Le business de migrants n'a jamais été aussi lucratif. Implantés en Libye et en Turquie, les trafiquants transportent des milliers de Syriens et d'Africains subsahariens fuyant leur pays. Disposant d'un large réservoir de vieux bateaux, de milices armées et de moyens logistiques, ils profitent des failles du système de contrôle des frontières de l'UE.
Pas moins de 300 migrants subsahariens, partis des côtes libyennes pour rejoindre l'Europe, sont portés disparus en Méditerranée. Assez de pleurs. En cause : des politiques migratoires restrictives et des opérations de sauvetage parcimonieuses. L'UE doit reconnaître sa responsabilité.
Mediapart a pu monter à bord d'un navire patrouillant en Méditerranée dans le cadre de l'opération Triton, coordonnée par l'Agence européenne de surveillance des frontières extérieures. En moins de trois mois, l'équipage du Týr a sauvé 2 000 exilés cherchant à rejoindre l'Italie. Cette fois-ci, un cargo suspect – une vieille bétaillère – a été repéré en haute mer. Mais, en l'absence d'appel au secours, les gardes-côtes ne sont pas intervenus.
Au moment où la guerre en Syrie pousse des millions de personnes sur la route de l'exil, la France observe une baisse de la demande d'asile. En 2014, à peine plus de 3 000 Syriens y ont obtenu le statut de réfugié. Une goutte d'eau au regard des besoins. Et en comparaison des efforts consentis par d'autres pays, particulièrement l'Allemagne et la Suède.
L'Ezadeen, un cargo en perdition chargé de 450 migrants et déserté par son équipage, est arrivé dans la soirée du vendredi 2 janvier dans le port italien de Corigliano, escorté par la marine italienne. Il y a quelques jours, un autre cargo chargé de plusieurs centaines de Syriens avait pu être pris en charge par les Italiens. Ces épisodes témoignent des nouvelles stratégies des trafiquants de migrants.
Une traversée clandestine depuis la Libye ou la Turquie peut rapporter plusieurs millions d'euros aux passeurs. Ce business mortifère prend de l'ampleur car les Syriens, issus des classes moyennes, sont plus riches que les autres exilés et n'ont souvent pas d'autre choix que de fuir.
La réforme de l'asile que Bernard Cazeneuve présente aux députés ce mardi 9 décembre n'est pas aussi favorable aux demandeurs d'asile que le ministre de l'intérieur l'affirme. En cherchant à accélérer les procédures, son projet de loi alimente la machine à fabriquer des sans-papiers.
Deux rapports mettent en évidence les détentions abusives et mauvais traitements dont les migrants sont victimes en Grèce. Ce n'est pas une nouveauté, mais l'avertissement vient cette fois-ci du Conseil de l'Europe et de la Cour européenne des droits de l'homme, laquelle met également en cause l'Italie.
Ce pourrait être l'un des naufrages les plus meurtriers jamais survenus en Méditerranée, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Au moins 500 personnes sont portées disparues et ont sans doute péri lors d'un naufrage survenu au large de l'île de Malte, il y a quelques jours.
Souvent originaires du Mali, de la République démocratique du Congo et de Centrafrique, de nombreux migrants essaient de gagner l'Espagne depuis deux jours. Amnesty International et la Commission espagnole d'aide aux réfugiés dénoncent la politique européenne de fermeture des frontières et le non-respect des conventions internationales.
Attendue depuis deux ans, la réforme de l'asile et du droit des étrangers est présentée en conseil des ministres mercredi 23 juillet sous la forme de deux textes. Des dispositions contraignantes sont prévues pour répartir les demandeurs d'asile. La création d'une carte de séjour pluriannuelle s'accompagne d'un renforcement du pouvoir des préfets.
Mediapart a consulté les avant-projets de loi sur l'accueil des réfugiés et le séjour des étrangers. Bernard Cazeneuve en présentera la version définitive fin juin. La procédure d'asile sera accélérée, les déboutés seront plus facilement expulsés, une carte de séjour pluriannuelle sera créée, ainsi qu'un « passeport talent ».
C'est à l'ordre du jour du conseil européen de juin. Pour éviter les naufrages de migrants en Méditerranée, l'Italie a réquisitionné sa marine militaire. L'opération Mare Nostrum sauve des milliers de vies. Mais l'humanitaire se double d'une étroite surveillance militarisée des frontières visant à stopper les migrants.
Une révolte a éclaté en février 2014 dans le centre de détention de Manus, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, où l'Australie « transfère » depuis plusieurs mois les demandeurs d'asile qui arrivent sur ses côtes. Une répression sanglante s'en est suivie. Mediapart publie une série de photos (à voir ici), témoignages et vidéos documentant cet événement tragique passé inaperçu en France.
Les coûts afférents à la demande d’asile en France sont « croissants et déséquilibrés », selon les conclusions d'un rapport parlementaire. Les délais d'examen des dossiers sont jugés « insoutenables ».
Médecins sans frontières alerte sur les conditions de vie dramatiques des migrants dans les centres de détention grecs. L'ONG s'inquiète de la dégradation de l'état de santé de ces personnes traitées « comme des animaux ».