Un.e historien.ne se doit-il d’être engagé.e, et si oui comment ? Dans quelle mesure le passé est-il susceptible être convoqué par le présent, et l’historien par un événement contemporain ? Dialogue entre les historien.ne.s Ludivine Bantigny et Patrick Boucheron.
Il est aujourd’hui oublié. Mort en 1955, le romancier allemand fut l’un des témoins les plus passionnés et passionnants du demi-siècle qui vit l’Europe se perdre dans l’horreur de deux guerres mondiales et de la barbarie nazie. Retour sur ce parcours exceptionnel d’un jeune anarchiste qui, devenu cible des nazis, fuit en URSS et va devoir travailler avec l’Armée rouge avant de passer à l’Ouest. Premier volet de notre série en cinq épisodes sur l'un des écrivains allemands les plus lus au mitan du XXe siècle.
Risque-t-on de perdre quelque chose à tracer une histoire non linéaire et discontinue ? Une histoire par dates s’oppose-t-elle à une histoire par lieux ? Et comment fait-on pour viser à la fois le grand public et l’innovation scientifique ? Dialogue entre les historien.ne.s Emmanuelle Loyer et Patrick Boucheron.
Avec une nouvelle édition, la plus complète jamais publiée, de l’œuvre poétique de Nietzsche, on comprend que celui-ci n’a pas seulement bouleversé la philosophie contemporaine, il a aussi profondément renouvelé la poésie allemande – sans parler de la prose.
La philosophe hongroise Ágnes Heller est morte à 90 ans, vendredi 19 juillet. Repenser, voire renommer les démocraties, perverties de l’intérieur par des tyrans les ayant préemptées pour se faire élire et réélire : telle est la tâche qu'elle s'était assignée.
Les chroniques littéraires que le grand chercheur, passeur et critique Henri Guillemin publia dans un journal du Caire en 1937-1939, exhumées puis éditées avec un soin fervent, s’avèrent passionnantes à plus de 80 ans d’intervalle.
Du 18 juillet au 11 août, à Vevey en Suisse, se tient la 12e fête des Vignerons. Un tel événement a lieu une fois par génération, depuis 1797. Voici l’occasion non pas de folkloriser à outrance mais de retisser, dans la joie, l’art de vivre ensemble.
Selfie souvenir, selfie sarcastique, selfie politique… cette nouvelle pratique photographique fait l’objet d'une exposition en ce moment à Vichy. Entretien avec le commissaire de l’exposition, le photographe Olivier Culmann.
Quelles sont les méthodes et les intentions d’une « histoire mondiale » ? N’importe quel territoire peut-il se prêter à une telle approche ? Dialogue entre les historiens Pierre Singaravélou et Patrick Boucheron.
Presque 2 000 ans après l’éruption fatale du Vésuve, la cité romaine est loin d’avoir retrouvé totalement la lumière. En cause notamment, le risque de voir exploser les bombes de la Seconde Guerre mondiale enfouies dans la zone archéologique. Une enquête de notre partenaire italien Il Fatto Quotidiano.
En voulant défaire un roman national fondé sur le mythe d’une homogénéité ethnique du peuple français, l’épais ouvrage Histoire mondiale de la France a-t-il négligé certaines dimensions populaires du récit national ? Dialogue, à Avignon, entre les historiens Quentin Deluermoz et Patrick Boucheron.
À 90 ans, Elaine Mokhtefi raconte dans un livre ses années passées à Alger, lorsque celle-ci était la « capitale de la révolution ». Dans cet entretien filmé, elle revient sur cette expérience unique, au cœur des combats anticoloniaux de l’époque.
Natif des confins orientaux de la Pologne, rescapé des camps nazis, arrivé à Paris en 1947, Piotr Rawicz (1919-1982) aurait 100 ans ce 12 juillet. Le retrouver, c’est lire Le Sang du ciel (1961), dans lequel il mit toute sa sève et son génie proactif.
L’historien Michel Pastoureau, spécialiste des signes et des symboles, revient sur l’art et la manière de mobiliser les couleurs à des fins politiques, de l’Antiquité aux gilets jaunes en passant par la Révolution.
À Minorque, l’écrivain néerlandais Cees Nooteboom vit au côté d’un cactus, d’une tortue, d’un yucca, d’un papillon… Dans 533, Le Livre des jours, il pose sur eux un regard d’une grande acuité et d’une bonne humeur à peu près constante. Tout en poursuivant ses conversations avec Joyce, Borges, Fellini, Kafka, David Bowie…
Avec la révolution en cours dans son pays, l’écrivaine algérienne Maïssa Bey redécouvre « un peuple et une énergie incroyables » en pleine reconquête de la dignité. « Même les rapports entre nous ont changé ! Le “hirak” a libéré la parole, les corps et il nous a libérés de la peur », dit-elle.