L’anarchisme de Georges Brassens, évolutif, n’eut rien d’une assignation à résidence idéologique. Ses chansons font figure de labyrinthe, où la piste chrétienne mène à tout sauf à Rome. D’où notre p’tite expédition herméneutique.
Le 5 mai 2016, 145 ans après la Commune de Paris, une Commune Saint-Nicaise est fondée à Rouen, une ville où le communalisme ne prit pas en 1871. Anomalie ? Non. C’est comme si ce vieux quartier prolétarien s’était donné le temps d’acclimater l’événement.
Le New Deal a toujours eu des adversaires acharnés. Pendant sa transformation en véritable ordre social, des forces intellectuelles et politiques se sont coalisées et préparées. Elles ont saisi le bon moment, celui d’un « retour à la crise » du capitalisme, pour prendre leur revanche jusqu’à aujourd’hui.
Dans un ouvrage paru à l’automne 2020 en anglais, l’historien de l’économie Aaron Benanav déconstruit l’idée que les technologies vont rendre le travail obsolète. Mais la réalité qu’il décrit, celle d’un capitalisme à bout de souffle, n’est pas plus réjouissante.
Dans un roman graphique à mi-chemin entre documentaire historique et enquête journalistique, Derf Backderf revient sur la mort de quatre jeunes manifestants à l’université d’État de Kent (États-Unis, Ohio), « Kent State », lors d’un rassemblement contre la guerre du Vietnam en 1970. Une puissante dénonciation des violences étatiques et de l’actuelle militarisation des forces de l’ordre.
Comment Georges Brassens (1921-1981) se tissa, de chanson en chanson, un cocon tutélaire et fécond un passé recomposé, un Moyen Âge perfectionné. De là, il faisait la nique au XXe siècle, juché sur les épaules de Paul Fort et François Villon.
Référence de projets contemporains visant à répondre à l’injustice climatique et sociale, le New Deal rooseveltien a représenté une rupture majeure pour les sociétés engluées dans la crise des années 1930, en instituant des politiques publiques innovantes et ambitieuses. Retour dans ce premier volet de notre série sur les conditions d’émergence de ce projet politique.
Le roman graphique de Léonie Bischoff fait découvrir l’écrivaine, rendue célèbre par son journal intime à la liberté rayonnante, à une période charnière de son parcours. La douceur des crayons de couleur n’efface pas la fougue et la flamboyance.
À l’issue d’une année qui a mis nombre de nos activités nocturnes en sommeil, comment nous représentons-nous la nuit ? Entretien avec les historiens de l’art Jean-Marie Gallais et Hélène Valance.
« Romance in Marseille », écrit en 1933, vient d’être publié pour la première fois. Dans la suite de son livre majeur, « Banjo », l’auteur jamaïcain décrit la vie de ces noirs venus d’Afrique, des États-Unis, de la Caraïbe, éblouis par « le port de rêve », ses bouges, ses filles et ses fêtes. C’est dans ce Marseille disparu que McKay explore la condition noire, l’injustice sociale et la sexualité.
À l’issue d’une année qui a vu la réactivation de la pratique du couvre-feu et mis nombre de nos activités nocturnes en veille, comment nous la représentons-nous ? Entretien avec l’écrivain Laurent Gaudé et le metteur en scène Fabrice Murgia.
En explorant l’immigration aux États-Unis, la romancière Laila Lalami parvient, dans « Les Autres Américains », à questionner notre rapport à l’Autre, au racisme et à nos racines. Le mythe du melting-pot est démonté avec brio par l’autrice.
Les clubs et discothèques ont fermé pendant presque un an et demi alors qu’un couvre-feu d’origine médiévale était réinstauré. Qu’étaient, que sont, et que seront nos nuits blanches ? Entretien avec Chloé Thévenin, DJ et compositrice.
Ce sont surtout les relations de Carl Seelig avec Robert Walser qui le firent connaître. Elles sont à l’origine de ce livre étonnant, « Promenades avec Robert Walser », où se mettant tout à fait en retrait, l’ami fait apparaître l’écrivain dans toute l’originalité et la force de sa personnalité.
L’historien Jean-Noël Jeanneney et l’éditeur Ivan Nabokov, dans leurs mémoires respectifs, offrent une plongée en apnée au plus proche et profond d’un XXe siècle révolu. Portraits en pied, art du détail qui tue, morceaux de bravoure garantis.
À l’issue d’une année qui a vu la réactivation de la pratique médiévale du couvre-feu, reviendrons-nous à des nuits du passé ou changerons-nous en profondeur notre rapport au nocturne ? Entretien avec l’historien Alain Cabantous.