La première mobilisation sous la présidence Macron contre les ordonnances réformant le code du travail a rassemblé entre 223 000 et 400 000 personnes en France. Une réussite qui n'est que le début d'une série de manifestations.
Plus de la moitié des organisations composant Force ouvrière appellent à manifester ou soutiennent les mobilisations lancées ce mardi par la CGT, Solidaires et la FSU. En interne, la position très conciliante du secrétaire général Jean-Claude Mailly envers les ordonnances et Emmanuel Macron passe de plus en plus mal.
L’appel à la grève et à la manifestation lancé par la CGT et ses alliés (Sud-Solidaires, FSU, Unef…) contre les ordonnances réformant le code du travail va prendre corps dans la rue le mardi 12 septembre. La France insoumise, de son côté, s’affirme comme une force d’opposition capable de mobiliser également.
Après neuf mois d’incertitude, le tribunal de commerce a donné son feu vert pour la reprise de l’emblématique sous-traitant automobile de La Souterraine. L’usine est sauvée, mais plus de la moitié des emplois seront supprimés.
Le gouvernement a annoncé la disparition d'ici à 2020 du régime de protection sociale des travailleurs indépendants, qui fait depuis des années office d'épouvantail. Mais la plupart des mesures annoncées étaient déjà dans les tuyaux, et certains des plus gros points noirs ne seront pas améliorés.
Pour le professeur à l'école de droit de la Sorbonne (Paris-I), les ordonnances réformant le code du travail, présentées par le gouvernement le 31 août, restent déséquilibrées en faveur de la flexibilité, oubliant les garde-fous pour sécuriser les salariés et permettre un dialogue social dans la confiance. Une occasion manquée, dit-il.
Au nom d’une modernité supposée, le gouvernement a dévoilé, jeudi 31 août, une série de mesures qui rogne les droits des salariés en cas de licenciement, affaiblit les prud’hommes et déprécie la représentation du personnel.
Alors qu'est présenté le détail des ordonnances, l’avenir de la ministre du travail semble des plus incertains. Venue du monde patronal, dont elle apparaît comme un relais actif, elle se trouve affaiblie par l’affaire Business France et par les montants de ses rémunérations chez Danone.
Au cœur du mois d’août, les préfets ont été informés par le ministère du travail d’un coup de frein majeur sur ces emplois subventionnés par l’État. Au détriment de l’insertion professionnelle et de la cohésion sociale.
Cette semaine, chaque organisation syndicale et patronale pourra, en moins de deux heures, prendre connaissance d’une partie seulement des ordonnances réformant le code du travail. En jeu, les derniers arbitrages sur des points sensibles. Mais dans cette dernière séquence, la discussion est réduite à peau de chagrin.
L’entreprise de livraison de repas va mettre fin à un système de paiement à l’heure, qu’elle réservait à ses coursiers à vélo les plus anciens. À Bordeaux, un mouvement de protestation s’organise contre cette fragilisation de travailleurs déjà vulnérables.
Députés et sénateurs vont pouvoir souffler, la loi d'habilitation autorisant le gouvernement à réformer le code du travail par ordonnances a été adoptée par le Parlement. Mais l'essentiel des mesures restent à préciser, en dehors de tout débat et dans un temps record. Un déni de démocratie sociale et politique.
Au cœur de l'été, un entrepreneur local a annoncé qu'il avait trouvé un accord avec Whirlpool pour reprendre l'usine de sèche-linge qui fermera en juin prochain. Les 290 salariés et les centaines d'intérimaires et de sous-traitants concernés n'en savent pas beaucoup plus, mais espèrent.
Le secrétaire général de Force ouvrière multiplie les déclarations pour dire qu'il a obtenu des avancées sur la réforme du code du travail et qu'aucun appel à la mobilisation ne sera lancé avant que les projets d'ordonnances fin août n'aient été analysés. Chez les militants, l’incompréhension monte.
L'ancienne présidente (PS) de la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale a été condamnée par le conseil de prud'hommes pour avoir licencié une assistante en arrêt maladie. Selon notre enquête, ce n'était pas la première fois qu'elle agissait de la sorte, sans oublier un détournement d'argent public au profit de ses enfants.