Syndicat majoritaire chez EDF, la CGT se trouve prise en porte-à-faux face aux derniers mouvements sociaux. «Nous sommes pris entre Sud et la direction», reconnaît un délégué syndical. Mais les salariés rendent aussi le syndicat comptable des changements intervenus dans l'entreprise publique au cours des cinq dernières années, et du malaise qu'ils ressentent face aux évolutions. Des non-dits pèsent car il y a bien eu un «deal» entre Nicolas Sarkozy et Bernard Thibault au printemps 2004 au moment du changement de statut. Et le président de la République n'a pas respecté ses engagements. Enquête.
Selon les estimations de la FAO, un milliard vingt millions de personnes souffrent de la faim dans le monde. La crise économique, la montée du chômage et la hausse des prix ont contribué à aggraver la situation des personnes touchées par la sous-alimentation.
EDF réalise désormais la moitié de son chiffre d'affaires à l'étranger. Mais cette conquête internationale s'est faite au prix fort. Dernier exemple en date: British Energy. Le groupe nucléaire britannique a été racheté au moins 50% trop cher. Y a-t-il une fatalité à ce que le groupe français surpaye toutes ses acquisitions? Cette affaire ravive les mauvais souvenirs liés au rachat d'Edison en Italie. Le groupe a failli s'y ruiner. Un rapport d'audit a été réalisé sur cette opération italienne. Il conclut, selon nos informations, à l'existence d'une manipulation de cours et de délit d'initiés.
14% des agents de Pôle emploi ont fait grève, jeudi, contre les conséquences de la fusion entre l'ANPE et l'Unedic et pour réclamer des moyens. Parmi les nouveaux chômeurs qui affluent au guichet, il n'y a pas que les licenciés. Des centaines de milliers d'intérimaires disparaissent en silence: ils sont la première variable d'ajustement de la crise. Le nombre de missions d'intérim s'effondre (graphique). Focus sur ces invisibles de la crise, dont les rangs devraient encore grossir au cours des prochains mois avec l'arrivée de 600.000 jeunes sur le marché du travail à la rentrée.
La tension monte entre la direction d'EDF et les salariés des centrales nucléaires. Alors que des mouvements de grève désorganisent la production et la maintenance des sites, EDF a décidé de réquisitionner les salariés grévistes. Ce conflit marque une rupture dans la tradition de l'entreprise publique. Au-delà des revendications salariales, les travailleurs du nucléaire sont inquiets sur l'évolution de leur métier, la montée d'une sous-traitance qui assume 80% des tâches dans les sites. Les appétits financiers qui s'expriment autour du parc nucléaire français les angoissent.
Omerta sur les chiffres, artifices comptables, sauvetages nationaux au cas par cas: les gouvernements européens ont appliqué à la crise bancaire systémique tous les «remèdes» qui garantissent sa prolongation indéterminée. Le tout dans un vide institutionnel abyssal puisque aucune institution européenne n'a de mandat pour se saisir du dossier. Avec la création temporaire d'une «Treuhand» bancaire européenne, les chercheurs Adam Posen (PIIE) et Nicolas Véron (Bruegel) démontrent que ce ne sont pas les solutions qui manquent. C'est la volonté politique. Analyse.
Ce devrait être un plébiscite. Le 17 juin, EDF lance un grand emprunt national à destination des particuliers. La direction du groupe d'électricité veut faire de cette levée de fonds une opération de communication pour affirmer son statut d'entreprise préférée des Français. Peu de chose pourtant subsiste de l'ancienne entreprise publique. Avec l'accord des responsables politiques, EDF a été démantelé, éclaté en morceaux pour répondre aux impératifs de la concurrence de Bruxelles. «Je ne pensais pas que cela arriverait», constate aujourd'hui l'ancien patron d'EDF, Marcel Boiteux (vidéo). Enquête.
