L'annonce par Mediapart de la démission de deux membres de la commission de déontologie de la fonction publique, à la suite de l'affaire Pérol, a suscité de vives réactions. La plus spectaculaire d'entre elles est celle du président de la commission, Olivier Fouquet. Parlant de l'un des démissionnaires, Jacques Chabrun, le président a déclaré qu'il «a démissionné pour l'honneur». «Car l'honneur de la commission a été atteint dans l'affaire Pérol», ajoute-t-il. Une formule qui risque de peser sur les suites judiciaires et politiques de l'affaire.
C'est un appel rendu public mardi, d'une quarantaine d'économistes et universitaires respectés, en faveur du Front de gauche, alliance du parti de Jean-Luc Mélenchon et du PCF. Cet inventaire de propositions n'a rien d'exceptionnel à dix jours des élections européennes. Sauf que dix des signataires avaient défendu bec et ongles, il y a six mois, la candidature de Benoît Hamon au poste de premier secrétaire du PS. Pour Richard Sobel, l'un des signataires de l'appel (avec Bruno Amable, Jacques Sapir...), l'affaire est grave : «Le PS est en convalescence avec les intellectuels critiques.» Retour sur ce qui pourrait s'apparenter à un lâchage.
La «Grande crise» est en train de provoquer une révision déchirante du dogme chez les banquiers centraux, où les hérétiques se manifestent désormais publiquement. En négligeant la formation des bulles spéculatives sur les actifs au prétexte que l'inflation était sous contrôle, les dirigeants des principales banques centrales, à commencer par l'américain Alan Greenspan, ont gravement failli à leur mandat. Ce qui était impensable devient incontournable. Analyse.
Elu pour la première fois en janvier 1999, l'actuel secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, sera candidat à sa propre succession. Ainsi en a décidé le Comité confédéral national de la centrale syndicale, qui s'est réuni lundi 18 et mardi 19 mai: selon des informations recueillies par Mediapart, cette instance, qui est le Parlement de la confédération, a décidé à l'unanimité moins deux abstentions de proposer cette reconduction au 49e congrès de la centrale qui se tiendra du 7 au 11 décembre à Nantes. Ce congrès intervient alors que l'opinion, souvent dans le passé très critique, plébiscite les syndicats en ces temps de crise économique et de dépression sociale.
Alors que la crise continue de se propager dans le monde, les risques encourus par l'Afrique se précisent. Un rapport coproduit par l'OCDE, l'Onu et la Banque africaine de développement, qui vient d'être publié, prédit un «ralentissement brusque» de la croissance. Sans pour autant tomber dans le catastrophisme : les échanges commerciaux avec les pays émergents d'Asie devraient atténuer la casse. Voici quatre raisons d'y croire.
C'est une des suites de l'affaire François Pérol (photo): deux membres de la commission de déontologie de la fonction publique, Jacques Chabrun, conseiller maître honoraire à la Cour des comptes, et son suppléant, Pierre-Yves Richard, conseiller maître, ont démissionné, fin avril. Ils l'ont fait sans publicité car ils s'estiment astreints à l'obligation de réserve mais leur désaccord est clair depuis le début. Tous deux ont écrit au premier ministre pour expliquer les raisons de leur geste et ont été reçus par Philippe Séguin, patron de leur institution d'origine.
Pour marquer sa prise de pouvoir dans Thales, Dassault Aviation prépare une entrée fracassante. Selon nos informations, ce dernier va demander la révocation en bloc du conseil d'administration du groupe d'électronique de défense, le 19 mai. Motif: ce conseil n'a pas voulu donner son aval à la nomination de Luc Vigneron, candidat de compromis entre l'Elysée et Dassault, pour remplacer l'actuel PDG de Thales, Denis Ranque (photo).
Après l'Irlande, coup de projecteur sur un autre pays "périphérique" de la zone euro, où la crise financière mondiale a mis en évidence une vulnérabilité trop longtemps masquée par la protection de la monnaie unique. Le Portugal était en crise bien avant la crise. Premier et seul membre de l'UEM soumis à la rigueur, aujourd'hui jetée par dessus bord, du pacte de stabilité. Comment sortir du piège sans abandonner l'euro? Un économiste renommé propose une solution d'urgence, la baisse généralisée et négociée des salaires. Provocation?
