François Fillon a levé le voile, mercredi soir, sur le plan d'austérité du gouvernement, loufoque autant qu'inégalitaire. Les grandes fortunes sont soumises à une contribution dérisoire dont toute la presse fait grand bruit, tandis que des mesures beaucoup plus lourdes et socialement douloureuses sont engagées, sans qu'il en soit fait la moindre publicité. Après avoir torpillé le bouclier fiscal, Nicolas Sarkozy malmène aussi l'autre réforme emblématique de son quinquennat, celle des heures supplémentaires. Parti pris.
Pour le spécialiste français des crises du capitalisme, la concordance des crises de la dette, aux Etats-Unis et en Europe, est mortifère. Elle inaugure une période à hauts risques, inédite, sur laquelle les politiques ont perdu prise. L'économiste milite pour une solution radicale: accompagner le défaut grec d'une nationalisation des banques européennes en difficulté.
Les marchés boursiers vont de capitulation en capitulation, signe de leur défiance sur les perspectives économiques, la santé des banques, la réponse des politiques. Et tout cela ressemble à un remake du Japon de la “décennie perdue”, ventes records de coffres-forts compris.
Révélée par Mediapart, la décision motivée de la Commission des requêtes de la Cour de justice de la République conduisant à l'ouverture d'une enquête sur Christine Lagarde est un tournant majeur dans l'affaire Tapie. Pour la première fois, une juridiction française suggère que « sous l'apparente régularité d'une procédure d'arbitrage se dissimule en réalité une action concertée en vue d'octroyer aux époux Tapie » un formidable magot prélevé sur les deniers publics. La patronne du FMI a tout à craindre de cette enquête, mais plus encore Nicolas Sarkozy. Parti pris.
En 2009, le groupe Total a versé 6,9 millions d'euros à l'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine pour un contrat gazier en Libye. Le directeur général du groupe, Christophe de Margerie, a personnellement supervisé l'opération, avec le feu vert de Claude Guéant, alors secrétaire général de l'Elysée. Mediapart publie les documents.
Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ne veulent pas (encore) en entendre parler. Mais de plus en plus de chefs d'Etat en sont convaincus: la zone euro doit émettre sa propre dette, si elle veut en finir avec la spéculation sur la Grèce ou l'Italie. Sauf que ce scénario vertueux est peut-être un peu trop simpliste.
En recevant mardi Angela Merkel, Nicolas Sarkozy rêvait une fois de plus d'enfiler le costume du «sauveur de l'Europe», idéal à huit mois de la présidentielle. Mais ses erreurs de communication, et les mesures d'austérité qui s'annoncent, le placent dans une situation délicate. Quant au PS, il peine à en tirer profit.
Du déclenchement des incendies et des pillages à Tottenham au contexte sociopolitique britannique dans lequel l'explosion s'est produite, retour sur une semaine de violence qui a déstabilisé l'Angleterre.
Dans le grand jeu de massacre des bourses mondiales, 7.000 milliards de dollars sont partis en fumée entre le 29 juillet et le 11 août. Beaucoup d'investisseurs y ont perdu des plumes. Mais certains spéculateurs, pariant sur la baisse des cours, s'en sont très bien sortis. Si leurs méthodes sont connues, difficile en revanche de savoir qui ils sont...
L'économie française a stagné au deuxième trimestre. Mais Bercy se refuse à réviser à la baisse ses prévisions pour 2011. En fait, c'est l'ensemble des engagements budgétaires que Paris a pris auprès de Bruxelles, qui semblent de plus en plus hors d'atteinte.
L'Europe a rendez-vous avec l'histoire. La crise a mis à nu les erreurs d'analyse, les fautes politiques, les aveuglements idéologiques. Les responsables européens n'ont plus qu'un court créneau pour reprendre en main la construction européenne. Ils doivent dire s'ils choisissent de la laisser sous la domination des marchés financiers et de la spéculation, ou s'ils lancent une vraie construction monétaire, en redéfinissant le rôle de la Banque centrale. La question est: le monde financier ou les peuples européens?
La cure d'austérité britannique a des conséquences très concrètes. Sans subventions, nombre d'associations ferment leurs portes. «Il va y avoir des émeutes», s'inquiétaient des jeunes fin juillet.
Si la réunion de travail de l'Elysée était censée rassurer, c'est raté. Elle a relancé la machine à rumeurs sur les marchés financiers, tant sur une possible dégradation de la note française que sur l'état de santé de la Société générale. Les bourses européennes se sont écroulées. Paris a perdu mercredi 5,45%. Cette panique pourrait permettre au monde financier d'arracher de nouvelles concessions aux gouvernements européens.
La crise financière offre une nouvelle occasion à Nicolas Sarkozy d'appeler tous les élus à approuver sa réforme constitutionnelle sur la réduction des déficits. La gauche dénonce une opération de communication tout en partageant un souci de maîtrise des comptes publics.
Face à la catastrophe annoncée, nous avons rendez-vous avec l'histoire. Car la crise actuelle ne résulte pas d'une inévitable fatalité économique ou d'une éphémère folie financière. Elle est la conséquence de politiques socialement criminelles, mensongères et amorales, qui, si elles ne sont pas défaites par les peuples, entraîneront nos sociétés dans une spirale de violences. Aussi est-il temps d'imposer des solutions s'attaquant à la racine du mal : réalistes parce que radicales. Parti pris.