Sur Facebook, les consultations des « gilets jaunes » sont sans appel : ils ne sont pas convaincus par les nouvelles annonces du premier ministre et prévoient de continuer à se mobiliser. À l’Assemblée, les oppositions dénoncent des mesures insuffisantes.
Le ministre de l’intérieur Christophe Castaner et le secrétaire d’État Laurent Nuñez ont défendu à l’assemblée la justesse du dispositif du maintien de l’ordre, le 1er décembre à Paris. En tordant les faits. Ils annoncent un déploiement de forces mobiles, samedi prochain.
Après les affrontements de samedi, 70 personnes ont été jugées en comparution immédiate, lundi, au tribunal de Paris. On attendait des « casseurs », des vrais de vrais. Les juges ont découvert des ouvriers, des techniciens, des artisans, des jeunes venus à Paris, souvent pour leur première manifestation et emportés par les vagues de violence. Les peines de prison – ferme ou avec sursis – sont tombées comme à Gravelotte avec des procureurs décidés à en découdre.
L’historienne Sophie Wahnich confronte la période actuelle avec la Révolution française, de La Marseillaise au portrait de Macron en Louis XVI : parallèles possibles, comparaisons outrées et potentialités à l’œuvre.
Plus d’une centaine de lycées ont été perturbés lundi. L’organisation UNL, rejointe par la FIDL et le SGL, avait appelé les jeunes à se mobiliser contre les réformes du baccalauréat, du lycée et de Parcoursup. Pour le moment, la stratégie de convergence avec les « gilets jaunes » n’est pas définie.
Édouard Philippe a annoncé mardi un moratoire sur la hausse de la taxe sur les carburants. La veille, le premier ministre avait rencontré tous les chefs de parti. Il s’exprime mercredi à l’Assemblée. Dans la majorité, des voix discordantes s’étaient élevées pour réclamer une action rapide et globale.
Les principaux responsables de parti ont été reçus à Matignon lundi pour évoquer les sorties de crise possibles. Eux-mêmes sont dépassés par le mouvement inédit des « gilets jaunes ».
Philippe Aghion, économiste mentor du président de la République, propose le rétablissement de l’ISF et un creusement du déficit public pour assurer le consentement des Français aux « réformes structurelles ». Mais la manœuvre pourrait déjà arriver trop tard.
Décédée dimanche 2 décembre au bloc opératoire à Marseille, Zineb Redouane, 80 ans, avait été grièvement blessée au visage par une grenade lacrymogène lancée par des policiers dans son appartement samedi, en marge des manifestations. Selon l'une de ses voisines, Zineb a dit avoir été « visée » par « deux policiers » armés d'un fusil lance-grenades, alors qu'elle fermait ses fenêtres.
Cette conférence internationale pour le climat devrait être consacrée à assurer l’application de l’Accord de Paris de 2015. Les États sont censés augmenter leur ambition en 2020 mais les signaux envoyés sont inquiétants. La France figure parmi les mauvais élèves.
Le chef de l’État est confronté à la crise politique la plus grave depuis le début de son mandat. Alors que des leaders de l’opposition ont appelé à une dissolution de l’Assemblée nationale, la semaine qui s’ouvre s’annonce décisive pour l’exécutif. La piste d’un rétablissement de l’état d’urgence a été écartée, à ce stade, à l’issue d’une réunion de crise dimanche à l’Élysée.
Il veut classer le Mouvement des sans-terre parmi les groupes terroristes et soutenir les grands projets d’infrastructures portés par l’agrobusiness ou le secteur minier. Le « carbo-fasciste » Jair Bolsonaro, qui sera investi président le 1er janvier, inquiète les activistes au Brésil : « Un massacre se prépare » pour l’environnement, met en garde l’un d’eux, alors que la COP24 s’ouvre lundi en Pologne.
Le jour même où des manifestations violentes se déroulaient à Paris, La République en marche a élu samedi son nouveau délégué général, Stanislas Guerini. Des militants inquiets assurent à Mediapart que le mouvement a perdu tout contact avec le terrain. Ils appellent le parti à se réformer pour dépasser la crise des « gilets jaunes ».
La mobilisation parisienne a tourné à la manifestation sauvage, se mêlant parfois au défilé syndical de la CGT. Mais elle fut surtout rejointe par des militants de tous horizons, errant rive droite, pour finir dans un nuage de lacrymogènes au centre de la capitale.
Des heurts ont éclaté samedi à Paris, faisant une centaine de blessés en marge de la mobilisation des « gilets jaunes ». Quelque 270 personnes ont été interpellées.