François Fillon a annoncé, mardi matin devant les parlementaires UMP, l'abandon de la taxe carbone, cette réforme voulue et encore défendue ces derniers jours par Nicolas Sarkozy. Face à l'opposition grandissante de sa majorité, et du président du groupe UMP à l'Assemblée, Jean-François Copé, le premier ministre jette l'éponge. Depuis la censure du conseil constitutionnel de la loi votée l'hiver dernier, le pouvoir ne savait plus que faire de ce dossier.
Berlin ne veut toujours rien entendre: pas question de «donner de l'argent à la Grèce». Si la solution européenne pour sauver Athènes s'enlise, le FMI pourrait bien intervenir. Avec une question: les exigences d'austérité imposées par le Fonds seraient-elles encore plus sévères que celles fixées par la Commission européenne?
Pour cette journée de grèves et d'actions syndicales, Mediapart a interrogé Eric Heyer, économiste à l'OFCE. Nous lui avons posé les trois questions sociales que tout le monde se pose: la crise de l'emploi est-elle finie? Faudra-t-il partir en retraite plus tard? La rigueur est-elle inéluctable? Réponses en courtes vidéos.
Même si elle a gagné les élections, la gauche est encore loin de faire rêver. Elle n'a pas même de programme. A-t-elle seulement tiré les enseignements des outrances libérales dans lesquelles elle s'est laissée aller jusqu'en 2002? Pour elle, il n'y aura pas de reconquête possible sans un regard lucide sur son passé récent. Parti pris.
Avec la Grèce, l'Allemagne a manifestement décidé de faireun exemple. En poussant Athènes dans les bras du FMIet éventuellement hors de la zone euro, Berlin cherche la «crisesalutaire» qui permettrait de remettre une Union économique et monétaireépurée sur les rails de la vertu budgétaire. La France, premier emprunteur dela zone euro cette année, est prévenue. Analyse.
Mardi 23 mars, cinq syndicats sur huit ont organisé une journée de grèves pour l'emploi, les salaires et les retraites. Au moins 800.000 personnes ont défilé dans les 177 cortèges selon la CGT (380.000 selon le ministère de l'intérieur). Après les régionales, les manifestations montrent que les Français semblent essentiellement préoccupés par l'insécurité sociale croissante.
Selon nos informations, l'Elysée a choisi Yazid Sabeg, actuel commissaire à la diversitéet à l'égalité des chances, pour succéder à Anne Lauvergeon à la têted'Areva, le champion du nucléaire français. Cettenomination devrait être officialisée à la mi-avril. Le chef de l'Etat a aussi arrêté une réforme de la filière.
On n'en parle plus. Mais le malaise social reste profond chez France Télécom. Dix salariés se sont suicidés depuis janvier. Selon les syndicats qui se fondent sur l'audit social mené par Technologia, «entre 1000 et 2000» salariés fragilisés psychologiquement seraient «en danger».
Mediapart révèle l'ordonnance rendue mercredi par leConseil d'Etat, qui a refusé d'annuler la délibération du conseil d'administration de FranceTélévisions du 3 février. Cette décision autorise donc la poursuite de la procédure de privatisation. Les polémiques sont loin d'être closes.
Après la Grèce, le Portugal, l'Irlande, l'Espagne, etc., l'austérité est-elle programmée en France? Sommé par Bruxelles de réduire la dette et le déficit, Nicolas Sarkozy promet de ne pas augmenter les impôts. Ne reste donc qu'une solution : contracter les dépenses publiques. Autrement dit, un plan de rigueur. Explications.
En ces temps de campagne, c'est un livre qui va faire débat. Rédigé par plusieurs journalistes et un historien, l'ouvrage présente le programme élaboré en mars 1944 par le Conseil national de la Résistance sous le titre Les Jours heureux. Afin de montrer aussi à quel point la France s'est détournée de cette formidable ambition.
Mercredi 17 mars, France-Soir, quotidien qui n'en finit plus de mourir, se relance. Cette fois-ci, le fils d'un oligarque russe, Alexandre Pougatchev, y a mis les moyens: une campagne de 20 millions d'euros, un tirage de 500.000 exemplaires, un prix baissé à 50 centimes, des embauches et des débauchages. Une question: pourquoi?
Le basculement vers l'Asie de l'économie mondiale s'accélère. Nouvelle preuve: d'après un article présenté par l'OCDE lundi, l'Asie pourrait bientôt abriter 66% des classes moyennes de la planète, contre 28% aujourd'hui. Où il se confirme qu'il va falloir s'habituer à diviser la planète en Est/Ouest, plutôt qu'en Nord/Sud.
La privatisation de la régie de France Télévisions pourrait connaître unrebondissement. Saisi en référé par Christophe Girard, adjoint au maire de Paris chargé de laculture, le Conseil d'Etat s'est penché lundi 15 mars sur la légalité de la délibération du conseil d'administration du groupe public du 3 février. Il rendra son arrêt sous 48 heures. Mediapart publie les conclusions du conseil de Christophe Girard et donne la parole au requérant, dans un entretien vidéo.
La politique économique et sociale de Nicolas Sarkozy donne des clefs pour comprendre la défaite de l'UMP. Car elle a fonctionné comme un piège. Même s'il multiplie les mesures en leur faveur, le chef de l'Etat mécontente en effet de plus en plus les milieux d'affaires, en s'écartant des canons du libéralisme. Mais il alimente aussi une grogne sociale dans le pays de plus en plus forte, en conduisant une politique de déréglementation du marché du travail.
La crise grecque bouscule la fausse certitude qui veut qu'un pays ne fasse jamais faillite. Reste qu'il n'existe au niveau international aucun mécanisme juridique, comparable au régime des faillites type “Chapter 11” aux Etats-Unis, qui organise la négociation entre le pays débiteur et ses créanciers. Chaos et panique garantis. Pourtant un tel mécanisme a été proposé en 2002, avant d'être enterré par la volonté des Etats-Unis. A revoir tant qu'il est encore temps.