Peter Cherif a été arrêté à Djibouti. Si son statut juridique et une éventuelle extradition sont encore très incertains, le profil de cet ami des Kouachi a beaucoup d’intérêt pour les services. Des notes de renseignement déclassifiées laissent voir le rôle de courroie de transmission qu’il aurait joué entre les commanditaires et les tueurs de Charlie Hebdo.
Mardi 11 décembre, une fusillade a eu lieu à Strasbourg. Notre journaliste Matthieu Suc fait le point sur les dernières informations, et ce que cet attentat révèle de la gravité persistante de la menace terroriste.
Une fusillade est survenue mardi soir, dans le centre de la cité alsacienne. Le bilan provisoire fait état de trois morts et de treize blessés. La section antiterroriste du parquet de Paris a ouvert une enquête. Pour Rémy Heitz, le nouveau procureur de la République de Paris, « le terrorisme a une nouvelle fois frappé notre territoire à Strasbourg ».
L’enquête porte sur les chefs d’« association de malfaiteurs criminelle terroriste et détention non autorisée d’armes de catégorie B en relation avec une entreprise terroriste », après l’arrestation de plusieurs personnes soupçonnées de préparer une action violente contre le président de la République.
Cinq hommes et une femme soupçonnés de préparer une action violente contre le président de la République ont été interpellés mardi. Un projet d’action violente « imprécis et mal défini », selon une source proche de l’enquête.
D’après les services secrets français, sept hauts cadres de l’État islamique étaient impliqués dans la tuerie du 13-Novembre. Durant deux ans, les cerveaux de l’attentat parisien ont été traqués et tués, un par un, en Syrie.
Un rapport officiel américain de 2017 relevait que, depuis le 12 septembre 2001, 73 % des violences homicides extrémistes sur le sol américain étaient le fait d’extrémistes de droite. L’attentat antisémite de Pittsburgh s’inscrit dans une dynamique qui entre en résonance avec les tentations terroristes également présentes dans les extrêmes droites radicales européennes.
Depuis l’effondrement du califat, on annonce le retour massif des djihadistes français, avec femmes et enfants. En réalité, les retours se font au compte-gouttes : seulement sept adultes ont rejoint l’Hexagone cette année, et au total 64 hommes et femmes depuis 2016.
Après cinq mois d’enquête de la police des polices, le parquet a classé sans suite. Il avait ouvert une procédure après la publication de notre enquête racontant comment la direction du renseignement parisien avait cherché à étouffer un raté à la suite de l’attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray.
Une figure du syndicalisme policier est en garde à vue, suspectée d’une négligence ayant permis au terroriste Larossi Abballa de connaître l’adresse du couple de policiers assassinés à leur domicile au printemps 2016. Et dans l’ordinateur d’une jeune fille impliquée dans l’affaire, les policiers ont découvert une liste de 2 626 membres des services du renseignement.
Le ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, s’est rendu au Burkina Faso pour évoquer avec le président Roch Kaboré la lutte contre le terrorisme. Deux semaines après le double attentat qui a frappé Ouagadougou, des témoignages rappellent les liens étroits que leurs auteurs avaient développés avec le pouvoir de Blaise Compaoré, ancien allié de la France et renversé en 2014.
Ils sont informaticiens, ingénieurs ou professeurs. Sur leur temps libre et sous pseudo, de simples citoyens traquent les djihadistes à travers les réseaux sociaux, auscultent la propagande du groupe État islamique, décryptent les failles de nos services de renseignement. En participant, dans l’ombre, à la lutte antiterroriste, ils s’attirent aussi des difficultés.
Un djihadiste toulousain a expliqué, lors de son audition à son retour de Syrie, que l’État islamique projetait en Europe des attentats commis par des enfants. Si un seul cas suspect a été détecté parmi les quelque soixante-dix mineurs rentrés en France, le parquet de Paris adapte sa politique pénale. Selon nos informations, les enfants âgés de 13 ans seront désormais placés en garde à vue à leur arrivée dans l’Hexagone.
Prisonniers des Irakiens, des Syriens, des Kurdes et des Turcs, des djihadistes français et leurs familles sont une épine dans le pied pour Paris. Un peu moins d’une centaine d’individus, dont, selon nos informations, 32 mineurs, sont concernés. Faut-il les laisser juger sur place ou réclamer leur extradition ?
La France a surtout été frappée en 2017 par un terrorisme endogène, visant les forces de sécurité 9 fois sur 11, dans des attaques au mode opératoire sommaire. Depuis trois ans, sur les 20 auteurs d’attentats recensés, seulement trois étaient en situation irrégulière.