20 octobre 2006. Devant des cadres supérieurs, Didier Lombard et les dirigeants de France Télécom annoncent l'accélération de la restructuration de l'entreprise. Mediapart et Santé & Travail s'en sont procuré le compte-rendu. Les propos sont crus, brutaux, martiaux parfois. Relire ce document trois ans et 34 suicides plus tard fait frémir : la tragédie est annoncée... Une enquête de Mathieu Magnaudeix et François Desriaux, rédacteur en chef de Santé & Travail.
Nicolas Sarkozy était bien décidé à l'emporter là où Alain Juppé avait échoué douze ans plus tôt : il allait réussir la réforme des régimes spéciaux de la SNCF et de la RATP. Dix-huit mois après sa mise en application, le Sénat dresse un premier bilan décevant de cette réforme. Le gouvernement a certes marqué une victoire politique mais sans aucun bénéfice économique.
Les débats sur l'autonomie de la Catalogne passionnent bien plus les Espagnols que la gestion de la crise économique. Mais peut-être les deux sujets sont-ils liés: à l'heure où le monde entier ne jure plus que par le retour d'un «Etat fort» pour lutter contre la crise, Madrid est sans cesse contesté dans ses choix par les 17 communautés espagnoles. De la fusion des caisses d'épargne aux réformes de fond que l'Espagne doit engager, enquête sur le grand désordre communautaire.
Tout semble avoir été dit sur le très vague accord de Copenhague.Pourtant, il reste bien des mystères à éclaircir pour comprendre ce qui s'est jouéle week-end dernier en conclusion de la conférence sur le climat, Cop 15. Passage en revue des questions importantes de Copenhague, et de leurs conséquences.
C'est un chiffre qui devrait faire sensation, et pourtant ilne provoquera presque aucun débat : le montant total des exonérations decotisations de Sécurité sociale a atteint le record de 30,7 milliardsd'euros en 2008, soit un niveau quasi identique au déficit prévu pour cettemême Sécurité sociale pour 2010. Cette statistique révèle les dérives de la politique sociale française et leseffets d'aubaine pour les entreprises. Parti pris.
A quoi joue l'Espagne ? Un chômage à bientôt 20%, une crise immobilière, une dette qui inquiète les marchés financiers... Pour sortir le pays du marasme, Zapatero a décidé de ne pas faire comme les autres. A commencer par relever les impôts dès l'an prochain. Alors que l'Espagne va présider à partir du 1er janvier l'Union européenne, que vaut la politique anti-crise de l'un des derniers bastions socialistes en Europe ? Enquête et diaporama (cliquez sur la photo) sur une ville fantôme de Castille, piégée par la bulle immobilière.
L'échec de la conférence de Copenhague n'est pas seulement une mauvaise nouvelle pour le climat. Il met à mal l'Onu et le multilatéralisme dans la diplomatie du climat, et ne fait rien pour réduire les inégalités entre pays émetteurs de CO2. Retour sur un échec.
L'annonce de la décision de la commission des sanctions de l'Autorité des marchés financiers a été accueillie avec incrédulité: tous les dirigeants et actionnaires d'EADS, sur qui pesaient des soupçons de délit d'initiés, sont mis hors de cause. Cette décision pourrait se révéler être une bombe à fragmentation, déstabilisant l'AMF et EADS.
Si le vague projet d’accord envisagé à Copenhague ne permet même pas de limiter la hausse de la température au-dessous de deux degrés, alors à quoi sert-il ? Au mieux, à gagner du temps. Question lancinante sur fond de déception, à la veille de la fin de la conférence.
Publiée jeudi 17 décembre dans la nuit, la “note de conjoncture” de l'Insee dessine pour la France le scénario d'une reprise «laborieuse» au premier semestre 2010, et une envolée du chômage (graphique). Ce sombre diagnostic vient contredire le chef de l'Etat qui s'était décerné un auto-satisfecit et invite à lui retourner la formule qu'il avait alors utilisée: «On doitquand même honnêtement se dire que la politique économique conduite y est pourquelque chose.» Parti pris.
Le tribunal des affaires de sécurité sociale de Nanterre a reconnu la «faute inexcusable» de Renault, trois ans après le suicide d'un ingénieur au Technocentre de Guyancourt. Cette décision marque une évolution majeure de la jurisprudence.
Les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet deserre des pays industrialisés et des grands émergents sont bien en dessous dece qu'ils devraient être pour garantir que la hausse des températures nedépassera pas 2 degrés Celsius. C'est ce qu'affirme une note interne confidentielle dusecrétariat de l'Onu, que Mediapart s'est procurée.Et notre live-blog «En direct de Copenhague»: cliquez ici.
Le 15 décembre, l'Union européenne et les pays producteurs d'Amérique latine ont conclu à Genève un armistice mettant en principe un terme à la «guerre de la banane». La fin de ce conflit vieux de vingt ans autour de l'accès au marché européen, le premier au monde, lève aussi une des hypothèques pesant encore sur le cycle de négociations de Doha. Elle signale l'effacement progressif de relations économiques post-coloniales. Pas trop tôt. Analyse.
En 2010, un million de demandeurs d'emploi indemnisés par l'assurance-chômage vont perdre leur allocation. Dixit... Pôle emploi! Selon l'économiste Xavier Timbeau (OFCE), la crise pourrait fairebasculer entre 500.000 et 1 million de personnes sous le seuil depauvreté.
La France vole-t-elle au secours de l'Afrique? C'est ce que pourraient laisser penser une déclaration commune Sarkozy/Zenawi, président éthiopien, et le fameux plan « France Afrique » de Jean-Louis Borloo pour sauver le climat. Mais à trois jours de la fin du sommet de Copenhague, cette initiative brouille les cartes et sème le doute chez une partie des Africains. Les flous dans le texte et la procédure de négociations menacent de créer un court-circuit. Explications.
Et si c'était encore pire qu'on croyait? Lundi, le cabinetTechnologia publiait la synthèse des 80.000 réponses des salariés deFrance Télécom sur leur malaise au travail. Accablant. Mais une autreétude remise le même jour, compilant 45 rapports de comités d'hygiène et de sécurité, fait apparaître encore plus crûment l'ampleur de la crise. De 2001 à 2008, France Télécom a détruit 44.700emplois: cela s'est fait à la hache. Mediapart a lu les 169 pages, annexes comprises... Décryptage.