Comme le Japon depuis plus de dix ans, les autres économies développées sont en train de sombrer dans l'addiction aux taux d'intérêt proches de zéro. Mais il s'agit d'une drogue dure, aux effets pervers dangereux et qui ne répond en rien à quelques questions décisives. Cela commence enfin à se dire. Parti pris.
Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont enfilé une nouvelle fois ce lundi les costumes de sauveurs de l'Europe. Mais deux nouvelles crises parasitent cette mise en scène: la chute du gouvernement roumain, lundi, et une nouvelle grève générale, ce mardi en Grèce.
Après la loi anti-grève dans le secteur aérien, voici la purge sociale : le PDG d'Air France, Alexandre de Juniac, qui doit ce poste à Nicolas Sarkozy, veut dénoncer la quasi-totalité des conventions collectives de l'entreprise et affiche des priorités inquiétantes : le social, voilà l'ennemi !
Romain Lecoustre, un inspecteur du travail de 32 ans, s'est suicidé le 18 janvier. Sa famille, ses amis, les syndicats lient sans ambiguïté son geste à ses conditions de travail. Avant son décès, un rapport confidentiel de l'IGAS avait signalé une « situation de souffrance au travail que sa hiérarchie n'a pas su éviter, voire a renforcée ». Sa famille envisage des poursuites pénales.
C’est devenu une habitude. Le chef de l’Etat s’appuie dans nombre de ses interventions sur le « modèle » allemand pour justifier ses choix politiques. Bien souvent, il fantasme une Allemagne d’opérette qui n’existe pas, ment éhontément, oublie de mentionner les réalités allemandes qui le dérangent. Retour sur trois ans d’élucubrations.
Des syndicats d'établissements publics financiers viennent d'adresser une lettre aux candidats à l'élection présidentielle pour les presser de constituer un véritable pôle public financier, avec un périmètre très large, et lui confier des missions d'intérêt général redéfinies. Jean-Luc Mélenchon devrait dire son accord. Mais que répondra François Hollande ?
La pression sur la BCE pour qu'elle prenne sa part des pertes sur la dette grecque confirme qu'après être devenu un fonds spéculatif jouant avec les obligations à haut rendement, l'institut d'émission européen pourrait se transformer en structure de cantonnement pour le système bancaire.
Les chefs d'Etat et de gouvernements européens ont abouti, lundi soir, à un nouveau traité sur la conduite de la zone euro. Ce « pacte budgétaire », écrit sous la dictée de la chancelière allemande, est bien plus contraignant que le traité de Maastricht. Rigueur et coercition en sont les maîtres mots.
Le gouvernement belge d'Elio Di Rupo, en place depuis décembre, est déjà confronté, lundi, à sa deuxième journée de protestation contre l'austérité. Le même jour à Bruxelles, les chefs d'Etat ont rendez-vous pour peaufiner un futur traité qui devrait encore renforcer les politiques de rigueur sur le continent... De son côté, la Confédération européenne des syndicats (CES) donne de la voix.
A quelques semaines de la présidentielle, le chef de l'Etat a annoncé plusieurs mesures, dont l'introduction d'une TVA sociale qu'il a longtemps rejetée. Au risque de l'impopularité et de l'inefficacité. D'autant que les plus importantes n'entreraient en vigueur... qu'après la présidentielle.
L'euphorie qui a gagné les marchés et les responsables politiques depuis un mois ne va pas tarder à se dissiper. Contrairement aux annonces, la crise de la zone euro est loin d'être réglée. La Grèce est dans une impasse. Et le Portugal emprunte le même chemin qu'Athènes.
Pour le juriste Carlo Santulli, la crise de la dette souveraine dans la zone euro est une création juridique dictée par des considérations idéologiques. Suffirait-il de changer le droit? Parti pris.
Les députés de la majorité ont voté lundi un nouveau délit : celui de la violation du secret des affaires. Défini au bon vouloir de chaque entreprise, celui-ci impose le mutisme aux salariés et à la presse. A défaut de dépénalisation des affaires, le monde économique a au moins obtenu le silence sur ses pratiques. Un texte liberticide.
Les Messageries lyonnaises de presse contestent la décision de confier à un juge de la cour d'appel de Paris le soin de justifier une décision alors que seule la cour d'appel de Paris est qualifiée pour dénouer un éventuel litige.