Une mutuelle qui n’en est pas vraiment une, née sur les décombres de la MNEF, réanimée plusieurs fois : la LMDE, aujourd’hui placée sous administration provisoire, est une caricature des dysfonctionnements du régime de sécurité sociale des étudiants, complexe et inutilement coûteux. La clémence qui l’entoure s’explique par son efficace réseau politique, via le syndicat étudiant Unef.
Quand le directeur emprunte un chauffeur pour ses déplacements, au détriment des patients, il est soutenu par l’Agence régionale de santé. Quand un médecin s’offusque, il est mis en examen pour diffamation. Conflits sociaux, grève des médecins, rapport cinglant : depuis 18 ans, le directeur des hôpitaux de Saint-Maurice, Denis Fréchou, résiste à tout, fort de ses puissants appuis.
Le médecin DIM de l’hôpital de Saint-Malo est « au placard », le responsable de la filière AVC du CHU de Strasbourg est devenu « transparent » : nous avions enquêté il y a quelques mois sur ces deux lanceurs d’alerte. Leurs carrières sont aujourd’hui ruinées. Les dysfonctionnements dénoncés ont été étouffés et des patients se retrouvent pris dans cette spirale de discrédit.
Comment, du champ psychiatrique, la notion de santé mentale s'est-elle déplacée sur le champ économique ? Entretien vidéo avec le psychiatre Mathieu Bellahsen, auteur du livre La Santé mentale – Vers un bonheur sous contrôle (Éd. La Fabrique).
Un rapport confidentiel de l'Agence nationale de sécurité du médicament montre des infractions graves commises dans un service spécialisé dans les pathologies du sommeil de l'hôpital parisien Robert-Debré, au mépris de la sécurité des patients. Pourtant, le médecin épinglé dans ce rapport garde la confiance de sa hiérarchie.
Le virus démocratique ne s'attaque pas seulement à l'hôpital ou au cabinet du médecin... Il contamine aussi le monde du médico-social, qui doit donner plus de place à la parole de l'usager. Deux expériences différentes, en France et en Belgique, se font l'écho de cette volonté.
Dans le « colloque singulier » qui unissait le docteur et le malade, un tiers s'est immiscé : le web. Si une démocratie sanitaire effective exige des acteurs informés, les médecins voient parfois d'un mauvais œil les malades arrivant avec un diagnostic glané sur un site. Mais d'autres œuvrent pour l'avènement d'un « e-médecin », prescripteur d'information numérique.
En France, on date à 1793 l'avènement de la démocratie politique et à 1945 le lancement d'une véritable démocratie sociale. Le volet sanitaire, lui, se fait toujours attendre : les associations de patients ne sont pas encore considérées comme des contre-pouvoirs légitimes et structurés.
Ils se sont battus pour être entendus face aux médecins, être consultés dans les décisions qui les concernent... Les patients ont obtenu en 2002 que leurs droits s'intègrent au système de soins français. Aujourd'hui, ils veulent aussi que l'on reconnaisse leur expertise, les savoirs qu'ils ont pour eux-mêmes et qu'ils peuvent apporter à d'autres malades. Une petite révolution.
Alors qu’Anne Hidalgo dévoile lundi son plan de lutte contre la pollution de l’air, et qu’une proposition de loi doit être déposée au Sénat, pour la première fois, des gendarmes enquêtent sur la pollution de l’air. Deux plaintes contre X ont été déposées pour mise en danger d’autrui, la même infraction que dans les procédures sur l’amiante.
Le traitement de la DMLA, grave maladie des yeux, a coûté l'année dernière 438 millions d'euros à l'assurance maladie, du fait que seul le traitement le plus cher, le Lucentis de Novartis, est autorisé. L'UFC-Que Choisir s'élève contre ce gâchis sur fond d'entente entre laboratoires et d'inertie des pouvoirs publics.
Pour s'occuper de personnes âgées dépendantes et fragiles, il ne se trouve guère que des personnes dans une fragilité sociale, employées sous statut précaire et souvent mal rémunérées. Entretien avec la sociologue Florence Weber, qui a codirigé le livre Le Salaire de la confiance, l'aide à domicile aujourd'hui.
Le système de santé doit réaliser 10 des 50 milliards d’économies sur les dépenses publiques d’ici 2017. C’est un effort sans précédent. À moins de s’attaquer aux dépenses inutiles et à la désorganisation du système.
Locaux inadaptés, personnel démotivé, direction fantôme : la maison de retraite publique de Neuilly-sur-Seine néglige gravement ses résidents, dans une quasi-paralysie institutionnelle, tant les responsabilités sont diluées. Après des plaintes de familles et des rapports accablants de l'Agence régional de santé, un nouveau directeur vient d'arriver.
Bien avant que la fraude de PIP ne soit épinglée par l'Afssaps en 2010, les chirurgiens clients de l'entreprise savaient à peu près tout de ses dysfonctionnements et certains soupçonnaient que les contrôles étaient truqués. C'est ce que démontrent des documents inédits révélés par Mediapart.