L'embellie de l'économie en France au premier trimestre risque d'être de courte durée. Les uns après les autres, les indicateurs donnent le signal d'un retournement de la conjoncture. De l'activité de l'industrie au moral des ménages, en passant par les mises en chantier de logements ou les défaillances des entreprises, tout fléchit. Et l'inflation galope.
Les grognards ont grogné. A l'assemblée générale des actionnaires de la Société générale, première confrontation directe entre le management de la banque et sa «base» depuis la découverte en janvier 2008 de la «fraude exceptionnelle» orchestrée par le trader Jérôme Kerviel : le petit actionnaire, piétaille du CAC 40, a demandé des comptes et des têtes.
Mardi, Nicolas Sarkozy a assuré qu'on ne touchera pas aux 35 heures. Contre les demandes répétées de sa majorité et contre Patrick Devedjian qui demandait leur "démantèlement définitif". Ces avis désordonnés ne sont pas forcément contradictoires. Car il n'est pas nécessaire d'en finir avec la durée légale hebdomadaire du travail pour s'affranchir des 35 heures. Les possibilités de rogner sur les RTT et les repos compensateurs existent déjà et pourraient être multipliées.
"Le marché applaudit la fusion", ont relevé Gérard Mestrallet et Jean-François Cirelli. Mais le marché a été beaucoup aidé. En 2007, Suez et Gaz de France ont dépensé 2 milliards d'euros pour racheter leurs actions, afin de soutenir leur cours. Suez dépensera encore 300 millions dans cette opération d'ici à fin juin. Outre une augmentation substantielle des dividendes, les actionnaires du nouvel ensemble n'ont pas à se plaindre: il y aura un dividende exceptionnel après la fusion.
Tout va aller très vite maintenant. Deux ans et demi après la première annonce politique, Gaz de France et Suez vont lancer leur fusion. Après l'avis du comité central d'entreprise rendu lundi, les deux groupes vont achever les opérations boursières d'ici à fin juillet. Les salariés de Gaz de France voient ce rapprochement avec angoisse. Pour eux, "Gaz de France est mort". Mediapart publie une étude interne réalisée auprès des cadres, qui souligne leur amertume. Lire également: 2,3 milliards d'euros pour les actionnaires.
L'envolée des prix pétroliers, qui prend des allures de troisième choc pétrolier, pose à tous les pays des problèmes difficiles. Pour Nicolas Sarkozy, qui avait promis d'être le « président du pouvoir d'achat », l'équation est encore plus ardue. Mediapart examine, en huit questions, les conséquences de la crise pétrolière sur l'économie et les marges de manœuvre dont dispose le gouvernement.
Deux rapports séparés, l'un de l'inspection générale de la banque, l'autre du cabinet d'audit PricewaterhouseCoopers, reviennent sur l'affaire Kerviel. «La supervision hiérarchique a été défaillante», note le premier, tandis que le second souligne des manques dans les structures de contrôle.
L'OMC envisage de convoquer à la mi-juin à Genève une trentaine de ministres du commerce et de l'agriculture des pays clés, pour compléter et «mettre à l'équerre» les principaux piliers du cycle de Doha, ce qui permettrait de le conclure fin 2008. L'affaire pourrait mettre à rude épreuve la neutralité dont les Français devront faire preuve quand ils prendront, pour six mois, la présidence tournante de l'Union européenne le 1er juillet. A l'approche de ces échéances, la France, première bénéficiaire de la Politique agricole commune, habille son protectionnisme de nouveaux oripeaux.
La société générale a rendu public ce vendredi le rapport d'audit sur ses structures de contrôle. En apparence, c'est un texte technique, assez aride. En creux, apparaissent pourtant bien des faiblesses sur les méthodes de contrôle de la banque.
Dans une déclaration commune rendue publique ce lundi, François Chérèque (CFDT) et Bernard Thibault (CGT) dénoncent la «velléité» du gouvernement de modifier «en catimini» la réglementation sur le temps de travail. Le ministre du travail, Xavier Bertrand, propose en effet que la future loi sur la représentativité des syndicats rende possible la négociation entreprise par entreprise de l'organisation du travail. Un projet qui, s'il était adopté, entamerait considérablement la substance des 35 heures.
Conservateurs ? Rétifs à la réforme, les centaines de milliers de Français qui ont battu le pavé, ce jeudi, pour défendre la retraite à taux plein à 40 ans ? Pas si simple. Car leur refus de voir la durée d’activité augmenter est aussi lié à leur mal-être et à leur stress au travail. Un mal très français, qui explique que les salariés de l’Hexagone font valoir leur droit à la retraite de plus en plus tôt.
C'était une des assemblées générales les plus attendues par le monde des affaires parisien. Ce jeudi devait être tranchée par les actionnaires la bataille de pouvoir qui oppose depuis des mois la direction de la société de services informatiques, Atos Origin, et ses deux principaux actionnaires, les fonds Pardus et Centaurus. Un compromis semblait avoir été trouvé mais, à la surprise générale, la direction a suspendu l'assemblée et renvoyé ses actionnaires dans le noir.
C'est un procès inhabituel qui s'est déroulé, jeudi 22 mai, devant la cinquième chambre du tribunal correctionnel de Paris, au cours duquel les avocats des différentes parties se sont jeté à la figure quelques grands noms de la vie parisienne des affaires: Alain Minc, Pierre Bergé, Carlo de Bendetti. Mediapart, qui avait consacré en janvier une enquête à cette affaire financière, qui tourne autour d'une société dénommée Hoyez, a suivi l'audience.
Quatrième volet de notre enquête: la montée en puissance d'Internet, pour quel journalisme? Les quotidiens anglo-saxons, dont l'économie est bouleversée, réorganisent à marche forcée leurs rédactions en fusionnant les équipes qui travaillent pour différents supports. En France, Le Parisien vient de signer un accord en ce sens. Mais ces sites d'information en continu, où seule prime la vitesse, ont aussi souvent recours à des journalistes précaires, mal payés et sans moyen d'enquête.
Commercialisé en France depuis février 2007, le médicament Champix (ou Chantix aux Etats-Unis), censé aider les fumeurs au sevrage, provoquerait dépressions, arrêts cardiaques et diabètes d'après un nouvelle étude rendue publique ce jeudi par le quotidien américain The Wall Street Journal.
100 000, 200 000, 500 000 manifestants? Par le plus grand mouvement d'ensemble de la fonction publique depuis 2003, les syndicats espèrent démontrer, jeudi, une forte opposition à la réforme des retraites. Tous seront là, les salariés de la fonction publique, de la fonction territoriale, des hôpitaux, de l'éducation nationale. Dans les transports, les appels à la grève sont massifs. Une France bloquée ? Pas forcément. Mais inquiète, assurément. Car il n'y a pas que les retraites qui fâchent.