Économie et social

Richissime ou en faillite: «La France, combien ça vaut ?»

Économie et social

Mercredi 15 avril à 20h45, la chaîne Planète diffuse le téléfilm de 90 minutes La France, combien ça vaut?, nouvelle contribution au débat sur la «faillite» potentielle de l'Etat d'un pays parmi les plus riches de la planète. Avec un excellent André Dussolier dans le rôle du «huron» et les contributions de Jean-Paul Fitoussi, Joseph Stiglitz, Nicolas Baverez, Michel Rocard, Jack Lang, Philippe Marini et Corinne Lepage. Présentation.

Pour l’Elysée, il n’y a plus d’urgence à mesurer le bonheur

Économie et social — Entretien

Où en est la «commission Stiglitz»? Chargé il y a un an de mettre sur pied des indicateurs alternatifs au Produit intérieur brut (PIB), ce collectif de 22 économistes, dont quatre prix Nobel, devait rendre ses travaux à Nicolas Sarkozy à la mi-avril. Il s'agit de trouver des instruments de mesure du bien-être des populations, prenant en compte les inégalités sociales et l'environnement. Mais l'Elysée a changé d'avis et repoussé à septembre toute publication. Dans un entretien exclusif à Mediapart, un membre de la commission, l'économiste français Jean Gadrey (photo), s'inquiète de ces changements de cap. Il refuse tout «alignement du calendrier des travaux scientifiques sur celui de l'Elysée». Et dénonce le fonctionnement de la commission en «société secrète».

Séquestrer son patron: c'est mal, mais ça marche

Économie et social — Note de veille

La France serait-elle au bord de l'embrasement? Oui, si l'on en croit l'avalanche de commentaires déclenchée par quelques récentes séquestrations de dirigeants, très médiatisées. A chaque fois ces opérations (punies par le code pénal) ont permis aux salariés d'améliorer le plan social qui leur était proposé. Mais de telles actions n'ont rien de nouveau comme en témoignent les archives de la télévision.

Affaire Pérol: plaintes, enquête et arrière-pensées

France

Audition de François Pérol par la brigade financière; annonce d'une nouvelle plainte, à l'initiative cette fois de la CGT; critique publique d'un membre de la Commission de déontologie: l'arrivée de l'ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée à la tête des Caisses d'épargne et des Banques populaires n'en finit pas de faire des vagues. Et les menaces contre lui se font de plus en plus nombreuses. Au point, selon Le Parisien, que le parquet de Paris chercherait une parade juridique: il s'emploierait à vérifier si l'immunité pénale dont profite le chef de l'Etat le temps de son mandat ne pourrait pas aussi couvrir ses principaux conseillers, en particulier le secrétaire général de l'Elysée et le secrétaire général adjoint.

Retour sur le G-20: victoire à la Pyrrhus pour le Fonds monétaire international

Finance — Analyse

Il ne faut pas se laisser éblouir par les centaines de milliards de dollars et les déclarations d'auto-satisfaction. Le sommet du G-20 à Londres le 2 avril a confirmé la défaite du Fonds monétaire international dans sa tentative d'élargir son mandat à la régulation financière. Ce qui augure bien mal des suites qui seront données au rapport du groupe Trevor Manuel sur la réforme du fonds. Analyse.

Vivendi: un cadeau fiscal signé Nicolas Sarkozy

Économie et social

Les contribuables français vont être ravis de l'apprendre: ils vont participer à l'effacement des pertes de Vivendi Universal, héritées de la gestion de Jean-Marie Messier, jusqu'en 2011. Profitant d'un régime fiscal hors norme, qui lui a été accordé par le ministre des finances Nicolas Sarkozy, en 2004, le groupe s'est vu reverser chaque année entre 500 et 600 millions d'euros par le Trésor public. En 2008, cette restitution s'est élevée à 548 millions d'euros alors que le groupe avait réalisé un bénéfice avant impôt de 4,7 milliards.

Une première: la Caisse des dépôts affiche des pertes!

Économie et social — Parti pris

Pour la première fois de sa très longue histoire, la Caisse des dépôts et consignations va afficher des pertes. Selon Les Echos qui ont révélé l'information, celles-ci s'élèveraient à 1,5 milliard d'euros. L'accident historique de cette institution qui a depuis 1816 pour mission de veiller à l'épargne des Français serait uniquement dû à la crise financière. En fait, l'histoire était écrite d'avance. La Caisse paie l'utilisation sans vergogne de ses fonds par l'Etat. Celui-ci dispose de ses moyens financiers sans se préoccuper ni de l'intérêt de l'institution ni de la préservation de l'argent public. Parti pris.

Quand un juge raconte les paradis fiscaux...

Économie et social

Le jour où l'OCDE annonce triomphante qu'il n'y a plus aucun pays sur la liste noire des paradis fiscaux, il n'est pas inutile de lire Bernard Bertossa. «En 2008, il n'y a toujours pas de volonté sérieuse d'éradiquer la corruption et toujours pas de politique concertée en matière de lutte contre la grande criminalité d'argent», soutient l'ancien procureur général de Genève dans un livre d'entretien La Justice, les Affaires, la Corruption.

Affaire Tapie: l'Elysée a-t-il encore fait pression?

