Vue depuis Paris, l'agriculture biologique semble en plein essor. On dit qu'elle pourrait aussi profiter des nouvelles habitudes induites par la crise mondiale. Mais vécue depuis les terres des alentours du village de Saint-Hurial, en Ille-et-Vilaine, l'ascension du bio est beaucoup plus précaire. Les obstacles réglementaires, économiques et institutionnels pèsent lourds. Reportage en diaporama.
En accusant la France de protectionnisme dans la conception de ses mesures de soutien à l'automobile, la présidence tchèque de l'Union européenne, traitée de haut par Nicolas Sarkozy, lui a rendu habilement la monnaie de sa pièce. A la satisfaction évidente des autres partenaires européens de la France que l'attitude et les déclarations intempestives du chef de l'Etat français agacent. Dans le rôle de pompier-diplomate, François Fillon.
Il y a trois ans, il n'y avait que des champs sur cette colline. Aujourd'hui, c'est un lotissement où se sont installés beaucoup de jeunes couples de la classe moyenne. A la périphérie de Périgueux (Dordogne), Marsac-sur-l'Isle est une commune à la démographie très dynamique. Les maisons y poussent comme des champignons, grâce à un prix au mètre carré très attractif. Portrait de trois familles, ni pauvres ni riches, qui racontent des mois tout juste bouclés, des prêts (parfois à taux variables) qui grignotent le budget, et les prix qui augmentent. Retrouvez les vingt reportages publiés depuis le début de l'année en cliquant sur notre carte "Sur la route de la crise".
Barack Obama a choisi d'aller vite. La Chambre des représentants et le Sénat ont mis 24 heures pour tomber d'accord sur un plan de relance d'une ampleur exceptionnelle (789 milliards de dollars). Objectif : sauver ou créer 3,5 millions d'emplois d'ici deux ans. Au-delà de la victoire politique, le nouveau président devra se justifier sur de lourdes concessions – en matière d'éducation et de santé notamment. Retour, pour y voir plus clair, sur les différentes moutures du plan de relance, graphiques à l'appui.
La crise semble avoir levé quelques interdits. Brusquement, des députés, même de la majorité, osent poser des questions précises sur la rémunération des dirigeants des grands groupes. Les patrons du CAC40 ont touché en moyenne 4,7 millions d'euros en 2008. Le code de bonne conduite Afep-Medef ne paraît pas avoir épuisé le sujet aux yeux de la commission des lois de l'Assemblée nationale. Compte-rendu de l'audition de Jean-Martin Folz, président de l'influente association française des entreprises privées (Afep).
En pleine crise sociale, la CGT réfléchit à son organisation avant son congrès de décembre. La direction, emmenée par Bernard Thibault (photo), veut en faire le congrès de l'aggiornamento. En mai, elle portait un regard très sévère sur l'influence réelle du syndicat. Cette fois, elle s'est attachée aux structures, jugées bureaucratiques et à bien des égards nuisibles au militantisme. Objectif : adapter le syndicat au salariat d'aujourd'hui. Mediapart s'est procuré cette note qui plaide pour un grand ménage. Cliquez ici pour télécharger ce document de 20 pages.
S'il s'agit de prévenir la récurrence des crises financières, on doit distinguer les effets de tribune des hommes politiques sur les bonus des traders et la réflexion en profondeur désormais bien engagée chez les économistes et les régulateurs. L'aveu récent par Jean-Pierre Landau, sous-gouverneur de la Banque de France, que les banques centrales ont fauté en assistant passivement à la formation de bulles spéculatives, bouscule le dogme et annonce peut-être un changement de paradigme. Analyse.
Après l'A 380, l'avion de transport militaire A 400M est un deuxième sinistre pour EADS. Le programme a plus de trois ans de retard. Le groupe a déjà été obligé de provisionner 1,7 milliard d'euros pour couvrir les dépenses supplémentaires. Un rapport du Sénat, remis mardi 10 février, pointe les erreurs. Les négociations débutent en mars entre Etats européens pour savoir s'il faut ou non poursuivre ce programme et dans quelles conditions.
