Les « gilets jaunes » ont de nouveau manifesté partout en France samedi. À Paris, des milliers de personnes ont passé la journée sur les Champs-Élysées ou dans les rues adjacentes, construisant des barricades et se heurtant aux forces de l’ordre. Un public très hétéroclite réuni sous un mot d’ordre commun : « Macron démission ».
La révolte antifiscale partie du Lot en 1953, sous sa gangue fascisante, comporte des signes émancipateurs. Petit retour. Sans éblouissement illusoire mais sans ce défaitisme intériorisé sur lequel tablent les dominants.
Dans l’Eure, péages d’autoroute et gros ronds-points demeurent bloqués tout ou partie de la journée. Le prix des carburants est oublié. Ouvriers, retraités, intérimaires, artisans, jeunes et vieux disent tous la même chose : une vie de galère avec des revenus de misère et des injustices qu’ils ne veulent plus supporter.
Si la plupart des centrales syndicales se bouchent le nez à l’évocation des « gilets jaunes », localement, des militants franchissent le pas au nom de l’urgence sociale. La fracture reste néanmoins vive, à cause principalement des incidents racistes et de certaines revendications anti-impôts.
Alors que le mouvement des « gilets jaunes » se poursuit, l’exécutif peine à trouver une réponse politique qui lui permette de calmer la mobilisation sans dévier du fameux « cap » fixé par Emmanuel Macron. Dans la majorité, des voix s’inquiètent du manque de souplesse du gouvernement.
Selon le rapport annuel de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), les concentrations de gaz à effet de serre ont atteint un niveau « jamais vu depuis 3 millions d’années ». L’activité humaine en est en très grande partie responsable.
En vidéo, récits et premières clés d’analyse du mouvement des «gilets jaunes», avec l’économiste Lucas Chancel, notre journaliste Mathilde Goanec, le photo-documentariste Vincent Jarousseau et l’habitante du Blanc (Indre) Judith Cartier, qui se bat pour sauvegarder la maternité.
Dans le centre-ville, les infirmières libérales et hospitalières manifestent contre le plan santé. Rive gauche, en périphérie d’agglomération, les gilets jaunes continuent d’occuper des ronds-points, dans la fumée des feux de palettes.
D’un bout à l’autre de l’échiquier politique, les opposants à Macron projettent leurs désirs sur les gilets jaunes. Mais que peut-on voir dans cet habit dont la singularité est moins constituée par sa couleur que par son aspect réfléchissant ?
Younous Omarjee, eurodéputé La France insoumise, analyse les répercussions de la mobilisation des « gilets jaunes » sur l’île de La Réunion, après que des émeutes ont éclaté et un couvre-feu imposé. Pour lui, la crise n’en est qu’à ses débuts.
Le gouvernement veut assurer aux « gilets jaunes » que, comme eux, il souhaite moins d’impôts. Une rhétorique qui ne fait qu'alimenter un mouvement hostile à l'exécutif, et qui délégitime les prélèvements obligatoires.
Dix compagnies ont causé à elles seules 7 600 morts prématurées, 3 320 nouveaux cas de bronchite chronique et 137 000 jours de syndrome d’asthme chez les enfants pour la seule année 2016, selon un rapport commandé notamment par Greenpeace.
La façon dont les médias et les responsables politiques ont traité les mouvements du 17 novembre ferait rêver tous les manifestants qui ont battu le pavé en France ces dernières années. L'originalité de la mobilisation partie des réseaux sociaux n'explique pas à elle seule cette singulière bienveillance.
Face à la mobilisation des « gilets jaunes » qui a rassemblé, le 17 novembre, près de 300 000 personnes sur l’ensemble du territoire, le gouvernement a décidé de maintenir son « cap » en misant manifestement sur l’essoufflement de la contestation. De droite à gauche, l’opposition espère, au contraire, la poursuite du mouvement.
Plusieurs dizaines de milliers de « gilets jaunes » ont manifesté ce samedi sur tout le territoire en faveur du pouvoir d’achat. Le mouvement, déstructuré et protéiforme, a dépassé la seule protestation contre la hausse des taxes sur les carburants. Reportages à Toulouse, Reims et Paris.
Les formations politiques de gauche ont fini par soutenir, peu ou prou, les actions contre la hausse du diesel. À l’exception d’Europe Écologie-Les Verts. Mais, face à cette mobilisation hétéroclite, le malaise persiste, obligeant les organisations à renouveler leur logiciel idéologique.