L'Elysée avait exigé que les banques qui profitent des aides publiques renoncent aux bonus, ce qui n'a pas empêché des instances régionales des Caisses d'épargne de voter une cascade de bonus, en Bretagne-Pays-de-Loire, en Ile-de-France ou encore en Loire-Drôme-Ardèche. Le syndicat Sud-Caisses d'épargne, qui s'en est indigné en comité de groupe, jeudi 3 mars, a d'ailleurs déposé une plainte pour prise illégale d'intérêt contre François Pérol, le nouveau patron de l'Ecureuil, après l'association anti-corruption Anticor et l'association Contribuables associés.
C'est sans doute la décision la plus spectaculaire du G-20 de Londres : l'établissement de trois listes publiques de paradis fiscaux. Certains Etats, comme l'Uruguay, les Philippines ou le Costa Rica, sont désormais directement menacés de sanctions. Une véritable «révolution», selon le spécialiste Christian Chavagneux.
Les interrogations restent nombreuses à la lecture du communiqué du G-20 de Londres, publié jeudi 2 mars en fin d'après-midi. Au-delà d'une poignée d'annonces spectaculaires, sur le FMI et les paradis fiscaux, le sommet que tout le monde attendait est loin d'avoir tenu toutes ses promesses. Premiers éléments de décryptage des principales annonces londoniennes.
Un document encore confidentiel du groupe Veolia le confirme: Walter Butler, le patron du fonds vautour BPC (Butler Capital Partners) a empoché cinq fois sa mise, soit 73 millions d'euros, en revendant la participation prise dans la SNCM au moment du renflouement/privatisation de la compagnie maritime qui dessert la Corse.
Une opération qui a coûté des centaines de millions d'euros au contribuable et qui apparaît bien aujourd'hui comme un bradage.
Mais à quoi joue Angela? Au G-20 de Londres, la chancelière allemande, porte-parole de l'Europe, va plaider pour une grande sagesse en matière de plans de relance, tandis qu'Américains et Britanniques l'exhortent à faire plus pour sauver l'économie mondiale. Mais ces demandes se heurtent à un tabou profondément ancré dans la mémoire collective allemande: la peur d'un Etat trop fort et le rejet de politiques budgétaires trop ambitieuses.
Bermudes, Jersey, La Barbade: des îlots aux noms exotiques, dans le collimateur des grandes puissances à l'occasion du G-20 de Londres. Désignés comme paradis fiscaux, ils se rejettent l'accusation entre eux mais dénoncent également l"hyprocrisie des grandes puissances, qui ont largement profité de ces situations quand elles ne pratiquent pas elles-mêmes le secret bancaire.
Le parquet de Paris a ouvert, mercredi 1er avril, une enquête préliminaire pour «prise illégale d'intérêts» à la suite de la nomination de l'ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée, à la tête de l'ensemble Caisse d'épargne-Banque populaire. Une affaire largement nourrie des révélations de Mediapart.
Alors que le G-20 se réunit à Londres, jeudi 2 avril, à la faveur d'un sommet capital pour sortir de la crise, Mediapart propose un abécédaire des douze sujets-clés abordés par les participants afin de mieux comprendre les enjeux et les points durs, parmi lesquels les divergences d'appréciation entre les Etats-Unis et le couple franco-allemand sur les réponses à apporter à la situation économique et financière.
A peine publié, le décret sur les rémunérations des dirigeants d'entreprises aidées est mort-né. «Il est loin d'épuiser le sujet», constate Alain Juppé, qui se prononce en faveur d'un «dispositif plus global et plus pérenne» pour encadrer les rémunérations. Le gouvernement refuse, cependant, toute législation et toute mesure coercitive en la matière, jugeant le dossier anecdotique. La rémunération des dirigeants des entreprises est pourtant au cœur de la doctrine néo-libérale et des ruptures sociales. D'ailleurs, le premier ministre britannique s'apprête à demander au G-20 une réglementation mondiale sur la rémunération des banquiers.
Le décret sur la rémunération des patrons d'entreprises aidées a été publié au Journal officiel, mardi 31 mars. Et l'opposition dénonce déjà une mesure insuffisante. Etat des lieux dans les autres pays.
La richesse de la zone euro devrait se contracter de 4,1% en 2009, a prévenu mardi 31 mars l'OCDE. Alors que le chômage est en train d'exploser sur le continent, John Monks, patron des syndicats européens, détaille à Mediapart ses attentes à la veille du sommet du G-20, à Londres. Il s'inquiète de l'«auto-suffisance» des dirigeants européens, qui refusent toute nouvelle relance budgétaire et affirme: «L'Europe doit faire beaucoup plus.» Entretien.
Le sommet du G-20, jeudi 2 avril, à Londres doit, à en croire le projet de communiqué qui circule, confirmer l'engagement de novembre dernier à résister aux tentations protectionnistes. Mais le second rapport, non public, du groupe ad hoc de surveillance de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en témoigne: le protectionnisme progresse bel et bien, même s'il avance masqué. Une dérive inquiétante dont les pays en développement seront les premières victimes.
Après les stock-options, Daniel Bouton se retrouve au cœur d'une nouvelle polémique: sa retraite chapeau. Selon lexpress.fr, le président de la banque va toucher 1 million d'euros de retraite chapeau par an à son départ. Dans les faits, celle-ci sera un peu moindre. Selon les chiffres du rapport annuel de la Société générale, elle s'élèvera à 725.000 euros par an. Mais il faut y ajouter les dispositifs légaux de retraite complémentaire et sa retraite comme ancien haut fonctionnaire. Au total, Daniel Bouton pourrait prétendre, selon nos estimations, à près de 950.000 euros par an, soit 125 fois le minimum vieillesse. Voir le droit de réponse de la Société générale en page deux
Ils sont en grève depuis six semaines. Pas, comme ailleurs, parce que leur usine ferme. Mais par peur d'une délocalisation de leurs emplois à Singapour qu'ils pressentent inéluctable d'ici quelques mois. Lundi, les salariés de FCI, une usine de Mantes-la-Jolie (Yvelines), sont passés à l'action afin d'essayer d'obtenir de la direction des engagements sur l'avenir du site. Pendant quatre heures, ils ont retenu leur patron au siège de l'entreprise, à Versailles. Le climat était très nerveux. Reportage son et photos.
S'il doit y avoir un seul accord lors du sommet du G-20 à Londres, le 2 avril, ce sera sur les paradis fiscaux, pronostique Daniel Lebègue dans un entretien à Mediapart. Le président de la section française de Transparency International assure que les participants sont tous d'accord désormais pour lutter contre la fraude et l'évasion fiscale. «Mais du côté des paradis fiscaux, les choses bougent aussi», dit-il. Certains pays, dont la Suisse, le Luxembourg, l'Autriche, Singapour, viennent d'annoncer qu'ils allaient souscrire aux préceptes de l'OCDE et modifier leur législation.