Les deux grandes associations du patronat, le Medef et l'Afep, ont rendu public, lundi 6 octobre, un code de bonne conduite pour limiter les abus concernant les rémunérations des chefs d'entreprise. Les règles sont toutefois très peu contraignantes. Elles placent Nicolas Sarkozy au pied du mur, lui qui avait promis une inititiative du gouvernement, dès mercredi, si une moralisation n'intervenait pas.
Plan Paulson aux Etats-Unis, mini-sommet européen à Paris... Malgré la multiplication des initiatives, rien n'y fait : les investisseurs sont au bord de la panique. La Bourse de Paris a dégringolé de 9,04% sur la seule séance de lundi 6 octobre, sa plus forte chute depuis 1987. Aux Etats-Unis, le Dow Jones, en forte baisse, est passé sous la barre symbolique des 10.000 points. Mardi matin, les bourses asiatiques prenaient le relais. Pendant ce temps, l'euro continue de céder du terrain.
Quarante-huit heures après le mini-sommet présenté comme une tentative de front commun face à la crise financière internationale, où seuls la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Italie étaient conviés, la presse étrangère critique le manque de coordination de la présidence française de l'Union européenne qui se retrouve, lundi 6 octobre, confrontée à des annonces non concertées de ses partenaires européens.
Les marchés financiers ont réagi, lundi 6 octobre, au plan de sauvetage américain, dit plan Paulson, qui vient d'être promulgué. Beaucoup de questions entourent encore ce programme de 700 milliards de dollars. C'est à l'administration issue de l'élection présidentielle du 4 novembre qu'il reviendra de fixer son exécution. De l'avis de nombreux observateurs, il ne suffira pas pour restaurer le système financier. Mediapart fait le point en six questions. Lire également notre dossier spécial sur la crise financière.Le "G4", une réponse européenne minimale à la criseLe plan en six points arrêté samedi à l'ElyséeClaude Guéant, le secrétaire de l'Élysée, est aux manettesNormes comptables: Bruxelles cède à la pression des banques
Les résolutions du mini-sommet de l'Elysée samedi, qui n'ont souvent fait qu'entériner des pratiques déja mises en œuvre sous la pression brutale des événements de la crise financière, vont maintenant subir l'épreuve de la réalité. Par-delà l'indispensable sauvetage des systèmes bancaires en Europe, qui se fera en ordre dispersé, la construction européenne, dix ans après la naissance de l'euro, affronte un "test de stress" d'une force sans précédent.Sur les décisions du week-end eu égard à la crise financière, lire aussi:Le plan en six points des Européens Fortis, le temps du chacun pour soiEt l'interview de l'économiste à l'OFCE, Eloi Laurent: A mort la croissance verte?
Les quatre pays membres du G8 – Allemange, Grande-Bretagne, Italie et France – étaient réunis à Paris, samedi. Au bout de trois heures de réunion, ils se sont entendus sur un plan en six points. Les règles édictées à Maastricht sont assouplies tandis que chaque Etat reste libre d'apporter sa réponse aux difficultés qu'il rencontre. Claude Guéant, le secrétaire général de l'Elysée, reste inquiet face à l'avenir.
Le problème n'est pas la banque d'affaires qui s'écroule mais l'industrie verte qui stagne. Pour Eloi Laurent, économiste à l'OFCE, c'est une vraie tragédie que vit aujourd'hui le développement durable: la demande environnementale n'a jamais été aussi forte, mais les difficultés budgétaires n'ont jamais été aussi grandes. Entretien avec le chercheur, enseignant à Sciences-Po et à l'université de Stanford, alors que sort ces jours-ci le livre qu'il a co-écrit avec Jean-Paul Fitoussi : La Nouvelle Ecologie politique.
