Le djihad armé et l'acheminement de personnes en zone de guerre irako-syrienne ont longtemps épargné l'outre-mer français. À Paris, le procès de Naïl Varatchia entame le discours politico-religieux qui cite la communauté musulmane réunionnaise en exemple de tolérance.
Les forces irakiennes ont lancé, le 18 juin, l’assaut sur la vieille ville de Mossoul encore tenue par l'État islamique. Perdant du terrain face à la coalition internationale, l’organisation adopte « un mode de combat insurrectionnel » qui se rapproche des stratégies employées à ses débuts, comme le détaille un rapport des services secrets français révélé par Mediapart. Avec quelques innovations. La guérilla menée par les djihadistes se décline avec les technologies modernes, ordinateurs et mobiles.
L’Élysée a présenté mercredi sa « task force » pour lutter contre le terrorisme et dévoilé les identités des nouveaux patrons des services. L’ensemble témoigne d’une volonté manifeste de tirer les enseignements du passé, mais s'appuie sur les mêmes recettes : plutôt que refondre, on empile les structures.
Les forces de l’ordre ont neutralisé un homme ayant agressé un policier avec un marteau, sur le parvis de Notre-Dame de Paris. Selon le ministre de l’intérieur, l’assaillant aurait crié : « C’est pour la Syrie ! » Selon le décompte de Mediapart, c’est la dixième attaque à l’arme blanche en France depuis les menaces proférées par l'État islamique en septembre 2014.
Les locaux de l’ONG BarakaCity ont été perquisitionnés dans le cadre d’une enquête préliminaire sur le « financement du terrorisme ». Au-delà du cas de cette association humanitaire à laquelle rien n’a pu être reproché, cet épisode judiciaire témoigne de la volonté des autorités de traquer les donateurs et collecteurs de fonds qui financent les djihadistes en Syrie.
Douze arrestations et des perquisitions ont eu lieu à Londres ce dimanche, en lien avec l’attaque terroriste au véhicule bélier, puis au couteau qui s’est déroulée samedi soir au cœur de la capitale britannique, dans le quartier du London Bridge, et qui a fait 7 morts et 48 blessés. Dimanche soir, l'État islamique a revendiqué l'attentat.
Durant l’été 2015, Mohamed Abrini, impliqué dans les attentats du 13 novembre 2015 à Paris et du 22 mars 2016 à Bruxelles, avait voyagé à Londres, Birmingham et… Manchester. Les terroristes n’ont jamais cessé de vouloir frapper la Grande-Bretagne.
Auteur d’un attentat en 2011 contre l’ambassade de France au Mali, un terroriste tunisien a raconté dans une audition fleuve comment il avait rejoint les rangs d’AQMI, sa vie quotidienne et ses combats au Sahara. Il a révélé comment est mort l’otage français Michel Germaneau. Des aveux pleins d’enseignements, alors que la filiale maghrébine d’Al-Qaïda est en train de se renforcer.
Ayant passé 11 ans en prison pour avoir fait feu sur des policiers, Karim Cheurfi, le terroriste des Champs-Élysées, avait exprimé son désir de tuer des membres des forces de l’ordre ces derniers mois.
Le militaire à la retraite et chercheur Michel Goya dénonce les conditions de sécurisation des lieux publics, qui exposent inutilement les forces de l'ordre. « Les militaires de Sentinelle comme les policiers constituent des aimants aux attentats », dit-il.
On ne sait rien de lui depuis 2011. Mais ce vétéran du djihad, ancien proche de ben Laden, est aussi l'auteur d'un Appel à la résistance islamique mondiale qui inspire les auteurs des récents attentats en France et à l'étranger. Avec un principe : à la globalisation du monde doit répondre la mondialisation du djihad.
Alors que la France a connu une vague d’attentats qui a fait 238 morts en deux ans, la lutte contre le terrorisme fait figure de parent pauvre de cette campagne. Les candidats rivalisent en erreurs et propositions déjà mises en œuvre.
L’attentat de Londres s’inspire des écrits de plusieurs théoriciens du djihad qui prônent le recours à d’autres formes de terrorisme : décentralisé et s’appuyant sur des individus radicalisés et armés avec les moyens du bord.
Un homme a été abattu, samedi 18 mars, par des militaires de l’opération Sentinelle, après avoir dérobé le fusil d’assaut de l’un d’entre eux, à l’aéroport d’Orly-Sud. Au départ, le terroriste était muni d’un simple revolver à grenaille, un équipement qui témoigne des difficultés actuelles des djihadistes pour se procurer des armes.
À partir de documents de l’enquête d’« Envoyé spécial », Mediapart a reconstitué l’enlèvement en 2010 des expatriés travaillant sur le site minier d’Areva à Arlit. Les témoignages révèlent à quel point leur sécurité n’était pas assurée.