Le président a reçu les syndicats et le patronat pour leur présenter la nouvelle étape de la transformation du modèle social français. Après avoir « libéré » le droit du travail, il veut maintenant « inventer de nouvelles protections ».
Après les routiers, la fédération CGT des ports et docks a signé un deuxième accord « dérogatoire » avec le patronat pour que les ordonnances Macron ne s’appliquent pas en totalité aux salariés du secteur.
Un congrès des DRH de grands groupes français se tenait jeudi à Paris, dans le bois de Boulogne. La ministre du travail Muriel Pénicaud y était attendue. Environ deux cents manifestants ont tenté de le perturber. Certains dans le calme, d'autres par la force. Résultat: trois voitures incendiées, 41 personnes interpellées. Et la ministre n'a finalement pas fait le déplacement.
Les syndicats ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes mardi, en France, pour défendre la fonction publique. Dans la rue, les manifestants ont dénoncé les mesures d'austérité du gouvernement et l'état du service public. Mais ils sont divisés pour la suite.
Le calendrier est très serré mais la CGT va multiplier les recours devant le Conseil d'État contre les ordonnances Macron. FO pourrait faire de même et attend deux décisions du Conseil constitutionnel sur la précédente loi El Khomri.
Stéphane Lardy, ancien homme fort de Force ouvrière, est directeur adjoint du cabinet de la ministre du travail depuis mai 2017. Mais selon les textes officiels, il n’avait pas le droit d’être nommé avant le printemps 2018 : il n’a pas occupé assez longtemps son poste précédent, à l’Igas.
La CFDT fêtait en grande pompe sa première place d'organisation syndicale dans le privé, en réunissant 10 000 militants à Paris. Au-delà de l'autocélébration, de nombreux syndicalistes ont fait savoir leur incompréhension face à la stratégie de leur centrale, qui se refuse toujours à appeler à manifester contre la réforme du code du travail.
Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force ouvrière (FO), a été mis en très forte minorité vendredi par son organisation, qui lui reproche son attentisme sur les ordonnances Macron. La menace de sa démission plane sur le syndicat.
Loin d’avoir calmé le jeu, le gouvernement a remis les routiers sur le chemin de la grève. Les syndicats ont découvert que l’indemnité de « frais de route », essentiels pour les salariés, entrait dans le champ des ordonnances. La CFDT, majoritaire dans le secteur, appelle à la grève le 10 octobre.
Utopique et engagé, le projet CoopCycle entend battre sur son propre terrain le numéro un de la livraison de repas. Issus de la mouvance Nuit Debout, de jeunes militants tentent de créer un logiciel concurrent, destiné à des coursiers organisés en coopératives.
La CGT, FO et Solidaires appellent ce lundi à une grève reconductible contre la loi sur le travail. Après une première journée d’action à l’appel de la CFDT et de la CFTC-Transports, la mobilisation du secteur, si les syndicats réussissent à s’unir, peut peser lourd contre les ordonnances.
La CFDT et la CGT se retrouvent au moins sur un constat: les ordonnances organisent le contournement des représentants syndicaux dans l’entreprise. Ce qui les menace directement.
Les ordonnances signent la fin du comité d’entreprise, du CHSCT et des délégués du personnel, fondus dans une instance unique, aux contours flous. En réduisant le recours à l’expertise pour les salariés, la capacité de riposte syndicale aux plans des directions est singulièrement affaiblie.
Montée en puissance des contrats précaires, prédominance des règles les moins avantageuses... Avec la réforme signée vendredi 22 septembre, les salariés ne seront plus défendus par un solide contrat de travail, garantissant leurs droits et leurs protections.
À Toulouse, jeunes et étudiants étaient bien présents dans la manifestation mardi après-midi. Remontés contre « le gouvernement Macron et son monde », affûtés sur le contenu des ordonnances de la loi travail, ils ont promis de revenir plus nombreux le 21 septembre.
Les ordonnances de Macron sont-elles comparables aux réformes Schröder? L’esprit général s’inspire du modèle allemand : décentralisation partielle de la négociation collective et flexibilisation du code du travail, le tout pour favoriser l’embauche. Mais le « conseil d'entreprise » version outre-Rhin n'a pas entravé le pouvoir des syndicats.