Avec les banquiers, Nicolas Sarkozy alterne: tantôt, il les tance et leur reproche les dérives de la finance; tantôt, il vole à leur secours, en mobilisant 22 milliards d'euros prélevés sur les fonds d'épargne, pour les aider à financer les PME. Mais les banques, libres de fixer les taux de ces prêts, pourront faire des profits... financés par les contribuables.
Renault et PSA vont recevoir chacun 3 milliards d'euros et Renault Trucks 500 millions d'euros sous forme de prêts remboursables en cinq ans. Ces aides doivent permettre aux deux constructeurs de se moderniser. Mais l'argent public risque d'abord de servir à les financer à court terme. En contrepartie, les directions de Peugeot et Renault se sont engagées à ne pas fermer de site en France et à limiter les licenciements.
Sur la route de la crise, beaucoup de conflits et de situations critiques restent invisibles, faute de porte-parole, de culture syndicale et par peur de trop s'exposer. Visite éloquente en Bretagne. Diaporama. Retrouver aussi ici nos précédentes étapes et notre carte de la Route de la crise avec vos témoignages.
La taxe carbone. Nicolas Sarkozy l'a évoquée, jeudi 5 février, dans son entretien télévisé consacré à la crise. Mais à quoi va-t-elle servir? Qui va la payer? Quels sont les enjeux? Pourquoi est-elle nécessaire? Quelles seront ses conséquences? Réponses avec Jean-Marc Jancovici, le spécialiste français de la fiscalité environnementale, qui a accordé un entretien à Mediapart.
Lors de son entretien télévisé, jeudi 5 février, Nicolas Sarkozy a annoncé la suppression de la première tranche de l'impôt sur le revenu, en suggérant que la réforme profiterait aux victimes de la crise. Trompe-l'œil parfait car le projet vise à achever le démantèlement de cet impôt entrepris par la droite depuis des années. C'est le principe de la progressivité, au cœur des valeurs de la République depuis la Déclaration des droits de l'homme de 1789, qui risque d'être remis en cause. Sans le dire, le chef de l'Etat œuvre en faveur d'une contre-révolution fiscale. Parti pris.
Au lendemain de l'intervention télévisée du chef de l'Etat, sans annonce majeure, trois économistes prennent la parole. Et pointent les failles et non-dits du discours présidentiel. Pour Frédéric Lordon, économiste au CNRS, le plan de soutien aux banques est voué à l'échec, parce qu'il accuse «un temps de retard sur l'état de la bataille». De son côté, Xavier Timbeau, de l'OFCE, exige une relance plus ambitieuse : «au moins 20 milliards d'euros» en plus, dès février. Quant à Jacques Rigaudiat, économiste proche du Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon, il livre un plaidoyer pour une autre politique sociale. (Cliquez sur le nom pour accéder aux entretiens.)
Les faillites bancaires sont devenues banales. Pas au Portugal où les relations entre le monde de la banque et celui de la politique traduisent une singulière promiscuité. La faillite du BPP et les conditions de l'appel au contribuable sous la houlette de la banque centrale portugaise ne manquent pas d'intriguer. Ancien premier ministre portugais, le président de la Commission européenne, José Manuel Durao Barroso, n'a pas jugé bon de se tenir à l'écart. Regrettable.
La prestation télévisée de Nicolas Sarkozy, jeudi soir, a donné lieu à des échanges pour le moins surprenants. Entre les questions sur la crise économique et ses effets sociaux qui n'ont pas été posées au chef de l'Etat et les habiletés ou les subterfuges dont celui-ci a usé, le débat a évité les principaux écueils. Des failles du plan de relance jusqu'aux paradis fiscaux, en passant par les licenciements ou encore la réforme de l'impôt sur le revenu, Mediapart détaille les non-dits, les demi-vérités ou les petits mensonges du débat. Parti pris.