À vos stylos ! Les éditions Pontcerq rééditent un vigoureux pamphlet de Sénèque contre l’empereur Claude et lancent « le plus grand concours de satire ménippée jamais organisé : il est ouvert aux écrivains chevronnés comme aux gratte-papier débutants ». Un citrouillage en règle « des chefs et cheffes en exercice – ou mieux même – fraîchement éliminés du pouvoir ». La matière ne manque pas.
Comment les données personnelles peuvent-elles être retournées contre les plateformes de travail à la demande et utilisées comme moyen d’action collective ? C’est une des batailles de Paul-Olivier Dehaye, qui s’en est fait une spécialité. Mediapart l’a rencontré et interrogé sur l’écosystème des données, leur valeur, et sur la monnaie annoncée par Facebook.
Dans un ouvrage qui retrace fort complaisamment la première partie de sa carrière politique, Nicolas Sarkozy rit de se voir si beau en ce miroir. Passions mérite une lecture attentive – sinon attentionnée : c’est le bijou du Castafiore.
Le chercheur et spectateur Olivier Neveux s’en prend au conformisme d’un théâtre qui se croit politique quand il n’est que policé ou routinier. Un texte qui ne résout pas tous les problèmes qu’il soulève, mais oblige à se positionner face à la production scénique actuelle.
Entre Ménilmontant et la Seine-Saint-Denis, former des communautés, remettre en cause les rapports de genre, suivre un régime végétarien strict et enfin, échapper à l’État comme au salariat. En 2019 ? Non, au début du XXe siècle, au sein de groupes de femmes et d’hommes anarchistes, lassés d’attendre le Grand Soir et auxquels le livre d’Anne Steiner, Les En-dehors, donne corps et visages.
À Milan en 1630, des hommes sont accusés d’avoir volontairement répandu la peste : ils sont atrocement torturés et mis à mort ; une colonne est érigée pour marquer leur infamie. Deux siècles après, Alessandro Manzoni, le plus célèbre romancier italien du XIXe siècle, contre-enquête.
Pendant sept mois, Lech Kowalski a filmé sans artifice les ouvriers de La Souterraine (Creuse) dans leur combat pour sauver leur usine. Les « GM&S » avaient menacé de faire sauter les lieux, attirant sur eux les caméras. Le documentaire est diffusé ce lundi soir sur Arte, et jusqu’au 22 août sur son site.
Échapper aux formatages de la pop et créer une musique où la fête serait l’amorce de nouveaux rapports sociaux. Voilà ce que raconte Der Klang der Familie – Berlin, la techno et la chute du Mur, ample et passionnant recueil d’entretiens avec les acteurs de la techno berlinoise naissante. La chute du Mur coïncida avec une musique qui se croyait du futur alors qu’elle incarna son époque plus que toute autre.
On pourrait avoir tendance à assimiler le Collège de France à une institution endormie et élitiste. Mais si ce haut lieu du savoir pluriséculaire est loin d’incarner l’« audace scientifique » et n’a jamais été un « refuge pour hérétiques consacrés », selon le mot de Bourdieu, il se transforme. Une enquête de la nouvelle formule de la Revue du Crieur, en librairie et Relay depuis le jeudi 20 juin.
Contre l’uniformisation des esprits et l’intériorisation de la répression, l’écrivaine et militante turque défend l’entremêlement des luttes féministes, antimilitaristes et écologistes.
À Londres, la prise de pouvoir par Boris Johnson, d’irrésistible semble devenir résistible. Depuis qu’un conservateur, issu du même milieu et ayant suivi le même cursus, se pose en antithèse de la démagogie brexiteuse : Rory Stewart.
L’anti-intellectualisme français possède une longue histoire qui ne s’est jamais limitée à quelques petits cercles réactionnaires. Comment cette « haine des clercs » rencontre-t-elle les mutations de l’écosystème intellectuel contemporain ? Une conversation entre Sarah al-Matary et Laurent Jeanpierre à l’occasion de la nouvelle formule de la revue Le Crieur.
L’exposition « Manuscrits de l’extrême », qui se tient à la BNF jusqu’au 7 juillet, rassemble des textes écrits au bord d’abîmes multiples : ceux qui bordent la prison, la passion, les états de possession ou de péril. Ces manuscrits révèlent les traces et les mots laissés dans l’urgence et la nécessité par des mains d’écrivains (Michaux, Guyotat, Saint-Simon…), de femmes, d’hommes ou encore d’enfants.
« Stonewall était une émeute. » Le 28 juin 1969, des gays, des lesbiennes, des queens et des drags ripostèrent dans un bar de New York après un énième raid policier. Alors que l’événement, considéré comme le moment de bascule inaugurant l’ère de la visibilité et des droits pour les LGBT, fête son cinquantenaire, il ne faut pas oublier son esprit de révolte.
Dans un texte publié le 10 juin, le Vatican poursuit, sous couvert de dialogue, son combat contre « l’idéologie du genre » accusée de détruire les fondements de la famille et donc de la société. Entretien avec le sociologue Romain Carnac, selon qui cet argumentaire a été construit dès les années 1980 sous Jean-Paul II.
Le prédateur en chef, Don Giovanni (Mozart-Da Ponte), revient à l’opéra Garnier dans une mise en scène aussi nette que subtile d’Ivo van Hove, à l’heure où #MeToo bouleverse notre économie du regard, de l’écoute et de la réception.