Selon nos informations, le contrôle de la légalité de l'enfermement dans les centres de rétention administrative (CRA) pourrait être transféré du juge administratif au juge des libertés, dont l'intervention serait ramenée à 48 heures au lieu de cinq jours.
Lors du sommet qui a eu lieu à Bruxelles dans la nuit de mercredi 25 à jeudi 26 juin, les États membres de l'UE ont abandonné le projet de se répartir de manière contraignante 40 000 demandeurs d'asile arrivés en Italie et en Grèce. En revanche, ils sont prêts à financer des centres visant à expulser les migrants dits économiques.
Pour répondre à l’afflux d'exilés, le gouvernement français promet de créer 9 500 places d’hébergement destinées aux réfugiés statutaires et aux demandeurs d’asile. Les autres ont « vocation » à être expulsés, selon le ministre de l’intérieur, qui veut accroître les retours forcés et « utiliser à plein » les centres de rétention administrative.
Anne Hidalgo vient d'annoncer qu'elle était favorable à l'ouverture d'un centre d'accueil des migrants à Paris. La question du logement est urgente, alors que des personnes expulsées de La Chapelle, Saint-Bernard et Pajol continuent de dormir dans la rue.
L'expulsion à répétition de migrants “de La Chapelle”, à Paris, prend une tournure politique : des élus du Parti de gauche, du PCF et d'EELV s'indignent de la violence dont les forces de l'ordre ont usé, lundi après-midi, pour embarquer des personnes réfugiées devant la halle Pajol, dans le XVIIIe arrondissement. Une trentaine d'Érythréens et de Soudanais ont été placés en centre de rétention à Vincennes et au Mesnil-Amelot, en vue d'une reconduite à la frontière.
La marine marchande est en émoi. Alors que les traversées s'accélèrent en Méditerranée (près de 6 000 migrants ont été secourus ce week-end), les cargos sont de plus en plus mis souvent à contribution pour les opérations de sauvetage. Les risques encourus par les rescapés comme par les marins sont importants. Des capitaines pourraient être tentés de « regarder ailleurs », prévient le commandant Hubert Ardillon.
Le campement de La Chapelle a été expulsé mardi. Comment la mairie de Paris peut-elle se féliciter d'avoir mis à l'abri ses occupants, alors que beaucoup se retrouveront à la rue dans quelques jours?
Le campement installé sous le métro aérien à La Chapelle à Paris est sous la menace d'une expulsion. Tahir, Éthiopien arrivé en France il y a une semaine, y a trouvé refuge, comme 350 exilés venus principalement de la Corne de l'Afrique. Désert, Libye, Méditerranée, il a survécu à tous les périls, et reste convaincu que son avenir est en Europe.
Le premier ministre français est favorable à une opération navale en Méditerranée contre les trafiquants de migrants mais il refuse le dispositif contraignant de répartition des réfugiés tel que vient de le proposer la Commission européenne. Son argument – la France fait «déjà beaucoup» – ne tient pas.
Répartition des réfugiés entre les pays de l’UE en cas d’«afflux massif», renforcement de la lutte contre le trafic de migrants, ouverture de voies légales d’immigration: la Commission européenne a adopté mercredi son plan d’action en matière d’asile et d’immigration pour les années à venir.
Lors d’un conseil de sécurité consacré aux migrations en Méditerranée, la représentante de la diplomatie européenne a demandé l'aval de l'ONU pour intervenir militairement contre les organisations mafieuses en Libye. Plusieurs questions juridiques et humaines restent en suspens. La Russie hésite à user de son droit de veto.
Proposer moins aurait été indécent. En triplant le budget de Triton, l'opération de surveillance et de sauvetage au large de l'Italie, les dirigeants européens, réunis jeudi 23 avril à Bruxelles pour un conseil européen extraordinaire sur les morts de migrants en Méditerranée, s'approchent de ce que l'Italie faisait seule avec Mare Nostrum. Le nombre de réfugiés syriens que les États membres se sont engagés à se répartir n'a pas été précisé. Il ne devrait pas dépasser quelques milliers. Une goutte d'eau au regard des besoins.
Dans un rapport rendu public ce mercredi, Amnesty International explique, témoignages de rescapés à l'appui, pourquoi la fin de l'opération de sauvetage Mare Nostrum a été une dramatique erreur. L'ONG s'inquiète de voir les navires marchands éviter les zones périlleuses de crainte d'être sollicités.
Au moins 1 650 personnes ont péri depuis le début de l'année en tentant de franchir la Méditerranée. L'Europe ne pourrait rien faire: faux. Avant le sommet européen de jeudi, Mediapart fait l'inventaire des solutions envisagées et de ce qui a déjà été expérimenté malgré la mobilisation de moyens financiers dérisoires. Lutte contre les mafias de passeurs, redéfinition de Frontex, changement des politiques d'asile et de visas: de nouveaux choix politiques sont nécessaires.
Le naufrage d'un bateau transportant des migrants aurait fait 700 morts dans la nuit de samedi 18 à dimanche 19 avril au large des côtes libyennes, a annoncé un responsable du HCR. Le président du Conseil italien, Matteo Renzi, a déploré un « massacre systématique en Méditerranée ». Le président du Parlement européen a exprimé sa « honte ».
Après l'annonce d'un des naufrages les plus meurtriers de ces dernières années en Méditerranée, Bernard Cazeneuve a indiqué vouloir mettre en place des processus d’asile accélérés « à partir des pays de provenance ». Une proposition qui vise à limiter les départs en amont.