France — Parti pris

Nouveau rebondissement dans l'affaire Tapie: le tribunal de commerce de Paris a examiné, mardi 7 avril, un recours en révision introduit par Bernard Tapie, en vue d'annuler la mise en liquidation de son groupe prononcée en 1994, mais l'audience s'est tenue en l'absence du parquet. C'est le procureur de la République de Paris, Jean-Claude Marin, qui aurait pris cette décision. La Chancellerie n'aurait pas été informée par l'Elysée, qui pilote ce dossier depuis de longs mois. Les avocats de Bernard Tapie ont donc eu le champ libre. Poussant leur avantage, après la sentence du tribunal privé qui a alloué 390 millions d'euros à leur client, ils espèrent pouvoir détricoter tous les jugements antérieurs, ceux rendus par la justice ordinaire de la République.

Avec la crise, le travail informel se normalise

Travail

Vendeurs de rue à Buenos Aires, cireurs de chaussure à Ouagadougou, paysans saisonniers en Inde, etc., le travail informel ne s'est jamais aussi bien porté en ces temps de crise. Un rapport passionnant du Centre de développement de l'OCDE, publié mercredi 8 avril, décrit les contours de ce phénomène en plein essor, qui touche plus de la moitié des travailleurs dans le monde. Et constate que les pays émergents ne sont plus les seuls touchés. Dans les pages qui suivent, Mediapart propose trois comptes-rendus de ce même rapport, cumulatifs, à consulter en fonction de l'intérêt que vous portez à la question et du temps de lecture dont vous disposez.

Plan social, grève, éviction d'un syndicaliste: les patrons avaient tout prévu

Économie et social

La semaine dernière, une centaine de salariés de FCI Microconnections, une usine de Mantes-la-Jolie, avaient séquestré leur patron. En grève depuis six semaines, ils craignaient des licenciements. Le PDG niait. Mediapart s'est procuré une note interne de la direction qui prouve qu'un plan social est prévu pour novembre. Tout y est planifié: la façon dont le plan social sera annoncé et dont la direction affrontera une grève probable, la tactique pour briser le mouvement, et l'éviction finale du délégué syndical CGT.Mardi 7 avril, direction et syndicats tentent une première médiation pour sortir d'un mois et demi de grève.

Après le G-20, les Latinos s’inquiètent du retour du grand méchant FMI

International

Le G-20 de Londres laisse la presse latino-américaine sceptique. Pour une raison simple: en consacrant le retour au premier plan du Fonds monétaire international, le sommet parie sur une institution détestée par tout un continent ou presque, pour y avoir appliqué des plans d'ajustement structurels aux effets dévastateurs dans les années 1990. Et les promesses de Dominique Strauss-Kahn d'un «nouveau FMI» n'y changent rien.

Affaire Tapie : la bataille judiciaire reprend sur deux fronts

Justice

Nouveaux rebondissements dans l'affaire Tapie: plusieurs personnalités, parmi lesquelles François Bayrou, président du Modem, le député (Nouveau centre) Charles de Courson et deux avocats, dont Me Geneviève Sroussi, ont écrit à la présidente du tribunal administratif de Paris, la pressant d'examiner les différents recours qu'ils ont introduits. Mediapart publie en exclusivité ces trois correspondances. Par ailleurs, Bernard Tapie a introduit une demande de révision de sa mise en liquidation, prononcée en 1994. Le tribunal de commerce y consacre une audience, mardi 7 avril.

Stock-options, parachutes: enquête sur l'Etat complice

France — Enquête

L'Elysée ne cesse d'exhorter les patrons à devenir exemplaires en matière de rémunérations. Mais quand l'Etat est actionnaire, incite-t-il vraiment à la modération qu'il prône aujourd'hui? Pas vraiment. Et même tout au contraire. De GDF Suez à Safran en passant par Renault, ses administrateurs apparaissent bien compréhensifs à l'égard des pratiques de rémunérations directement inspirées du privé. Revue de détail des largesses sur lesquelles l'Etat a accepté de fermer les yeux. Ici, il pleut des stock-options par millions d'euros, là, en pleine crise sociale, un colossal parachute doré est discrètement voté: Mediapart a mené l'enquête sur l'Etat-hypocrite. Ou si l'on préfère sur l'Etat-complice.

Rémunération des patrons: quand le Sénat se rebiffe...

France

Avec la publication de son décret, mardi 31 mars, le gouvernement pensait avoir enterré la délicate question des rémunérations patronales. Erreur. Dès le lendemain, le Sénat a voté un amendement étendant l'interdiction des bonus et des stock-options aux dirigeants des entreprises qui ont le Fonds d'investissement stratégique comme actionnaire. Bercy a tout tenté pour venir à bout de ce texte. En vain. La Commission mixte paritaire a adopté au soir du jeudi 2 avril le même texte, ouvrant pour le gouvernement un dangereux précédent. Dimanche soir, Christine Lagarde se déclarait finalement prête à reprendre le dispositif prévu par le Parlement.

G-20: ce qu'on voit et ce qu'on ne voit pas

Économie et social — Parti pris

Le 2 avril, les choses importantes ne se passaient pas à Londres au G-20, mais à New York où le FASB, organisme gérant les règles comptables aux Etats-Unis, abandonnait l'évaluation à la valeur de marché pour les actifs toxiques plombant le bilan des principales banques menacées d'insolvabilité. Eternelle actualité du proverbe chinois: «Quand le sage montre la lune, l'imbécile regarde le doigt.» Parti pris.