Après l'été meurtrier, la rentrée brûlante. La Grèce au bord du défaut de paiement, les banques qui chancellent et se livrent à leur chantage habituel, les marchés qui paniquent. Et les politiques qui bafouillent. Mais à quoi au juste vous attendiez-vous?
Une nouvelle déroute bancaire menace. Le FMI et l'OCDE proposent de recapitaliser certaines banques. Des politiques de gauche et des économistes proposent de les nationaliser, pour régler la question des dettes des Etats à la racine et (enfin) assainir la finance.
La crise financière n'a pas seulement contraint la BCE à sortir des sentiers battus et à prendre des risques considérables. Elle a ouvert des brèches dans la belle unité de ses dirigeants. Représentant de l'Allemagne au directoire de la BCE et économiste en chef, Jürgen Stark a décidé de démissionner avant la fin de son mandat de huit ans (non-renouvelable) en 2014.
ArcelorMittal annonce la fermeture pour une durée indéterminée des deux hauts-fourneaux de Florange. Deux mille emplois sont à terme concernés. Il y a deux ans, l'affaire Gandrange, autre site ArcelorMittal, avait miné les débuts du quinquennat Sarkozy. La fermeture de Florange pourrait bien devenir le principal dossier social de la campagne.
Selon la Cour des comptes, la Sécurité sociale a enregistré un déficit historique de 29,8 milliards d'euros. Le chiffre vaut réquisitoire car le gouvernement laisse les comptes se dégrader, avec une arrière-pensée de plus en plus transparente: préparer la partition de la «Sécu» dont rêvent les assureurs sinon même une privatisation partielle. Parti pris en défense de la plus grande conquête sociale de l'après-guerre.
Quatre ans après le début du Grenelle de l'environnement, la plupart des dispositions censées instaurer un new deal écologique sont toujours dépourvues de décrets d'application. Mediapart s'est procuré le tableau de bord des textes réglementaires en attente.
Années d'austérité carabinée aux ordres du FMI, défaut sur la dette souveraine, violent discrédit de la classe politique et renouveau des mouvements sociaux... La zone euro en 2011? Non: l'Argentine en 2001. Dix ans après son effondrement, Buenos Aires peut dispenser quelques leçons aux Européens.
EDF a ouvert à Mediapart les portes de la centrale de Gravelines, la plus grosse installation nucléaire d'Europe de l'Ouest. Dix heures de visite guidée très, très personnalisée pour nous convaincre du parfait fonctionnement du site.
La dette grecque est désormais hors contrôle, selon un comité parlementaire. Cette situation avait été prédite par de nombreux experts. Pourtant, l'Europe s'entête à demander toujours plus d'austérité et ne propose à Athènes que de rajouter de la dette sur la dette.
Selon nos informations, Schneider Electric, l'un des plus vieux groupes industriels français, va se délocaliser partiellement à Hong Kong. Trois des sept directeurs généraux du groupe ont quitté le siège français pour s'y installer. Le patron du groupe, Jean-Pascal Tricoire, va faire de même. Pour le gouvernement, c'est un camouflet: il a apporté son aide au groupe au motif qu'il s'agissait d'un « champion français ».
Lors de la présentation de son plan d'austérité, le 24 août, François Fillon a omis de préciser que, sous des apparences techniques, l'une des mesures aurait pour effet de majorer la CSG, que paient tous les salariés. La mesure rapportera 600 millions d'euros, soit trois fois plus que la taxation microscopique des plus hauts revenus dont l'Elysée a fait si grand cas.
L'Insee révèle que la France comptait 8,2 millions de pauvres en 2009 et que le niveau de vie médian était seulement cette même année de 1.590 euros par mois. Un spectaculaire creusement des inégalités beaucoup moins du fait de la crise que de la politique impulsée par Nicolas Sarkozy.
L'aumône demandée à une minorité de très riches n'est que l'alibi d'une rigueur pour le plus grand nombre. Grossière, la manœuvre a été accompagnée d'une opération de diversion avec l'appel «Taxez-nous!» du Nouvel Observateur. Cette entourloupe dit aussi la peur qui habite cette présidence et l'oligarchie qui l'entoure.
A défaut d'avoir réussi à ranimer une économie américaine toujours chancelante, le président de la Réserve fédérale, Ben Bernanke, a promis aux Américains des lendemains lointains qui chantent, dans le trop attendu discours de Jackson Hole. Et il a renvoyé les politiques à leurs responsabilités.
4,4 millions de Français étaient au chômage fin juillet. Un record. Jusqu'alors, la progression du chômage était tirée par les hommes. Il progresse aujourd'hui davantage chez les femmes.
La crise financière globale a marqué le retour en force des politiques keynésiennes... et de leur échec. Guère surprenant pour qui a lu L'Homme oublié, où l'historienne libérale de l'économie, Amity Shlaes, revisite l'expérience du New Deal, la politique qui s'est trouvé une théorie.