Ressortie à toutes les sauces, la formule est associée à un héros en particulier au point de se confondre avec lui : Spider-Man. Mais si Marvel a réussi à installer le mantra qui vaut à Peter Parker quelques solides dilemmes et autant de nuits blanches, ce n’est pas à l’esprit pourtant fertile de ses créateurs qu’on doit une réflexion qui remonte à la nuit des temps.
Thoreau, théoricien de la désobéissance civile et anti-esclavagiste radical mort en 1862, apparaît dans son journal en poète, naturaliste, mais aussi prophète politique. Derrière la relation sensuelle de Thoreau avec la nature se joue son intuition du lien entre asservissement du monde naturel et oppression des minorités.
S’il y a bien une phrase qui a porté, c’est celle-ci. Méprisante et frivole, la formule traduit le caractère qu’on prête à « l’Autrichienne » : l’indifférence au sort des démunis, élevée au rang d’art de vivre et l’aveuglement de ceux qui ne voient pas que les tables sont en train de tourner. Problème : Marie-Antoinette n’a jamais dit ça.
Pour la politologue Françoise Vergès, l’œuvre de la récipiendaire du prix Nobel de littérature 1993, décédée dans la nuit de lundi 5 à mardi 6 août, a permis d’entrer dans « l’intimité complexe des personnes réduites en esclavage ». Sa pensée irrigue aujourd'hui la jeune génération de la gauche américaine.
Toni Morrison est morte dans la nuit du lundi 5 au mardi 6 août, à 88 ans. L'Américaine, auteure du roman Beloved, devenu un best-seller mondial, est la première femme afro-américaine à avoir reçu le prix Nobel de littérature, en 1993.
Est-il possible pour un croyant de partager sa foi ? Comment faire saisir à l’autre l’intensité d’une conviction, d’une grâce ? Philippe Le Guillou, chrétien catholique apostolique et romain, s’y essaie dans La Pierre et le vent, récit paru, hasards de l’édition, en mars dernier, quelques semaines avant l’incendie le 15 avril de Notre-Dame de Paris, qui a secoué croyants, agnostiques et athées.
Pour Pierre Nora, Patrick Boucheron n’aurait rien fait de moins que de prendre l’Histoire en otage avec son projet d’Histoire mondiale de la France. L’équipe réunie par le professeur au Collège de France représente-t-elle la part hégémonique d’une discipline elle-même hégémonique au sein des sciences humaines ? Entretien avec Yann Potin, coordinateur de cet ouvrage.
Premier volet de notre série sur le trentième anniversaire de la chute du mur de Berlin. L’unification de l’Allemagne s’est soldée par le triomphe du modèle de l’Ouest, sans égard pour les partisans d’une « troisième voie ». Au-delà du régime communiste de la RDA, c’est la culture d’un pays entier qui fut reniée en bloc. Analyse, et entretien vidéo avec Nicolas Offenstadt.
C’est beau, c’est noble, c’est généreux, c’est la France éternelle. Héroïque, la réplique du général nantais Pierre Cambronne aux Anglais qui lui demandaient de se rendre à Waterloo est hélas un poil trop belle. Retour sur une phrase assez emblématique pour avoir fait l’objet d’une enquête préfectorale…
Les Détricoteuses Laurence De Cock et Mathilde Larrère abordent la question des résistances à la vaccination. Leur invitée, l’historienne Anne-Marie Moulin, évoque les raisons d’ordre religieux, économique ou écologique qui les ont nourries.
C’est non à l’extinction des espèces, mais à notre capacité à les décrire que s’intéresse l’historien Romain Bertrand dans un livre singulier, où l’on finit par ne plus compter les mots que l’on ne connaît pas. Et si la manière dont nous avons perdu la relation au monde était une affaire de langage ?
Belle-fille de l’écrivain Theodor Plievier, âgée de 12 ans lors de sa mort en 1955, Renate Magnier a grandi dans le Tessin suisse et vit en France depuis ses 20 ans. Dans cet entretien, elle raconte ses relations avec l’écrivain et, surtout, la chape de plomb posée sur la guerre et l’Allemagne par l’écrivain et sa mère. Comment vit-on dans l’ombre d’un passé sinistre et interdit ? « Mal », répond-elle.
Albert Camus rencontra Nicola Chiaromonte (critique littéraire, éditeur, penseur antifasciste italien) à Alger. Et ils ont tenu correspondance pendant 14 ans. L’édition de ces lettres est une plongée dans le monde intellectuel de l’après-Seconde Guerre mondiale et dans l’art de la littérature que ces deux-là partageaient.
C’est sans doute l’une des phrases les plus célèbres de la littérature. La réplique un tantinet condescendante de Sherlock Holmes au fidèle Watson est commode quand il s’agit de souligner la qualité d’un raisonnement – l’équivalent du bon vieux CQFD en quelque sorte. Seul souci : Conan Doyle ne l’a jamais écrite.
On la suit pas à pas, de son enfance à Clichy à sa médaille aux JO de Rio en 2016. Dans Mes combats de femme (Robert Laffont), Sarah Ourahmoune, tout en livrant son autoportrait, donne à voir l’intérieur du monde de la boxe.
Pour l’académicien Alain Finkielkraut, le projet d’Histoire mondiale de la France rassemble les « fossoyeurs de l’héritage français ». En sous-texte, la place accordée dans le récit national aux migrations et aux « apports » des étrangers. Entretien avec l’historienne Anouche Kunth, spécialiste de l’immigration arménienne.