Sarkozy et Merkel veulent une réforme des traités européens d'ici mars, vers plus de discipline budgétaire. A Bruxelles, ils sont de plus en plus nombreux à s'inquiéter: à trop jouer en solitaire, le couple franco-allemand n'est-il pas en train d'accélérer l'effondrement de l'Union?
Directeur de l'Institut européen Brügel, l'économiste analyse les solutions à la crise de l'euro proposées par l'Allemagne et la France, les changements profonds et les risques qu'elles induisent. Il insiste sur l'urgence de penser un plan qui ne soit pas seulement punitif pour relancer l'Europe.
La rédaction de L'Expansion ainsi que d'autres salariés du groupe Express-Roularta qui édite le titre ont observé une journée de grève, jeudi 1er décembre pour protester contre «le dépeçage de L'Expansion».
Mathieu Magnaudeix, Laurent Mauduit et Martine Orange, ont répondu aux questions des lecteurs, relayées par Michel de Pracontal, sur la crise financière.
«La Banque du Canada, la Banque d'Angleterre, la Banque du Japon, la Banque centrale européenne, la Réserve fédérale américaine et la Banque nationale Suisse annoncent aujourd'hui des mesures coordonnées pour étendre leur capacité à fournir des liquidités au système financier mondial.»
Pour répondre très vite à la crise, Paris et Berlin envisagent d'instaurer de nouveaux mécanismes budgétaires au sein de la zone euro, dans le cadre de traités bilatéraux. Selon des spécialistes de droit constitutionnel, les procédures imaginées conduisent à des abandons importants de souveraineté. Si le projet est poursuivi en l'état, le traité ne pourra être ratifié sans un changement de constitution.
Les ministres des finances de la zone euro se réunissent ce mardi à Bruxelles pour préparer le sommet des 8 et 9 décembre. Sommet qui pourrait dessiner les contours d'une UE à deux vitesses: les pays notés «triple-A» s'engageraient à un contrôle très strict de leurs finances publiques. Une victoire de la rigueur pour Berlin, certes, sauf qu'à son tour, l'Allemagne est rattrapée par la défiance.
Dans son rapport semestriel, publié lundi 28 novembre, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) indique que la zone euro est entrée en «légère récession», avec une croissance annuelle pour 2011 de 1,6% avant 0,2% en 2012.
Lors de la dernière émission obligataire ratée allemande, la Bundesbank a acheté les titres boudés par les financiers, jouant ainsi le rôle de prêteur en dernier ressort de l'Etat allemand. C'est précisément la mission que Berlin refuse pour la BCE.
Alors que la France, selon l'OCDE, est retombée en récession, le chômage atteint un niveau sans précédent depuis 1999, avec 4,8 millions de chômeurs toutes catégories confondues. C'est le résultat d'une politique qui, au lieu de lutter contre la spéculation, la nourrit sans cesse, en multipliant des plans d'austérité qui étouffent l'économie, creusent les déficits et créent une misère exponentielle.
Le juge financier Renaud Van Ruymbeke oblige la Landsbanki Luxembourg, mise en examen pour escroquerie (notamment d'Enrico Macias), à verser la somme de 50 millions d'euros avant le 31 janvier dans le cadre de son contrôle judiciaire.
Même sans nouvelles défaillances au-delà de celle de la Grèce, il y aura des «conséquences très négatives pour les notes» des Etats européens, note Moody's.
Malgré l'abandon par Berlin de l'énergie nucléaire, la mobilisation outre-Rhin contre le convoi de déchets radioactifs parti jeudi de La Hague reste forte. Les militants ne font qu'à moitié confiance aux politiques. Et l'histoire du site de stockage de Gorleben ne leur donne pas tort. Par Thomas Schnee, Berlin.