Le gouvernement a tranché: les prix de l'électricité augmenteront de 1,9% pour les particuliers à partir du 15 août. Le gouvernement a décidé d'ignorer les règles fixées par le contrat de service public signé avec EDF. Les révisions se font toutes dans le même sens: en défaveur des usagers et des consommateurs. En dépit de la récession et de la montée du chômage, tous les services publics et les charges de la vie quotidienne augmentent au-delà de l'inflation. En revanche, le gouvernement a décidé de ne pas donner de coup de pouce au SMIC. Les salariés de la fonction publique ont vu leur salaire revalorisé de 0, 5%. Quant aux allocations familiales et minima sociaux, ils sont restés inchangés. Revue de détail avec les prix de EDF, GDF, la SNCF, la RATP et le livret A.
Le dossier est l'un des plus sensibles de l'été pour le gouvernement. Alors que la filière des fruits et légumes est à la peine, le ministre de l'agriculture, Bruno Le Maire, a été contraint d'avouer qu'il acceptait l'injonction de la commission européenne: les producteurs devront rembourser 500 millions d'euros d'aides illégales perçues entre 1992 et 2002. «Nous ne rembourserons rien», a déjà prévenu le syndicat de la filière, qui promet un «été brûlant» si le gouvernement met sa demande à exécution. Chronique d'une fuite en avant gouvernementale.
Vendredi matin, la direction annonçait en grandes pompes la naissance de la BPCE. L'après-midi, la cour d'appel de Paris donnait un coup d'arrêt à cette fusion. Saisie par le syndicat SUD et le comité d'entreprise de la Caisse d'épargne Ile-de-France, la justice a estimé que l'information donnée aux représentants du personnel pour se prononcer sur le projet de fusion avec les Banques populaires était insuffisante. Elle a ordonné une reprise de toute la procédure, le gel du processus de fusion de la première caisse du réseau de l'Ecureuil en lui infligeant une astreinte de 100.000 euros par jour. Tout est bloqué. Un déboire juridique de plus dans ce projet imposé par l'Elysée.
C'est le rapport que Wall Street aurait voulu éviter. Alors que le débat enfle aux Etats-Unis sur les rémunérations du monde de la finance, le procureur général de New York, Andrew Cuomo, vient de publier un état accablant des pratiques de Wall Street. En pleine crise financière, neuf banques ont distribué en 2008 plus de 32 milliards de dollars à leurs salariés, au moment même où l'Etat volait à leur secours et leur apportait plus de 125 milliards de dollars d'aide. «Le système de bonus n'a plus de lien avec les performances financières des banques », note le procureur général de New York. Il demande d'urgence une réforme des pratiques de Wall Street.
A la suite de notre article intitulé L'AFP voit d'un mauvais œil un éventuel retour de l'ACP, mis en ligne le 10 juillet, Pierre Louette, PDG de l'Agence France Presse, nous a adressé un droit de réponse. Il y affirme qu'il n'y a pas «de volonté de l'AFP de s'opposer à une “renaissance de l'ACP”, mais tout simplement une démarche de protection de ses marques».
Dans un entretien audio avec Mediapart, Chritophe Tricaud, qui préside l'association des victimes de la fraude Madoff, estime que le nombre des Français floués par l'escroc (ci-contre en photo) pourrait être plus nombreux qu'on ne le dit car les produits sulfureux ont connu une très vaste diffusion, sans doute même dans l'assurance-vie. Il pointe aussi les dysfonctionnements dont ont fait preuve les grandes banques et les autorités de tutelle des marchés en Europe. «C’est la loi du silence», s'inquiète-t-il, tout en admettant qu'il ne s'agit pas d'une «omerta de complicité». Son diagnostic complète celui établi par les enquêtes récentes de Mediapart.
Au lendemain de la remise du rapport de Michel Rocard sur la contribution climat énergie, Christine Lagarde a précisé les contours de la taxe carbone et le calendrier de sa mise en place: ce pourrait être dès 2010, et sans lien avec la suppression de la taxe professionnelle.Retrouver en cliquant sur "lire la suite" les réactions au rapport Rocard et toutes nos analyses et enquêtes sur la taxe carbone.
