Le logiciel « Pegasus » est un outil d’espionnage mais aussi de soft power sécuritaire pour Israël. Quelles conséquences pour la diplomatie ? Que répond l’Europe, alors que la Hongrie l’utilise ? Sur notre plateau : René Backmann et Amélie Poinssot de Mediapart, l’eurodéputée Renew Fabienne Keller, et Martin Untersinger du Monde.
Le « projet Pegasus », dévoilé par Forbidden Stories, Amnesty International et 17 médias internationaux met au jour un nouveau scandale de surveillance mondiale. Éclairage d’Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International.
L’exportation par NSO de son logiciel « Pegasus » a été rendue possible par l’absence de régulation internationale des technologies dites à « double usage ». Et si beaucoup d’États rechignent à accepter toute limitation, c’est qu’eux-mêmes exportent leurs propres armes numériques, à commencer par la France.
Les numéros de portables du chef de l’État, d’Édouard Philippe et de quatorze ministres figurent parmi les appareils ciblés par le logiciel espion pour le compte du Maroc. Ces révélations interrogent la sécurité nationale et les relations diplomatiques de la France.
Grâce aux révélations de Forbidden Stories, une partie des victimes d'espionnage peuvent porter plainte et déclencher des enquêtes. Si l’attente de réparation est légitime, des procédures antérieures témoignent de l’impunité de NSO et de ses clients.
Seul pays européen mis en cause par le « Projet Pegasus » pour son utilisation illégale du logiciel espion israélien, la Hongrie a fait ces dernières années cause commune avec Israël.
Les unités de renseignement électronique de l’armée israélienne servent aussi de réseau de repérage, de sélection et de formation avancée pour les start-up locales de cyberespionnage comme NSO. Avec les risques que cette collaboration présente pour certains « geeks » piégés dans ce milieu trouble.
Les révélations du « Projet Pegasus » ont montré que Mediapart fait partie des dizaines de milliers de cibles, dans plusieurs pays du monde. Un scandale d’espionnage d’une ampleur inédite et une attaque frontale contre la liberté d’informer. Nos explications en vidéo.
La société NSO affirme ne vendre son logiciel que dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et le crime organisé. De nombreux rapports ont déjà prouvé sa présence dans les téléphones de journalistes ou opposants de nombreux pays.
En 2019 et 2020, les téléphones portables de nos journalistes Lénaïg Bredoux et Edwy Plenel ont été infectés par le logiciel espion Pegasus, actionné par des services secrets marocains. Nous déposons plainte auprès du procureur de la République de Paris.
Forbidden Stories, Amnesty International et seize médias internationaux ont révélé l’un des plus grands scandales d’espionnage de la décennie, qui concerne au moins onze États à travers le monde.
Malgré l’opposition d’une bonne partie de sénateurs présents, la majorité a réussi à faire voter l’article 19 du texte qui permettra aux services de renseignement de s’opposer à la déclassification de certains documents pour une durée illimitée.
Arrêtée lors d’une manifestation de soutien aux migrants, Camille avait appris qu’elle était inscrite au fichier des personnes recherchées pour menace contre la sûreté de l’État. « C’est dans les dictatures que l’on fiche les opposants politiques ! », dénonce-t-elle.
En octobre 2017, la loi « Silt » avait transposé, à titre « expérimental », les principales mesures de l’état d’urgence terroriste dans le droit commun. Depuis, des centaines de personnes ont été assignées à résidence ou perquisitionnées sur la base de « notes blanches ». Le projet de loi relatif au terrorisme prévoit de pérenniser et de renforcer ce dispositif.
Le passe, qui entre en vigueur mercredi 9 juin, ne pourra être exigé, théoriquement, que jusqu’au 30 septembre. L’application de vérification entre également en service, bien qu’elle pose de nombreuses questions, techniques et politiques.