C'est une étrange «université populaire partici- pative» que Ségolène Royal a organisée lundi 15 juin à la mairie du IVe arrondissement de Paris. Non pas à cause du thème du débat : «Quel nouveau modèle de développement économique et social pour l'après-crise?». Mais à cause de la personnalité des intervenants que l'ex-candidate socialiste à l'élection présidentielle avait conviés pour apporter leur expertise, tels l'essayiste Jacques Attali ou encore l'économiste Jean-Paul Fitoussi, qui sont l'un et l'autre devenus des familiers de l'Elysée. Parti pris.
Les CE européens (CCE) servent-ils à quelque chose ? Sont-ils de simples chambres d'enregistrement ou ont-ils des moyens d'action ? La nouvelle directive européenne visera à « assurer l'effectivité des droits d'information et de consultation transnationale » mais pas avant deux ans. Tour des pratiques dans les CEE de Sanofi Aventis, Scor, GDF Suez et HP.
Ce ne serait pas la déflation qui menace l'économie mondiale, en dépit d'une baisse des prix en trompe-l'œil et temporaire, mais bien un retour de l'inflation galopante des années 70, voire pire. Une inflation non pas monétaire mais budgétaire, fabriquée par l'explosion de la dette publique sous l'effet des politiques de sauvetage des banques et des tentatives de relance de l'activité. Les banques centrales, particulièrement la Fed américaine, seront impuissantes face à un mécanisme adossé à un concept récent et controversé, «la théorie budgétaire du niveau des prix». Pas vraiment simple mais d'un intérêt majeur pour tenter de comprendre l'avenir. Analyse.
Malgré la faible mobilisation des Français lors de la journée d'action intersyndicale du samedi 13 juin (150.000 participants selon la CGT, 71.000 selon le ministère de l'intérieur), les membres du gouvernement et les stratèges de l'UMP se sont bien gardés de persifler, bien au contraire. Ainsi, Brice Hortefeux, ministre du travail, des relations sociales, de la famille, de la solidarité et de la ville, a affirmé tenir compte des «inquiétudes qui se sont exprimées». Les réformes sévères qui s'annoncent contraignent le gouvernement à maintenir le dialogue avec des acteurs clairement identifiés: les grandes centrales syndicales, aujourd'hui dans la nasse.
Une semaine après le succès électoral d'Europe Ecologie, Nicolas Hulot réunissait samedi à Paris les signataires de son Pacte écologique. Objectif: lancer une phase d'action d'écologie participative, avec l'ouverture d'une consultation du grand public sur «le monde de demain». L'animateur télé et figure de la société civile écolo annonce un durcissement du discours de sa fondation face à la crise climatique. Reportage vidéo sur un meeting au style œcuménique, brassant discours radical et variété commerciale.
Que sont-ils devenus? Comment vivent-ils la crise? Mediapart a interrogé les ouvriers, salariés, intérimaires que nous avions croisés il y a six mois au fil de notre route de la crise. Nous avons retrouvé Valéry l'ouvrier des Ardennes en colère (photo), Florence la découpeuse de volailles, Christian l'ouvrier de PSA. Ils racontent leur quotidien de victimes de la crise, la difficulté de retrouver un emploi, les missions d'intérim. Mais aussi l'espoir: Sonia, licenciée de la Camif, est en train de créer son entreprise. Chez Souleiado, à Tarascon (Bouches-du-Rhône), les employés ont retrouvé le sourire après avoir été rachetés. Paroles de témoins ordinaires d'une crise sociale qui continue à sévir, un peu partout en France.
Mais où est passé le Medef? Depuis quelques mois et alors qu'une nouvelle journée de manifestation a lieu samedi 13 juin, le mouvement patronal est des plus silencieux. On ne l'entend ni sur la crise, ni sur l'emploi, ni sur les mouvements sociaux, ni sur l'Europe. Les syndicats se plaignent de l'effacement du mouvement patronal, qui refuse d'engager la moindre négociation sur les salaires ou le pouvoir d'achat. «Cela ne fait que confirmer les difficultés dans lesquelles se trouve Laurence Parisot», confie un responsable de la CFDT. La présidente du Medef est tout aussi ignorée par l'Elysée que contestée par une partie de ses troupes qui lui reprochent tout à la fois sa gestion de la crise et le dossier UIMM.