Mediapart révèle de nouveaux documents dans le volet français de l'affaire Bernard Madoff (photo). Ces pièces mettent en évidence que des établissements français, dont BNP Paribas, ont servi d'intermédiaires à des clients fortunés pour investir dans des produits de l'escroc américain. Outre la Sicav luxembourgeoise, Luxalpha –la plus connue–, d'autres fonds ont été utilisés, dont l'un, dénommé Groupement Financier, est basé dans le paradis fiscal des Iles vierges britanniques. Notre enquête révèle que la banque française aurait pu contrevenir à l'insu de ses clients aux règles de ce fond, dont les statuts ont par ailleurs été mystérieusement modifiés en août 2007. L'un des directeurs de ce fonds était Thierry de la Villehuchet, le financier français qui s'est donné la mort peu après l'annonce du scandale. Enquête.
C'est une nouvelle illustration du capitalisme à la française. La Commission des sanctions de l'Autorité des marchés financiers vient de remettre son rapport sur le délit d'initiés présumé d'EADS. Des quatre griefs qu'avaient mis en évidence les enquêteurs du gendarme boursier, il n'en reste plus qu'un: l'information privilégiée sur les retards de l'A 380 au printemps 2006. Sur les dix-sept personnes au début mises en cause, sept seulement sont accusées d'avoir commis un délit d'initiés. Les deux actionnaires principaux d'EADS, Lagardère et Daimler, qui ont vendu chacun 7,5% du capital en avril 2006 avant que les déboires du gros porteur soient rendus publics sont blanchis. Ils ne savaient rien. Analyse d'un déminage.
C'est aujourd'hui mardi que Michel Rocard doit rendre le rapport de la conférence d'experts sur la contribution climat énergie à Christine Lagarde et Jean-Louis Borloo. Le niveau de déficit des comptes publics et l'obligation de compenser la disparition annoncée de la taxe professionnelle condamnent la France à une taxe carbone au rabais. L'arbitrage final de l'Elysée constituera un moment de vérité de la politique environnementale de Nicolas Sarkozy.
C’est la surprise de la fin juillet: le nombre de demandeurs d’emploi a reculé de 18 600 en juin, d’après Pôle Emploi. Christine Lagarde (photo) n’a pas manqué d’applaudir cette première baisse du chômage depuis onze mois, «signal encourageant». La Bourse, de son côté, affiche une vigueur étonnante, avec une progression de 13% du CAC 40 en deux semaines. Assiste-t-on à une reprise sur les fronts de l’emploi et de la finance ? Prudence. Les derniers chiffres du chômage, comme les cours boursiers des dernières séances, sont trompeurs. Décryptage.
Marcher sur la tête n'est pas un sport homologué. C'est pourtant celui auquel s'adonnent bon nombre de fédérations dont celle de natation en tolérant le dopage technologique.
Aux Etats-Unis, les inégalités ne s'arrêtent pas aux pratiques policières. Un rapport de la ville de New York vient d'injecter une dimension raciale à la crise économique. A l'heure où le président Obama estime avoir «éteint l'incendie» que représente la crise, les conclusions sont une piqûre de rappel de l'inégalité devant la crise. Le chômage des Noirs explose, il pourrait atteindre 25% en 2010 dans certains Etats. Les Latinos ne sont pas épargnés.
C'est l'une des rengaines de l'été 2009, fredonnée depuis la Banque mondiale jusqu'au G-20, passant par les grands titres de la presse anglo-saxonne: le protectionnisme n'est pas une solution face à la crise. Pascal Lamy, à la tête de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), a d'ailleurs profité, jeudi 23 juillet, de la publication du dernier rapport de l'institution pour plaider, une fois encore, pour des «marchés ouverts». Pourtant, dans le même temps, la plupart des grandes économies, Etats-Unis et Union européenne en tête, font tout le contraire, et multiplient les entorses à la libre concurrence, pour soutenir leur marché intérieur. Un an après l'échec des négociations de l'OMC à Genève, retour sur les contours d'un débat moins figé qu'il n'y paraît.