On connaît enfin la liste nominative des bénéficiaires des principales subventions agricoles de la PAC. Mediapart publie celle des 730 plus importants en France, extraite des données du ministère de l'agriculture par l'ONG farmsubsidy.org. Mais il y a encore beaucoup à faire pour que le citoyen (et contribuable) européen puisse comprendre le pourquoi de ces largesses. Petite plongée dans ces chiffres de la honte.
Retour sur le marasme économique français. De l'effondrement des exportations et des mises en chantier, à l'endettement des ménages, en passant par la production automobile en berne, portrait, en douze indicateurs, d'une conjoncture pas véritablement réjouissante. Qu'on se rassure : jusqu'à présent, la consommation des ménages tient (à peu près) le coup.
La volonté de Dassault d'imposer son pouvoir et de changer la présidence de Thales passe mal auprès des administrateurs du groupe d'armement. Pour beaucoup, l'avionneur se comporte comme si Thales était sa chose. Loin de s'opposer à cette mainmise, l'Etat semble plutôt venir au secours de Dassault. Il a déposé une résolution pour renforcer son pouvoir dans le groupe. Le conseil a répliqué en invoquant le droit des sociétés et les règles de gouvernance. Derrière cette bataille juridique et feutrée, se joue le statut futur de Thales.
Mercredi 29 avril a été une belle journée pour le président de BNP Paribas. Coup sur coup, Michel Pébereau, conseiller très écouté de l'Elysée, a appris la démission de Daniel Bouton, son rival de toujours, de la Société générale et l'approbation des actionnaires belges et hollandais de Fortis. Après sept mois de tractations, la banque belge est désormais à portée de main de la banque française.
Le président de la Société générale a annoncé, mercredi 29 avril, dans Le Figaro, sa démission à partir du 6 mai. Cette décision était attendue et inévitable. Depuis l'affaire Kerviel en janvier 2008, les scandales se succèdent dans la banque. Daniel Bouton se dit victime d'un vrai harcèlement. Mais pas seulement de la part de la presse. L'Elysée, le milieu d'affaires, son état-major mais aussi les salariés souhaitaient le départ de ce président, devenu le symbole d'une classe dirigeante autiste. Sa démission pourrait ne pas suffire à ramener le calme car c'est un changement de culture que réclament les salariés de l'établissement.
L'OCDE a publié, mardi 28 avril, son étude économique sur la France. Sombres prévisions, comme il se doit. Recommandations orthodoxes, comme on peut s'y attendre. Mais aussi une analyse synthétique de la perte de compétitivité face à une Allemagne qui a changé de jeu depuis l'an 2000. C'était avant la crise financière. Et demain?
La révélation par Libération d'une nouvelle affaire à la Société générale a exaspéré les salariés de la banque. Après l'affaire Kerviel, les stock-options, les retraites chapeaux, ce nouveau fiasco est de trop. Les démentis peu clairs de la direction niant des pertes de 5 milliards d'euros ne les ont pas convaincus. Les syndicats étudient la possibilité de faire jouer leur droit d'alerte, afin d'obtenir une expertise indépendante sur la situation réelle de la banque. Les salariés ont l'intention de se faire entendre dès l'assemblée générale de la banque le 19 mai. Ils sont les premiers actionnaires de la banque avec 7% du capital.
La prochaine réunion de l'Union sociale pour l'habitat, organe qui regroupe tous les offices HLM, ce mardi, s'annonce agitée. A l'ordre du jour : la vente en bloc des 35.000 logements sociaux en Ile-de-France prévue par Icade. Lors de la dernière réunion du bureau de l'Union sociale qui s'est tenue la semaine dernière, quatorze des quinze membres ont déjà fait savoir leur opposition au projet. Le mouvement risque de s'amplifier. Car, au fil des jours, les élus et les présidents d'offices HLM découvrent l'opération conçue par la filiale immobilière de la Caisse des dépôts. Et plus ils avancent, plus ils sont contre le montage, tel qu'il leur est proposé.