L'arrestation de 74 manifestants appartenant aux filiales de distribution d'EDF et GDF, jeudi, par les forces de police marque un tournant dans le conflit social qui agite les deux entreprises depuis sept semaines. Derrière les revendications salariales, se cache un malaise social profond. Chez EDF comme chez GDF, les salariés ne comprennent plus dans quelle entreprise ils sont. Ils refusent de voir mis à mal le dernier bien commun, le statut. Ils accusent la CGT d'avoir trahi le service public et les deux entreprises. La contestation fuse de toutes parts, imprévisible. En choisissant la méthode policière, le gouvernement espère éteindre le mouvement. Mais il peut tout aussi bien l'amener à se radicaliser. Analyse.
L'histoire du Club Méditerranée commence à livrer quelques-uns de ses mystères. On pensait qu'elle se résumait à un possible projet d'acquisition par Bernard Tapie. Il s'avère que de nombreux acteurs pèsent dans les coulisses: Alain Minc, notamment, qui est depuis de longues années le conseil rémunéré du PDG de l'entreprise, Henri Giscard d'Estaing; ou encore Claude Guéant, le secrétaire général de l'Elysée qui jouerait en faveur de Bernard Tapie. Du coup, l'annonce par la Caisse des dépôts de son retour prochain au capital du Club Med surprend: pourquoi de l'argent public est-il une nouvelle fois apporté dans une bataille privée, où sont mêlés des proches du chef de l'Etat? Parti pris.
Sans surprise, la commission de déontologie a donné, mercredi 13 mai, son accord à la nomination de Stéphane Richard à France Télécom. Le directeur de cabinet de Christine Lagarde savait que la partie serait serrée. Il a dû démontrer qu'il n'était pour rien dans les multiples interventions de Bercy en faveur de l'opérateur historique. Son arme secrète: une note opportunément diffusée dès son arrivée au ministère des finances dans laquelle il dit qu'il ne traitera pas des dossiers France Télécom pour éviter les conflits d'intérêt car il a été administrateur du groupe.
L'Europe sociale est dans la rue. Le premier acte s'est ouvert jeudi à Madrid. Le défilé passe par Bruxelles et Prague ce vendredi. Dernière étape samedi à Berlin. Mots d'ordre de cette quadruple et spectaculaire euro-manif, qui pourrait rassembler jusqu'à 200.000 personnes: un plan de relance européen, la fin de l'«économie casino». Mediapart a interrogé syndicats et chercheurs pour mesurer l'efficacité de ces euro-manifestations pas si fréquentes. Et comprendre la stratégie de la Confédération européenne des syndicats.
Le tribunal de commerce de Paris a rendu un jugement favorable à Bernard Tapie le 6 mai qui suscite une nouvelle polémique. Dans un entretien à Mediapart, Thomas Clay, doyen de la Faculté de droit de Versailles, estime que la décision de justice est «erronée» et marquée d'une «irrégularité de procédure». Mediapart révèle que le député PS Arnaud Montebourg interpelle la ministre de la justice sur cette «manipulation et instrumentalisation de la justice».
C'est le coup d'envoi de la confrontation judiciaire entre Mediapart et François Pérol: à la suite des dix plaintes en diffamation déposées par l'ancienne direction des Caisses d'épargne, auxquelles est venue s'ajouter une onzième plainte déposée par le nouveau patron de l'établissement, François Pérol, une première audience a eu lieu, ce mardi 12 mai, devant la 17e chambre du Tribunal de grande instance de Paris. Les juges ont décidé de renvoyer à une nouvelle audience, le 26 mai, le calendrier de la procédure à venir. Réactions en vidéo.
Depuis fin avril, Bernard Tapie s'amuse avec le Club Med, multipliant les déclarations contradictoires sur ses intentions à l'égard du groupe de tourisme. Ces positions de girouette n'auraient aucune importance si elles n'avaient des conséquences troublantes sur le titre de la société en Bourse. A chaque déclaration, le cours flambe. Il a fallu attendre que le ClubMed demande une enquête sur son titre lundi soir pour que l'AMF se décide à sortir de sa réserve.
2,5 millions d’emplois pour l’automobile en France. 2,448 millions de chômeurs, 7,7 millions de pauvres. Ces chiffres sont faux, mais ils sont régulièrement repris et commentés. Deux livres s’appliquent à démonter ces mensonges économiques et statistiques. Mediapart décortique trois cas emblématiques: les heures sup’, le chômage et le pouvoir d’achat.