Lire aussi, face à la crise financière mondiale, le bilan de la réunion des chefs d'Etat, samedi à l'Elysée, de l'Allemagne, la Grande-Bretagne, l'Italie et la France :
Le plan en six points des Européens
Fortis, le temps du chacun pour soi
La France en récession, l'Elysée dans la confusion
Le temps du chacun pour soi s'impose désormais en Europe. Après l'Irlande, les Pays-Bas ont décidé vendredi soir de faire cavalier seul et de nationaliser tous les actifs néerlandais de Fortis. Le plan imaginé le week-end dernier pour sauver la banque belgo-néerlandaise est mort. Et la banque est démantelée. Le gouvernement belge a à nouveau un week-end pour trouver une solution pour la partie belge de Fortis. Mais il lui faut aussi rassurer sur le sort de Dexia.
La France est en récession. Même si le gouvernement se refuse à utiliser ce terme, c'est ce qui transparaît des chiffres publiés, vendredi 3 octobre, par l'Insee: après avoir reculé de 0,3% au deuxième trimestre de cette année, l'activité devrait continuer de baisser de 0,1% au troisième puis au quatrième trimestre. Confusion à l'Elysée, où le conseiller Henri Guaino préconise, à la veille du mini-sommet européen, que la France s'exonère temporairement des critères de Maastricht.A lire aussi:A Marseille, la crise est en train de «tout geler»
Le commissaire européen au Marché intérieur, l'Irlandais Charlie McCreevy, doit confirmer, vendredi 3 octobre, l'assouplissement de règles comptables qui poussent les banques européennes dans une spirale mortelle. Mais la Commission européenne et son chef José Manuel Durao Barroso ont affiché dans cette affaire une absence totale d'initiative face à une crise aux proportions historiques.
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A Marseille, la crise est en train de «tout geler»
Alors que Nicolas Sarkozy multiplie les déclarations contre les rémunérations abusives de certains grands patrons et annonce un projet de loi contre les parachutes dorés dans "les prochaines semaines", Sanofi-Aventis va devenir un cas d'école. Le groupe pharmaceutique vient d'embaucher un nouveau directeur général à des conditions financières absolument mirobolantes. Prime d'arrivée, salaire exorbitant, golden parachute, retraite chapeau: le tout pèse plusieurs millions d'euros. L'embauche vient d'être conclue alors que le groupe a confirmé aujourd'hui un nouveau plan social visant à supprimer plus de 900 emplois.
Grosse entaille aux économies d'énergie promises par le Grenelle de l'environnement, les parlementaires ont modifié le projet de loi pour offrir un traitement de faveur au chauffage électrique. Le débat devrait débuter à l'Assemblée nationale le 7 octobre.
Epargne sûre et bien rémunérée, compte refuge en temps de crise, le Livret A a vu ses placements augmenter de 350% depuis le début de l'année. Une manne à laquelle le premier ministre n'exclut pas de recourir pour aider au financement des entreprises et de l'économie, au risque de détourner durablement cet argent du logement social auquel il est prioritairement dédié. Lire aussi nos récents articles sur la tourmente financière:Et pendant ce temps, à l'Assemblée, la gauche ne croit plus au RSA Les erreurs françaises révélées par la criseGrande réunion de crise et petites décisionsRemue-ménage anticrise à droite et à gauche
La crise financière a un effet de loupe: elle permet de mieux cerner certaines erreurs de politique économique commises par Nicolas Sarkozy et quelques-uns de ses prédécesseurs. De la politique budgétaire à la politique fiscale, en passant par la course aux privatisations: ce sont plus de deux décennies de déréglementation effrénée dont on mesure les ravages au travers des turbulences mondiales qui affectent la France. Radiographie en forme de parti pris. Lire aussi les résultats de la réunion d'hier à l'Elysée:Grande réunion de crise et petites décisions
Les noms des bénéficiaires d'une partie des subventions de la Politique agricole commune ont été mis en ligne, mardi 30 septembre, par le ministère français de l'agriculture, conformément à la réglementation européenne. La France a fait de son mieux pour rendre ces données difficilement exploitables. Mais on peut utiliser ce minimum réglementaire pour creuser plus profond. L'aide des lecteurs de Mediapart que cet exercice salutaire intéresserait sera la bienvenue.