouveau round de négociations sur la Syrie à Genève, Abdelahad Astepho, un des principaux responsables de l’opposition syrienne, évoque les difficultés de son mouvement après la chute d’Alep, face aux groupes djihadistes revigorés, une diplomatie russe agressive et un département d’État américain aphone pour cause de séisme présidentiel.
Lors de leur rencontre à Washington, Trump et Netanyahou ont semblé abandonner l'idée de deux États, palestinien et israélien, vivant côte à côte. Qu'est-ce que cela implique ? Entretien avec l’historien Vincent Lemire.
Fawwaz Traboulsi, figure de la gauche et de la scène intellectuelle au Liban, évacue les lieux communs sur le « miracle » libanais ou le système confessionnel, pour exposer les fragilités cachées et les fonctionnements concrets d’un pays dont des pans entiers sont en train de s’effondrer, en dépit de la « résilience » vantée par ses habitants.
Ces dernières années, la famille du gendre de Donald Trump, l’ambassadeur en Israël nommé par le président américain ainsi que le milliardaire lui-même ont versé des centaines de milliers de dollars à des colonies juives en Cisjordanie.
Le parti chiite, à la fois milice combattante impliquée en Syrie et organisation confessionnelle implantée au Liban, est devenu la principale force politique du pays et une véritable puissance régionale. Il se sert de cette force pour passer des alliances avec ses anciens ennemis et garantir les intérêts iraniens. Mais le Hezbollah s’interroge sur l’après-Syrie.
Mediapart publie le rapport confidentiel des consuls européens à Jérusalem et Ramallah. Selon ce texte, la situation sur place n’a jamais été aussi menaçante depuis 1967. Si la politique de colonisation et de discrimination menée par Israël se poursuit, les bases mêmes d’une solution pacifique seront détruites. Pourtant, l’Europe ne semble pas entendre les mises en garde de ses diplomates.
Comment peut-il encore tenir ? Pourquoi ce petit État, coincé entre Israël et la Syrie, où débordent tous les tumultes d'un Proche-Orient ravagé par les conflits, n’a-t-il pas sombré à son tour ? Le Liban, radicalement transformé par six ans de guerre à ses portes et l’afflux massif de réfugiés, fait front. Mais ce « miracle » sous-estime les mutations aussi rapides que violentes qu’a connues le pays, de la plaine de la Bekaa au Sud-Liban en passant par la capitale, Beyrouth. C’est cette nation en équilibre sur un fil qu’ont arpenté nos envoyés spéciaux.
Arrêtée à l’été 2016 sur des accusations de sédition terroriste, l’écrivain et journaliste turque Asli Erdogan est devenue le symbole des milliers de victimes des purges menées par Ankara. Relâchée fin décembre, après 133 jours de détention, elle revient sur les conditions de son emprisonnement et une liberté au goût amer.
Dans son dernier ouvrage, Gilbert Achcar examine les raisons des échecs des soulèvements arabes. Il en tire quelques leçons stratégiques nécessaires pour envisager un « changement radical social et politique » plutôt que « l’aggravation du choc des barbaries ».
En six ans de guerre, peu de crimes ont été épargnés aux Syriens. Massacres, tortures, bombardements, armes chimiques… L’un d’entre eux reste encore passé sous silence : le viol des enfants. Dans les geôles du régime, aux check-points ou durant les raids, les filles et garçons des opposants, les très jeunes révolutionnaires, sont abusés dans le chaos et l’impunité la plus totale. Cette enquête est publiée dans le cadre de l’opération « Zero Impunity ».
Personne n’en voulait mais elles sont omniprésentes. Les milices chiites participent à la bataille de Mossoul, la grande ville sunnite tenue par l’État islamique. Elles sont soutenues et encadrées par l’Iran, et leur montée en puissance complique l’offensive militaire sur la ville. Surtout, leur puissance va avoir des conséquences politiques majeures pour tout l’Irak.
La conférence internationale organisée ce 15 janvier à Paris s’est tenue sans les principaux intéressés, Netanyahou, qui a refusé avec constance d’y participer, malgré les concessions de François Hollande, et Abbas, décommandé par l’Élysée à la dernière minute. Elle n’a abouti à rien.
Les députés turcs ont entamé les débats sur un projet de réforme constitutionnelle qui étend considérablement les pouvoirs du président, tout en réduisant la capacité de contrôle du parlement et des juges. Le texte, taillé sur mesure pour Erdogan, donne des sueurs froides aux plus grands juristes du pays.