Dès la clôture des comptes du 3e trimestre 2008, les banques européennes pourront s'émanciper de la règle comptable de la juste valeur pour valoriser les actifs financiers qu'elles ne peuvent plus céder sur des marchés gelés par la crise financière. L'organisme comptable indépendant IASB, grand prêtre et gardien de la valeur de marché, a cédé à l'ultimatum des dirigeants politiques européens. Récit et explication.
Après plusieurs démentis, Dassault Aviation a reconnu officiellement être candidat au rachat de la participation détenue par Alcatel dans Thales. Ce bloc de contrôle est au cœur de la réorganisation de la défense française depuis un an. Des tractations ont lieu en coulisse et l'Elysée veut un mariage entre Dassault et Thales. La panique boursière fait de cette opération une très bonne affaire pour l'avionneur. Récit de dix mois de manœuvres.
Quand les bornes sont dépassées, il n'y a plus de limites, avait dit Georges Pompidou. La crise financière contraint les gouvernements qui s'affichaient comme «libéraux» à entrer au capital de grandes institutions financières. Attention: danger. Mais il y a des précédents, plus poussés encore même comme à Hong Kong en 1998, qui donnent la bonne marche à suivre.
Paul Krugman a reçu, lundi 13 octobre, le prix Nobel d'économie, à la surprise générale. C'est le 41e Américain, sur 59 lauréats, à obtenir la récompense. En pleine crise économique mondiale, la récompense va autant au chercheur reconnu et professeur à Princeton, qu'à l'éditorialiste au New York Times, critique acharné de l'administration Bush – et notamment de son secrétaire au Trésor, Henry Paulson.
Les principaux pays de la zone euro ont dévoilé, lundi 13 octobre, les plans conçus la veille à Paris et déclinés par chacun de membres. Pour la France, deux structures ont été créées: une pour réamorcer la pompe du crédit, l'autre pour prendre des participations dans les éventuels établissements déficients. Quelque 360 milliards sont prévus. Le texte de loi doit passer mardi en lecture unique à l'Assemblée. Publication au Journal officiel en fin de semaine.
Afin de rassurer les marchés et de rouvrir le robinet des prêts entre banques, le gouvernement français a annoncé, lundi 13 octobre, 320 milliards d’euros de garanties d’Etat et une enveloppe de 40 milliards pour d’éventuelles recapitalisations de banque menacées de faillite. A quoi correspondent ces sommes? Seront-elles payées par le contribuable? Explications.Lire aussi:Nicolas Sarkozy et les Européens cassent la tirelireLa Grande-Bretagne inaugure la nationalisation des banquesJacques Delors: comment l'Europe doit affronter la crise
Les bourses européennes ont salué, lundi 13 octobre, le plan de sauvetage des banques adopté la veille par les chefs d'Etat de la zone euro. A Paris, le Cac 40 a bondi de 6%. L'Allemagne a annoncé un vaste plan de sauvegarde de 470 milliards d'euros pour ces banques. Paris devait annoncer ses mesures lundi après-midi: deux structures pour aider à la recapitalisation et au refinancement des banques pourraient être créées. Explications.
Le plan de sauvetage britannique lancé, lundi 13 octobre, avec la nationalisation partielle de trois banques britanniques pour 47 milliards d’euros n’est que le début d’un mouvement qui devrait être suivi par les autres pays européens. Le premier ministre britannique, Gordon Brown, appelle à une vaste réforme du système financier international dans le cadre d'un «nouveau Bretton Woods».
Nicolas Sarkozy organise des Etats généraux de la presse. Il en a fixé les objectifs, il en choisit les responsables, il en arbitrera les propositions. La procédure est opaque, ses conseillers, officiels ou occultes, s'affairent. Bref, ces prétendus Etats généraux contredisent tous les principes de transparence de la vie publique. Mediapart appelle tous les professionnels à imposer de véritables Etats généraux. Lire aussi l'analyse de François Bonnet:Une crise d'indépendance.
Au cours des neuf premiers mois de 2008, le Fonds de réserve des retraites (FRR) a perdu un peu moins de 5 milliards d'euros du fait de la crise financière. Ses actifs ne sont plus que de 30 milliards d'euros environ. De plus, avec la récession et le regain du chômage, la masse salariale va augmenter moins vite que prévu. Ce qui affectera le régime des retraites, dont le déficit est déjà évalué à plus de 5 milliards d'euros en 2008 et 2009.
Mediapart dévoile les cinq recours en justice qui ont été déposés, après la sentence qui a alloué 390 millions d'euros à Bernard Tapie. Le président du Modem, François Bayrou, a déposé deux requêtes devant le tribunal administratif de Paris pour faire annuler les instructions données dans cette affaire par la ministre des finances. Le député (Nouveau Centre) Charles de Courson a déposé une requête de même nature, de même que le parti socialiste. De son côté, une association de contribuables va introduire un recours devant la Cour d'appel de Paris.
La crise financière a mis à mal les institutions et les solidarités européennes. Président en exercice de l'Union européenne, Nicolas Sarkozy a redécouvert la zone euro: il a réuni, dimanche 12 octobre, à Paris, les chefs d'Etat et de gouvernement des pays concernés. Au terme d'une semaine qui a mis à bas les dogmes et les indices boursiers, le principal architecte de l'euro, Jacques Delors, explique pour Mediapart pourquoi la crise a surpris l'Europe et les enseignements qu'elle doit en tirer pour l'avenir. Il appelle à «un sursaut d'imagination et d'esprit européen».
Depuis juillet, Daniel Bouton, le président de la Société générale, achète, vend, spécule sur ses stock-options et les actions de sa banque, pour son compte personnel.En quatre mois, il a réalisé 1,3 million d'euros de plus-values, comme l'attestent ses déclarations auprès de l'Autorité des marchés financiers. Aucun autre banquier français n'a eu la même attitude.Lire aussi: Ménages, PME: le gouvernement cherche à préserver la confiance
Au Parisien et à L'Equipe, l'heure n'est plus à l'euphorie. Pour ces journaux aussi, l'équation économique devient plus difficile, alors qu'ils affichaient une superbe santé il y a quelques années. L'Equipe va devoir affronter un nouveau concurrent, Le 10 Sport. Cinquième et dernier volet de notre série consacrée à la presse écrite.
Renault a annoncé, vendredi 10 octobre, le départ de la direction opérationnelle de Carlos Ghosn, PDG depuis trois ans. Il est remplacé par l'actuel numéro deux, Patrick Pelata. Une prise de distance envisagée «de longue date», selon le communiqué de Renault. Mais cet événement intervient après des mois de tourmente pour le groupe français: annonce de suppression de plusieurs milliers d'emplois en Europe et en France, fermeture partielle de l'usine de Sandouville (Seine-Maritime)...
Un repli et une avancée : le premier projet de loi issu du Grenelle de l'environnement est discuté pied à pied. Au premier jour des débats, les députés ont allégé les contraintes visant à limiter la consommation d'électricité dans les bâtiments neufs. Mais ils ont renforcé le droit de l'environnement en inversant la charge de la preuve, ce qui obligera les producteurs à démontrer au préalable que leurs produits sont sans risques.