Notre collègue Michel Deléan publie une enquête fouillée sur celui qui est aujourd'hui le magistrat le plus puissant de France. Un magistrat politique décrypte le parcours de Jean-Claude Marin, procureur général près de la Cour de cassation depuis 2011. Un parcours qui illustre les faiblesses d'une justice encore trop souvent au service de l'État. Extraits.
Selon nos informations, l’ancienne ministre des finances et actuelle directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a refusé de témoigner devant la Cour de discipline budgétaire en faveur de Stéphane Richard, mis en cause dans l'affaire Tapie.
La chambre criminelle de la Cour de cassation a rejeté le pourvoi de l’ancien député et maire du Ve arrondissement et celui de son épouse dans l’affaire dite des faux électeurs. La procédure aura duré dix-huit ans, la justice réussissant là une exceptionnelle course de lenteur.
Après l'annulation de l'arbitrage Adidas-Crédit lyonnais, la justice est confrontée à un double défi. Au civil, elle devra établir que le Crédit lyonnais n'a jamais floué Bernard Tapie. Et au pénal, elle ne peut se borner à sanctionner ceux qui ont participé à l'arbitrage frauduleux. Elle doit trouver et punir ses commanditaires.
La cour d'appel de Paris a jugé recevable le recours en révision introduit par l’État et annulé l'arbitrage qui avait fait la fortune de Bernard Tapie en juillet 2008. L'ex-homme d'affaires va être sommé de rendre les 405 millions d'euros indûment perçus. Analyse de l'arrêt et état des lieux de l'enquête judiciaire qui se poursuit.
Le volet proxénétisme aggravé achevé, le tribunal correctionnel de Lille est passé jeudi à l'examen du financement des rencontres sexuelles et voyages à Washington. L'occasion d'un petit cours de lobbying.
Au troisième jour d'audition de Dominique Strauss-Kahn, le tribunal a expédié l'examen des textos et de la garçonnière de la rue d'Iéna, qui prouvaient selon les juges d'instruction la matérialité du délit de proxénétisme aggravé. Reste « un sentiment de honte globale dans cette salle », comme l'a décrit un militant abolitionniste.
Au deuxième jour d’audience pour Dominique Strauss-Kahn, le tribunal correctionnel de Lille a continué l'examen du déroulement des onze « parties fines ». Sans que surgisse un élément décisif dans un sens ou l’autre.
Au tribunal de Lille, l'ancien patron du FMI a été confronté mardi à Mounia et Jade, anciennes prostituées qui se sont constituées partie civile et selon lesquelles il ne pouvait ignorer leur statut. « Nous n’avons pas vécu les scènes de la même manière, je les ai vécues de façon amicale, elles les ont vécues de façon désagréable », a répondu Dominique Strauss-Kahn.
Le tribunal correctionnel de Lille a commencé à se pencher sur l’organisation par deux entrepreneurs du Nord de repas et des soirées incriminées dans l’affaire du Carlton. « Pour l’entreprise, j’ai pensé qu’il était important de maintenir le contact avec M. Strauss-Kahn », a expliqué David Roquet, ex-directeur d'une filiale du groupe Eiffage.
Au quatrième jour du procès de Lille, les juges ont entendu Dominique Alderweireld. “Dodo la Saumure”, gérant de maisons closes en Belgique, a ainsi pu surjouer la bonhommie et le détachement, devant deux de ses anciennes « filles » en larmes.
L'ex-patron de la brigade criminelle de Lille a reconnu avoir réalisé des écoutes administratives bien avant le début officiel de l'affaire dite du Carlton. Ces écoutes ont été détruites. De quoi relancer la théorie d'un complot fomenté dès 2010 contre DSK pour l'empêcher d'accéder à l'Élysée. L'ancien commissaire se borne au silence: «secret défense».
Une poignée de notables lillois, pour la plupart issus de la même loge maçonnique, se sont conseillé des «filles» comme d'autres se transmettent des «dossiers». Ils se retrouvent aujourd'hui au cœur d'une vaste affaire de proxénétisme, trop rapidement réduite à la seule figure de DSK. Face à la justice et aux témoignages insoutenables de celles qu'ils appelaient «les copines».
Au premier jour du procès pour « proxénétisme aggravé en réunion » qui se tient à Lille pendant trois semaines, 14 personnes, dont Dominique Strauss-Kahn, se sont retrouvées sur le banc des prévenus. La défense a tenté de plaider la nullité, arguant des écoutes administratives mystérieusement effectuées en dehors de toute procédure judiciaire. En vain.
Les condamnations pour apologie du terrorisme se multiplient, parfois avec des peines de prison à la clef, pour des faits plus ou moins graves. Le Syndicat de la magistrature s'en inquiète. Christiane Taubira, elle, veut relativiser.