Le Front national a été mis en examen mercredi pour « recel d'abus de biens sociaux » et « complicité d'escroqueries », dans l'enquête sur le financement de ses campagnes législatives de 2012. Marine Le Pen dénonce à nouveau une « volonté politique de nuire au FN ».
Durant les deux jours de l’université d’été du FN à Marseille, la menace d’une irruption de Jean-Marie Le Pen aura maintenu le parti sous pression. À l’intérieur, au fil des tables rondes, son héritage idéologique reste très largement partagé.
Si elle exclut son père au nom de sa stratégie de « dédiabolisation », Marine Le Pen ne voit rien à redire à la présence de ses sulfureux amis qui ont dirigé le GUD dans les années 1990. Mis en examen dans l'affaire des financements de campagne du FN, Frédéric Chatillon et Axel Loustau se sont affichés tout le week-end aux côtés des frontistes.
Persona non grata au FN, son fondateur a annoncé la création d'un « Rassemblement bleu blanc rouge » pour concurrencer le « Rassemblement bleu Marine » de sa fille.
Dans ce bastion historique du FN, cadres et élus sont déboussolés par le conflit qui déchire les Le Pen. L'ancien président d'honneur, élu régional depuis 1992, compte encore de nombreux soutiens qui mènent la fronde contre la « direction stalinienne » du parti et comptent bien démontrer leur pouvoir de nuisance aux régionales.
Ils brûlaient des voitures, dénonçaient des agressions imaginaires et communiquaient ensuite pour dénoncer « l’insécurité » dans le département. Six militants FN dont deux responsables du parti frontiste pour la Seine-et-Marne étaient jugés hier au tribunal correctionnel de Meaux.
En plein conflit avec le FN, Jean-Marie Le Pen a accordé cet été un entretien au journal d'Aube dorée, la formation néonazie grecque dont l'état-major est actuellement jugé pour appartenance à « une organisation criminelle ». Il y dresse un parallèle entre les poursuites judiciaires du parti et les « injustices » qu'il aurait « subies ».
Au-delà du folklore et du psychodrame familial, l'affrontement des Le Pen montre combien l'extrême droite en France est dominée depuis quarante ans par la figure charismatique et adulée du chef, par l'affect et par une histoire brutale faite de purges et de crises.
La cour d’appel de Versailles a rejeté mardi l’appel du Front national et confirmé la suspension de son congrès « postal ». Après ce troisième revers judiciaire face à Jean-Marie Le Pen, et cinq mois de crise interne, le FN connaît pour la première fois un essoufflement de sa dynamique.
Alors que Jean-Marie Le Pen réfléchit à une candidature dissidente aux régionales en Paca, Marion Maréchal-Le Pen devrait officialiser dans les prochains jours l'arrivée sur sa liste du cofondateur du Bloc identitaire Philippe Vardon. Si ses voix peuvent être un atout important pour la députée, son passé sulfureux et sa ligne radicale risquent de nuire à la stratégie de « dédiabolisation » de Marine Le Pen.
Saisi par Jean-Marie Le Pen, le TGI de Nanterre a décidé de suspendre le vote par voie postale en cours au Front national et demande qu'un congrès « physique » soit organisé. Le FN compte faire appel. En prolongeant ce conflit, Marine Le Pen prend le risque de menacer la campagne des élections régionales, en décembre.
Le TGI de Nanterre a annulé jeudi, pour un motif de forme, la suspension de Jean-Marie Le Pen et demandé qu'il retrouve son statut d'adhérent. Il s'agit d'un revers symbolique pour la direction du FN : les militants devraient tout de même entériner la suppression de la présidence d'honneur lors du vote sur la réforme des statuts, dont les résultats seront connus le 10 juillet.
Malgré la bourde parlementaire qui lui a profité, l’affaire des financements de campagne du parti d’extrême droite n'est pas enterrée. Selon nos informations, le parquet a délivré le 19 juin un réquisitoire supplétif pour engager de nouvelles mises en examen visant notamment le FN en qualité de personne morale.
Marine Le Pen a présenté mardi le groupe qu'elle vient de constituer au parlement européen. Si elle n'a pas puisé parmi les sulfureux élus du Jobbik hongrois, elle a choisi une eurodéputée exclue du UKIP pour une affaire de fausses factures et deux Polonais monarchistes traditionalistes.
Le feuilleton Le Pen vs Le Pen s'est poursuivi vendredi devant le tribunal de Nanterre. Réuni parallèlement, le bureau politique du FN a décidé de proposer au vote de ses adhérents la suppression de la présidence d'honneur.
Le parquet national financier a ouvert lundi une enquête pour « blanchiment de fraude fiscale ». En cause, un compte à la HSBC Guernesey officiellement détenu depuis Genève par son majordome, et celui détenu par sa femme au Crédit suisse.