InternationalDurban II: Aussi polémique et inutile que Durban IZuma à la barre du continent africainCrise alimentaire: qui se souvient des promesses?FranceJulien Coupat: «L'antiterrorisme, forme moderne du procès en sorcellerie»Nicolas Sarkozy ou le mépris du mondeA Calais, quand Eric Besson veut fermer la «jungle»... EconomieElucubrations printanières autour de la reprise«La crise risque d'accroître la souffrance au travail»La «lutte internationale» des «Contis»Culture-IdéesJ. G. Ballard : écrivain contemporain Dominique A en neuf lettresL’Afrique filmée par ses marginaux
Au vu des plans de relance, la crise financière a-t-elle tué l'économie verte? Au contraire, les Etats-Unis, la Chine et la Corée veulent sortir de la récession par des «green deals», analyse l'économiste Pavan Sukhdev, au lendemain d'un nouveau discours de Barack Obama appelant à une «révolution» énergétique. Chargé d'un rapport sur l'économie mondiale de la biodiversité, le chercheur indien met en garde contre les effets pervers des subventions qui freinent le «verdissement» des économies. Entretien.
De notre envoyé spécial en AllemagneUn millier de salariés de l'usine Continental de Clairoix dans l'Oise, dont la fermeture est programmée pour 2010, se sont déplacés, jeudi 23 avril, en Allemagne, à Hanovre, pour manifester avec leurs collègues allemands, en marge de l'assemblée générale du fabricant de pneumatiques. Un défilé calme après le saccage de la sous-préfecture de Compiègne, mardi 21 avril, en attendant l'annonce des montants des primes de départ. «C'est là que ça risque de péter», pronostique un salarié.(Cliquez sur la photo pour lancer le diaporama.)
Un milliard de personnes souffrent de la faim sur la planète. Et le G-8 des ministres de l'agriculture, réunis en Italie jusqu'à lundi dernier, le 20 avril, n'a pu que constater que le monde est «très loin» d'avoir atteint ses objectifs en matière de malnutrition. Un an après les «émeutes de la faim» et le sommet de la FAO à Rome, qu'est en effet devenue la promesse de Nicolas Sarkozy d'un «Partenariat mondial pour l'alimentation et l'agriculture»? Le pilier financier a été discrètement mis en sommeil, crise économique oblige. Et le volet politique fait l'objet d'âpres négociations. Décryptages.
Dans son dernier ouvrage, Patrick Coupechoux, spécialiste de la psychiatrie, s'est penché sur la souffrance psychique. Résultat: un livre –La Déprime des opprimés– centré presque exclusivement sur la souffrance au travail. L'auteur fait l'hypothèse qu'elle est en grande partie à l'origine de la «déprime» des Français. «Le travail est au cœur de cette souffrance, dit-il dans un entretien à Mediapart. Or depuis trente ans, il a été nié.» Patrick Coupechoux propose de repolitiser la question du travail. De se poser la question de son sens, et non plus de gloser sur son utilité ou sa disparition. Une urgence d'autant que la crise, avec ses destructions massives d'emplois, risque de retarder la prise de conscience. Entretien.
Prises de risques démesurées, paris perdants... La déroute des traders semble remettre en cause la figure d'un acteur économique rationnel. De Keynes aux prix Nobel Kahneman et Tversky, plusieurs économistes ont démonté la théorie d'un homo œconomicus réfléchi et maîtrisant ses choix. Aujourd'hui, la neuro-économie apporte la preuve de l'irrationalité de bon nombre de décisions économiques. Mediapart a interviewé Alain Berthoz, professeur au collège de France (photo).
Un an après les «émeutes de la faim», l'insécurité alimentaire continue de faire des ravages. A partir de ce samedi 18 avril s'ouvre en Italie un G-8 des ministres de l'agriculture, une première dans l'histoire de ces réunions internationales, pour mieux coordonner l'action des pays riches face à la crise alimentaire. Sur le terrain, en Afrique, la situation s'est encore dégradée. Au Burkina, l'un des pays les plus pauvres de la planète, les autorités misent désormais sur la relance de la production de riz. Un exploit quasi impossible en pleine savane... Reportage à Bobo-Dioulasso, à deux pas de la frontière avec le Mali, où éclatèrent les premières «émeutes de la faim» de toute l'Afrique noire.
Des faits nombreux, révélés par Mediapart, établissent que l'autorité de tutelle des marchés financiers au Luxembourg n'aurait pas dû donner son agrément à la Sicav Luxalpha, à laquelle ont souscrit des investisseurs français, grugés dans cette fraude. L'Autorité des marchés financiers (AMF) manifeste en France une prudence incompréhensible face à ce scandale, comme l'atteste une lettre confidentielle en date du 24 décembre 2008 du patron de cette institution, Jean-Pierre Jouyet.