Dans un essai, la porte-parole d’Attac propose de dépasser le paradoxe entre la vitalité des mouvements sociaux et la faiblesse politique de la gauche. Elle veut organiser leur complémentarité dans un « espace fédératif » et radical.
Créateur de la Bibliothèque de la Pléiade, Jacques Schiffrin fut licencié par Gaston Gallimard à l’automne 1940, en application des lois antijuives. Dans un livre glaçant, Amos Reichman détaille la machine infernale qui s’enclencha. À méditer.
Court, décisif, d’une inventivité et d’une lucidité féroces, « Le Ministère des contes publics » ouvre une voie. Pour la première fois, un texte s’empare du discours sur la « nécessité » de réduire la dépense publique au nom de la dette. Face aux stances techniciennes qui nous environnent, Sandra Lucbert prend la littérature au sérieux.
À l’heure d’une rentrée théâtrale à la fois dense artistiquement et inquiétante sur le remplissage modeste des salles, notre émission radio « L’esprit critique » est consacrée à trois mises en scène de Gisèle Vienne, Caroline Guiela Nguyen et Pauline Bayle.
Débat entre deux historiens de la médecine, qui ont participé à la commission de réflexion ayant débouché sur une loi d’extension de l’obligation vaccinale en 2017. Le sujet, depuis, est revenu au centre des débats avec la stratégie contre le Covid.
L’appétit de Vincent Bolloré pour les médias et la ligne ultradroitière qu’il y façonne est-elle en train de se répliquer dans le monde de l’édition ? Chez Editis, les inquiétudes sont vives quant à la façon dont les remaniements internes et les productions éditoriales structurent le paysage à quelques mois de la présidentielle.
Alors qu’une nouvelle polémique endogamique agite le prix Goncourt, notre émission radio « L’esprit critique » est consacrée aux livres de Mariana Enriquez (« Notre part de nuit »), de Tanguy Viel (« La Fille qu’on appelle ») et de Kaoutar Harchi (« Comme nous existons »).
En suivant le destin d’une vingtaine de personnages réunis autour d’un groupe d’amis qui, pour beaucoup, sont partis en exil, « Poussière dans le vent » est sans doute l’un des livres les plus personnels de Leonardo Padura, celui dans lequel sa vision du Cuba postrévolutionnaire s’exprime le plus clairement.
En comparant les façons de figurer le monde à travers les siècles et les continents, l’anthropologue Philippe Descola bouleverse l’histoire de l’art. Dans un essai publié en cette rentrée, Les Formes du visible, il fait de nouveau voler en éclats le « grand partage » entre nature et culture issu de la modernité occidentale.
Le dernier livre du polémiste d’extrême droite n’est pas sorti « en librairie », mais dans certaines librairies et dans les grandes surfaces. Non sans gêne, voire indignation.
Entretien avec les politistes Manuel Cervera-Marzal, auteur de l’ouvrage « Le Populisme de gauche. Sociologie de La France insoumise », et Arthur Borriello, spécialiste des mouvements populistes en Europe du Sud. Ils s’interrogent sur le destin de ces entreprises politiques, à l’heure où se clôt peut-être le « moment populiste » des années 2010.
Le nouveau roman de Nathacha Appanah,« Rien ne t’appartient », aborde ses thèmes fétiches : le deuil, les traumatismes, la double identité ou la dépression profonde. Avec maestria, l’autrice se balade dans des sujets très actuels et parfois épineux avec beaucoup de poésie. Ici, la littérature prime.
Dans un monde postapocalyptique et post-soviétique, Antoine Volodine s’attache à (d)écrire avec « Les Filles de Monroe » une brillante fantaisie sur la décrépitude des idéaux révolutionnaires. À moins qu’il ne s’agisse du naufrage de toutes les illusions.
Si vous doutez de la sincérité des médias quand ils parlent de films ou de livres produits par des maisons appartenant aux mêmes groupes qu’eux, si vous êtes agacés d’entendre la parole critique sur les œuvres monopolisée par les mêmes voix depuis trop longtemps, écoutez la nouvelle émission culturelle de Mediapart qui, pour son premier numéro, aborde trois films : « Le Genou d’Ahed » de Nadav Lapid, « Dune », réalisé par Denis Villeneuve, et « France » de Bruno Dumont.
La reprise d’« Iphigénie en Tauride » de Gluck au Palais Garnier, dans la mise en scène de Krzysztof Warlikowski, s'impose en classique prémonitoire. Le spectacle propose une thérapie familiale et planétaire face à toute extinction de l’espèce.
Qui étais-tu, « Bélhazar » ? Un excentrique ? un cancre ? un rebelle insolent ? Jérôme Chantreau enquête sur la mort de ce jeune homme de dix-huit ans, survenue lors d’un contrôle des forces de l’ordre, en 2013, dans son troisième et attendu roman, publié chez Phébus.